Cela fait sept ans que
Steve Vai a entamé ce qui avait été annoncé comme étant une trilogie et qui selon toute vraisemblance, devrait le rester.
En 2005 Real illusions:
Reflections nous emmenait dans un univers nous faisant partager la vision schizophrénique d’un personnage tout droit sortit de l’imaginaire Vaïen.
Etrange album, surtout au vu de son prédécesseur,
The Ultra Zone beaucoup plus direct et accessible, je me souviens avoir pensé que là Steve nous avait fait son The Wall (Pink Floyd) à lui.
Il faut croire que ce premier volet, lui a pesé car entre temps, il a du exorciser ces démons avec The sound theories libérant j’imagine à tout jamais, tout l’héritage Zappaïen accumulé au cours de sa vie.
Passé cet exutoire, Steve s’est remis au boulot entre différents
Live parus, rien n’a réellement filtré sur le contenu de cet album jusqu’à ce que paraisse
Gravity Storm sur le Net. Si ce titre a suscité beaucoup de réactions, certains espérant retrouver un Vai au mieux de son expression de Shredder, il ne représente pour autant pas, ce qu’est ce disque, il n’en est qu’une très, jolie pièce.
Nous voilà donc invités à partager la vision du Capitaine Drake
Mason, schizophrène paranoïaque, à travers 12 titres parfois proches parfois, très distants les uns des autres.
Steve raconte le monde vu au travers du regard de ce personnage qui dans son délire, se fait capturer avec son fils, et qui, pour éviter le pire s’évade…mentalement, s’ouvrant à un plan de conscience appelé le « troisième œil ».
Ok, pour ceux et celles qui sont encore là, et qui au vu de ce qui nous est proposé se disent "pourquoi pas", entrons dans la bande son du délire.
Dès les premières notes de
The Story of Light, tout l’univers de Vai est là, une ambiance étrange, des arpèges clairs et complexes, une voix parlant Italien dans un premier temps, le texte aussi est étrange, bien sûr car, sortit de la tête d’un malade, mais musicalement, ce titre nous fait voyager sur un tempo moyen, les textures et sons de claviers nous enveloppent de toute part, la production est d’une maitrise aussi totale qu’absolue, montez le son et vous constaterez que cela fuse de partout.
Pour ne pas lasser son auditoire ou bien peut être aussi, pour ne pas rendre cet album aussi hermétique que peut l’être The sound theories, les ambiances vont changer au cours des douze plages proposées, avec par exemple, de la légèreté avec Velorum instrumental aussi aérien que classique.
Il faut attendre les deux gospels…oui deux gospels pour que l’on se dise que… on a du rêver, c’est vrai quoi qu’est-ce John the revelator et The book of the seven seas font là ? La réponse ne viendra qu’à la fin de cet album, lorsqu’en bout de course, on se souviendra que tout ceci n’est que le voyage d’un homme qui s’évade dans son esprit.
Cet album contient son lot de montagnes russes passer d’un truc comme Creamsicle sunset à
Gravity Storm ou encore de Mullach A’tsi aux relents irlandais à Racing the world furieux est une expérience en soi.
Ce qui est intéressant, c’est de sentir le soin apporté à chaque composition, de réaliser que malgré toutes les années passées, Steve continue à marcher sur une route qu’il trace à chacun de ses pas, tout est là, ceux qui aiment le virtuose, le technicien, le Shredder seront comblés. Ceux pour qui le compositeur, l’arrangeur, l’orchestrateur le maestro prime, ne le seront pas non plus.
L’humour qui le caractérise n’est pas non plus absent, écoutez The moon and I avec ses hululements…
Une chose est sûre, cet album n’est pas simple ou encore facile d’accès, ceux qui ont suivi l’évolution artistique de Steve s’en doutaient déjà, pour autant, avec un peu de patience, des choses aussi jolies que Mulach A’tsi qui fait un peu penser au Whispering a prayer sur le Alive in
The Ultra Zone ou encore un Wheeping
China doll vont vous accrocher, vous inciter à entrer un peu plus dans l’univers Vaïen.
Un petit, tout petit mot, sur l’aspect technique de son jeu de guitare, je vais le citer « la technique n’est que le moyen pour arriver à exprimer mes émotions » car, si tout y est sweep, legato, tapping polyphonique, sextolets & C°… rien, de tout cela, absolument rien, n’atteint la qualité de sa composition, toutes ces techniques ne sont, que des outils utilisés comme un peintre utilise les couleurs disposées sur sa palette.
C’est un très bel album, il m’a fallu un moment pour le comprendre, je vous souhaite qu’il vous emmène dans un voyage immobile terrible. Dernière chose, chaque chanson dans le livret est précédée d’un texte vous expliquant la vision du Capitaine Drake.
Bon, rendez-vous dans 7 ans pour la fin de cette trilogie.
Pour "Mullach...", il s'agit d'une berceuse traditionnelle irlandaise. Grosses inspirations trad' donc, puisque "John..." et "Book of..." sont donc 2 gospels traditionnels aussi. Perso j'accroche bien ce côté gospel-metal. :)
Concernant la batterie Mangini est derrière les fûts uniquement sur "The Moon...", le reste c'est Colson.
Pour le moment je n'irai pas jusqu'à lui mettre 17, mais c'est vrai que les morceaux de la première moitié sont très bons !
Pour ma part, je crois préférer pour le moment la deuxième partie de l'album, plus "traditionnelle". Mais avec le temps, qui sait...
Pour Wheeping China Doll, sur scène le titre à pris une autre dimension, je pense que c'est lié à son côté catchy.
Comme Krakoukass le précise en effet Mike Mangini intervient sur The moon and I le reste est joué par le fidèle Jeremy Colson.
# Krakou: merci pour tes précisions, le booklet confirme ce que tu dis, sur scène Syeve a un peu plus expliqué le pourquoi ce Mullach une simple histoire de coup de coeur, beau résultat en tout cas.
Le son batterie est vraiment naze !
Du coup, voilà qui ne m'a pas permis d'entrer dans l'oeuvre.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire