La scène
Death Mélodique est aujourd’hui une scène extrêmement vaste et quasi saturée par les ténors du genre et l’extrême prolifération des petites formations. Un petit groupe de plus pourrait nous faire penser que l’expression « toujours imité, jamais égalé » doit systématiquement s’appliquer, et pourtant un combo comme
Pendact est aujourd’hui bien parti pour pallier à la règle malgré sa jeunesse.
Pendact nous vient de Nice dans le sud de la France, auparavant Toulonnais lors de ses débuts, le groupe ayant splité avant d'être reformé par le guitariste chanteur Jukka avec de nouveaux musiciens qui sont Antoine le batteur, John le second guitariste et Valer le bassiste (le groupe comptait également dans ses rangs un claviériste qui a quitté le groupe il y a quelque temps).
Pendact s’est peu à peu fait connaître en faisant des premières parties de concert prestigieux (notamment en ouverture de
Trollfest et
Korpiklaani à Toulouse, mais aussi
Dagoba et
Broken Mirrors). Vers l’été, le groupe signe chez M&O Music et prépare la sortie de son premier album «
Days of War » pour décembre
2012.
Le 10 Mars
2012 le groupe a donc mis en vente un EP 3 titres intitulé «
The Silent Nightmare » pour faire patienter leurs fans. Le moins que l’on puisse dire c’est que le jeune quatuor a du potentiel mais l’auditeur non connaisseur peut se dire « tiens une énième copie de
Children of Bodom,
Norther et autres, je passe mon tour » et il aurait bien tort. Certes on sent que le groupe a beaucoup puisé dans ses nombreuse influences
Death Mélodique (les claviers font énormément penser à
Children of Bodom, la voix à
Norther, l’ambiance à
Ensiferum) mais il parvient à rendre ces fusions cohérentes sans ressembler à un fourre-tout.
Chaque titre de cet EP a donc sa personnalité propre, l’écoute de « Day of
War » rentre direct dans le sujet avec son riff d’entrée bourrin puis l’aventure commence, guitare rentre dedans (malgré leur retrait au mixage), claviers épiques à la
Skyfire, batterie assez bourrine tout en se révélant incroyablement polyvalente et technique sur un morceau à la structure pourtant simple. Vers le milieu du morceau, un break très bourrin se présente avant d’être éclipsé par un solo assez technique et très épique. L’impression qui ressort de l’écoute de ce titre est une véritable bataille épique très typée
Ensiferum.
La chanson «
Pendact » portant le même nom que le groupe se place dans la continuité du premier mais avec une ambiance bien plus festive (le titre parfait comme trame de fond d’une soirée où la bière coulerait à flot). Sa structure oscillant entre le rapide et le mid tempo aide à ressentir cette impression de fête (d’ailleurs le guitariste Jukka l’a déclaré lui-même que ce titre est un hommage au groupe qui est sa deuxième famille, d’où cette célébration épique).
«
Silent Nightmare » tranche radicalement avec les précédentes par sa très forte mise en avant des guitares et un retrait très fort des claviers, les riffs rentre dedans se révèlent variés notamment au milieu du morceau où un break introduit un riff à vous démonter les cervicales.
Certes la plupart des points forts de cette formation proviennent de groupes qui ont déjà fait leur preuve dans ce domaine mais
Pendact arrive à fusionner ces points en leur donnant un corps qui a sa propre personnalité. Les défauts de la formation peuvent être cette trop grande mise en avant des influences majeures mais si un travail plus approfondi est fourni dans la polyvalence des morceaux et leur puissance alors il n’est pas impossible que l’on entende encore parler de
Pendact à plus grande échelle d’ici quelque années, en ce cas on peut dire que les plus gros défauts des Niçois peuvent devenir leur plus grande force. Cet EP se révèle extrêmement prometteur et invite l’auditeur à entendre de quoi la formation est réellement capable.
Plus qu’à attendre l’album pour confirmer ou infirmer la question.
16/20
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