La planète Metalcore s'enrichit de nouveaux rejetons jour après jour. Du bon, du moins bon et d'autres groupes nous permettant de continuer à garder espoir en l'état de cette scène beaucoup trop débordante. Direction Lyon, aujourd'hui, avec le premier album de Ninety One, «
The Seed », trois ans après leur premier EP.
«
Absolution » nous met directement dans le bain. Ce que nous avons là n'est guère original. Un enchevêtrement vocal entre une voix hurlée, presque vomitive dans son intonation (point positif), et une voix plus classique, claire, pompeuse, plate ... Metalcore, quoi. Musicalement, certaines inspirations évidentes ressortent comme des pointes
Meshuggah sur la saccade des guitares, donnant un air très déstructuré et intéressant à l'ensemble, même si le tout n'est pas assez poussé et se révèle répétitif, notamment à cause des transitions entre phases brutales et mélodiques, un peu à la peine.
C'est donc sans surprise que la plupart des titres de l'album se démènent sur une base Metalcore extrêmement basique. « Left for
Dead » en est un bel exemple. Des couplets massifs, des refrains plus aériens et un contenu laissant entrevoir une ambiance mélodique en fond. On varie peu pour un « My World » qui part d'une bonne introduction melodico/brute pour finalement mettre les deux pieds joints dans une phase musicale trop commune, mais fort bien exécuté (notamment le très bon travail du batteur sur ses variations). Quant à « Let the Bloodshet Begins », il se révèle être le titre le moins intéressant de l'album. Sa massivité et sa courte durée en font le titre le plus rapide de l'album, mais étrangement, il manque de rythme, s'enfonçant dans une obscure monotonie. Ça blast, c'est mélodique et puissant, mais c'est ... Banal.
Mais Ninety One tente des choses, aussi. Certes, ce n'est pas assez poussé, mais « Me, Myself and I » propose une rythmique classique bien suppléée par un break mélodique intéressant, une dualité vocale bien emmenée et surtout une montée et une intensité progressive plutôt excitante. Et si «
Sirens » nous remet sur le tapis une ambiance
Meshuggah un peu trop évidente, c'est pour nous amener une bonne poignée de bonnes idées, notamment ce beau duo entre une voix féminine prenante et les hurlements poisseux de Jérémie. « Soulmates » propose une petite introduction ambiante (me permettant de vous signaler que la basse mériterait d'être mise un peu plus en avant) présentant une trame Metalcore basique mais emmenant nettement plus en avant la dimension ambiante et mélodique du groupe.
L'album se conclut sur un « Black Voodoo » long de dix minutes, mais coupé en deux de façon plus ou moins judicieuse. Ce titre condense le meilleur de Ninety One (intro ambiante, transition entre mélodie et saturation bien ficelée, séquence entre vitesse et chant clair intéressant ...), mais aussi le pire (partie Metalcore extrêmement basique, chant hurlé quelquefois à la peine et/ou trop classique, chant clair qui ne peut parfois s'empêcher d'être terriblement mielleux...).
Bien loin d'être parfait, ce premier effort constitue néanmoins une très solide base de travail sur laquelle les Lyonnais n'auront aucun mal à améliorer de nombreux points. «
The Seed » est le parfait prototype de la première tentative d'un groupe dans le monde formaté et saturé du Metalcore : très bonne technique, mais pas assez de personnalité. Pour l'instant.
NB
Mais comme tu le souligne la personnalité est rarement au rendez-vous... :/
Dommage, mais merci tout de même pour cette chronique :)
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