The Sacred Mushrooms and the Crows

Liste des groupes Folk Metal Wolfmare The Sacred Mushrooms and the Crows
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10/20
Nom du groupe Wolfmare
Nom de l'album The Sacred Mushrooms and the Crows
Type Album
Date de parution 20 Juin 2013
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. Miss Barleycorn 04:28
2. Where Toadstool Glows 05:02
3. Preacher's Daughter 04:17
4. Twa Corbies 05:58
5. Lust End 08:45
6. Muspilli 04:23
7. Herlaþing 07:43
Total playing time 40:36

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Wolfmare


Chronique @ AlonewithL

13 Octobre 2013

Un champignon sans trop de saveur, tout juste comestible.

Chaque formation a vocation à se prétendre unique. C’est un but que d’affirmer, à qui le veut bien, sa personnalité, de ne devoir être sous l’emprise d’aucun tuteur. « Wolfmare » se prétend unique, mais depuis 2001, année de sa création sous l’ancienne dénomination « Wolfsangel », elle aura suivi les talons de l’illustre « Cruachan ». Plus celte que slave, donc. Leur quatrième offrande aux dieux de la nature n’échappera pas au sort tenace qui empêche irrésistiblement « Wolfmare » de sortir des rangs. Si en plus leur musique s’avérait être de grande qualité. De nombreux groupes au talent confirmé, y compris dans la Russie éternelle, nation d’appartenance de la bande de Dmitri Petras, pourraient leur rire au nez. L’arrivée de Lena Chikulaeva au violon ne changera pas la donne. Bien au contraire. « The Sacred Mushroom and the Crows » est un champignon sans trop de saveur, tout juste comestible.

Si on avait longtemps reproché le son bancal et brouillon de « Cruachan », celui de « Wolfmare » se situe un bon cran en dessous. Ça n’a rien de rassurant pour ceux qui ne connaitraient pas encore le groupe. C’est aussi le défaut majeur dû aux autoproductions. « Wolfmare » pourtant désormais distribué chez l’important label russe Sound Age Production, se contente d’un enregistrement dans ses propres studios. On se rendra vite compte des limites de l’exercice dès le premier morceau du volume. Une lampe s’est cassée et semblerait enflammer une pièce sur « Miss Barleycorn », juste avant que des riffs abrasifs vous caressent dans le mauvais sens du poil. Pour couronner le tout le chant masculin se révèle lui aussi irritant. Le chant féminin ne se montre pas plus enchanteur. On retient une tournure médiévale et résolument engagée, qui aurait mérité une sérieuse retouche. Le son est de mauvaise qualité et les instruments ont du mal à s’articuler. Comme celle de « Miss Barleycorn, l’entame de « Preacher ‘s Daughter » est faite pour meubler. On entend cette fois une douce mélodie de boite à musique, qui se fera ensuite violer par une mise en branle particulièrement bordélique. Par son côté joyeux et bouffon, on croirait que « Wolfmare » y ait mangé du « Finntroll », du moins, il l’aurait avalé de travers. On relève de plus une espèce de semblant de chant black du plus mauvais effet qui fait le relais avec le chant de Dmitri.

Comme dit plus haut, le groupe a beau affirmer qu’il est unique, l’influence de « Cruachan » imprègne l’œuvre de 2013 comme ses prédécesseurs. Ainsi, « Where Toadstool Glows » s’illustrera comme une version contrefaite de la formation irlandaise de Keith O'Fathaigh. Outre le violon et le chant féminin, les différentes parties ont abandonné toute maîtrise, ignorent ce qu’est l’éclat. La lassitude vient nous emparer lors de l’écoute de ce titre, de nouveau malmené par la diabolique guitare de Stas Matveev. « Lust End » fait pire encore. Elle révèle un bazar où chacun intervient sans avoir de rôle à respecter. Même l’emballement produit à partir de la moitié de la piste, ne relève l’intérêt pour ce dit morceau, pénible dans sa musique et pour sa durée. « Lust End » a fait directement suite, par ses cris d’oiseaux du début, à « Twa Corbies ». Là, notre attention se fige. On fait de plus le lien avec les oiseaux à robe noire sur la belle couverture. « Twa Corbies » était à l’origine une chanson traditionnelle britannique, relatant la conversation de deux corbeaux attablés sur le cadavre d’un chevalier, vraisemblablement assassiné par sa belle, oublié de tous. Une autre version de la chanson existe avec trois corbeaux, mais « Wolfmare » a pris le récit le plus cruel pour le reprendre. Une bonne reprise, avec un ton bien solennel. Il faudra par contre oublier la partie instrumentale de dernier tiers piste, laissant d’abord plus de champ à la basse, mais avant tout marquant pour un duel désordonné entre le violon et la guitare. Heureusement le cri des corbeaux en toute fin nous emportera loin de cette petite débandade.

« Wolfmare » nous interpelle par ses choix de reprises. On les sent férus de littérature ancienne. Même si le groupe ne joue pas de manière élégante, au moins nous conviendrons de la pertinence du choix de ses textes. On retrouve ainsi une version chantée et musicale du poème « Muspilli », relatant une interprétation très chrétienne du Ragnarök au 9ème siècle. Pour le côté historique, ce texte a été en possession du roi Louis le Germanique, fils de Louis le Pieux. Cette poésie adaptée par les russes impose une chorale, plutôt intéressante. Il faut ajouter que la couverture des claviers donne un effet « Arkona » des débuts, surtout que le chant pseudo-black est présent pour éroder la piste. Ce n’est rien encore à côté de la batterie à proprement insupportable. Nous ne serons donc qu’à moitié conquis par « Muspilli », par la faute de musiciens pas très expérimentés. Ce serait à peu de chose près la même impression pour un « Herlaþing » étonnement entrainant. Malgré les défauts déjà relevés sur les autres morceaux, il est important de relever la mélancolie soignée du violon de Lena en fin, qui précède le chant divin des oies en plein vol. Une merveilleuse idée.

« Wolfmare », qui est aujourd’hui à son quatrième volume, si on comprend aussi celui passé sous le nom de « Wolfsangel » en 2001, ne mérite pas à ce jour d’être édifié en grande formation du folk metal. Unique, elle ne l’est pas. Elle est toujours placée sous la protection du géant celte « Cruachan ». Ce n’est pas faute d’imagination. Les textes se révèlent de bonne qualité, l’ajout de chants d’oiseaux fait directement mouche chez tout bon amateur de sons naturels. Quel est le problème de « Wolfmare » dans ce cas ? Son défaut est majeur, il est d’ordre technique. « The Sacred Mushroom and the Crows » ne permet pas à ce jour de vérifier que « Wolfmare » est constitué de musiciens chevronnés. La sympathie que l’on relève parfois pour cette formation est souvent exagérée. Ce serait vraiment ridicule de trouver des fans de « Wolfmare » qui soient rétifs à « Cruachan ». L’un ne dépasse assurément pas l’autre. L’un ne vit que sous les feuillages au pied d’un grand arbre.

10/20

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