En ces années numériques où tout semble être accessible d’un clic de souris ou presque, il semblerait qu’il soit on ne peut plus facile d’entamer une démarche de groupe visant à réaliser le rêve jadis inatteignable de beaucoup d’âmes animées par la passion de la musique : écrire des morceaux plus efficaces les uns que les autres, répéter jusqu’au bout de la nuit dans un océan de décibels et d’alcool fort, faire partager sa création en live devant une horde de fans déchainés acquis à sa seule cause et sortir un premier support discographique à la valeur sentimentale inestimable que l’on considérera dès lors tel le Saint
Graal d’une vie enfin réussie. Parmi les nombreux appelés au tamis séparateur du grain et de l’ivraie, bienvenue à Hypnotic
Drive, combo francilien formé en
2012 et officiant dans un stoner rock influencé par la crème du genre incarnée par les
Kyuss,
Karma To Burn et autres
Red Fang dixit le sympathique guitariste/fondateur du groupe Dronz, rejoint dans son entreprise par Jan à la batterie, Max à la basse et par le chanteur Jay derrière le pied de micro.
Après quelques foulages de scènes notamment sur les planches de la rustique Miroiterie de
Paris, Hypnotic
Drive fort d’un line up aux inspirations diverses mais parait-il complémentaires s’essaie au périlleux exercice du premier EP bien évidemment autoproduit. Carte de visite décisive pour l’avenir du combo, «
The Ride » est dès lors rendu disponible au public en format CD au mois de septembre 2013.
La chevauchée d’Hypnotic
Drive est initiée par l’accrocheur « Five Regrets » qui mis en relief par une production honorable pour un release d’un combo non signé, présente un groupe à l’énergie débordante visiblement tiré vers le haut par le sens aigu et quasi instinctif du riff de Dronz mais aussi et surtout par le grain vocal rocailleux de Jay seyant tout à fait le style stoner pratiqué, l’effort de prononciation anglophone en plus même si le gaillard parait être à l’écoute davantage natif de Créteil que de San Antonio. Egalement marqués par ce riffing lourd et gras faisant mouche dès les premières attaques de médiator, il conviendra aussi d’apprécier à leur juste valeur les fluides et posés « Heading South » et «
The Ride » trahissant inconsciemment ou non un réel soucis de variété chez Hypnotic
Drive, apparemment capable tant de rafales soniques à l’image de l’introductif « Five Regrets » que de morceaux plus tempérés habilement ponctués notamment pour le titre éponyme de soli lancinants signés Dronz, également six-cordiste au sein de l’hybride heavy/thrash Still
Storm. Pertinente synthèse de la patte Hypnotic
Drive, le faux mid tempo réellement objet de changements de rythme et autres variations vocales «
Thunderstorm » aura l’honneur de clore un premier EP qui loin de laisser présager l’
Eldorado pour le quartette des Hauts-de-Seine ; crise du disque et scène amateur hyper saturée obligent ; constitue simplement un bel effort de cohérence affichant une réelle aptitude à s’approprier un style en pondant des morceaux basiques mais ô combien efficaces et fédérateurs.
Premier enregistrement des franciliens d’Hypnotic
Drive, «
The Ride » parvient malgré l’apparence d’un énième support autoproduit sorti trop vite, à faire passer à l’auditeur un agréable moment d’écoute via un stoner rock habilement varié et globalement bien construit, mis en valeur par un talentueux frontman ayant les cordes vocales de l’emploi sans parler du riffing gras et lourd de rigueur de Dronz que l’on aurait néanmoins aimé entendre être accompagné d’un confrère sur cet EP, histoire d’expérimenter un rendu plus substantiel de l’ensemble guitaristiquement parlant.
Assurément, les aficionados du genre tâcherons de prêter une oreille attentive à cet EP ainsi qu’aux futures réalisations de ce combo prometteur et honnête à défaut d’être incontestablement original.
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