Liste des groupes NWOBHM Omega (UK) The Prophet

Il y a des groupes qui malgré leurs qualités intrinsèques sont restés injustement dans l’ombre. Formé sous le nom « Apocalypse » en 1980 par les frères Grainger et après avoir sorti 2 démos compilées en 2010 par « Buried by Time and Dust Records » ; c’est en 1983, suite au départ de « Marc Grainger » que le groupe changera de nom pour devenir Omega. Après avoir embauché « Graham Roberts » derrière les fûts, le groupe sort une première démo la même année composé de 5 titres dont la seconde mouture de The Child, composé à l'origine sur la toute première démo d'Apocalypse sorti en 1981. Pour les intéressés cette démo est disponible sur le split Blood Sacrifice qui a vu le jour cette année grâce au label « High Roller Record ». Les présentations étant faites, venons-en à l’essentiel. Ayant vu le jour en 1985 chez Rock Machine, "The Prophet" est un véritable OVNI qu'il ne vaut mieux pas essayer de classer tellement ce qu'il propose est unique. Ce qui m'a d'abord attiré chez ce groupe c'est le visuel. La pochette signée « Carol McCleeve » illustrant un soldat le fusil sur l’épaule dans un décor d'après guerre a provoqué au premier abord une certaine mélancolie et m'a donné envi d'acheter ça totalement au hasard.

Musicalement, le bordel colle parfaitement à la pochette. Terriblement mélancolique, posé, harmonieux et contemplatif, le Heavy Metal atypique proposé ici est captivant et rend accroc dès la première écoute. Le niveau technique des musiciens est impressionnant, la paire « Steve Grainger/Nick Brent » fait preuve d'une virtuosité exceptionnelle, ne tombant jamais dans la simplicité sans pour autant faire un déballage de vitesse comme certains dont je tairais le nom. Les riffs sont rempli d'émotions et exécuté avec une technique imparable tout comme les soli effectués ici par Steve, misant sur un feeling unique et un coté aérien penchant plus du coté des « Pink Floyd » que de ce qu’on a l’habitude d’entendre dans le Heavy Metal. D'ailleurs si je cite les Floyd's ce n'est pas uniquement pour les soli, il y a un coté très progressif dans cet album, très Rock en fait, ça ne m'étonnerait pas que les membres d'Omega en soit mordus.

Le disque comporte quelques nappes de clavier, comme sur le dernier morceau, sensiblement le plus "Floydien" de l'album avec ce son vraiment caractéristique de ces légendes du Rock. Une longue épopée épique de près de 10 minutes, enchainant avec brio mélodies sublimes comme l’introduction au clavier qui transporte et les rythmiques particulièrement accrocheuses grâce au jeu de basse de "Dave Robertson" qui fait preuve d’une variété et d’une maitrise plus qu’appréciable. Dégageant un panel d'émotion impressionnant et plongeant l'auditeur dans un état de transe que peu de groupes peuvent procurer, ce "The Child" ponctue de la plus belle des manières cet album et donne une seule envie, le remettre à zéro pour l'écouter, encore et encore.

A mes yeux, la grande force de ce disque, outre le talent indéniable des musiciens qui l’ont composé, c’est bien sa variété et ses changements de rythme. En effet, en proposant des titres plus courts et rentres dedans qui nous montrent que l’on se situe bien en Angleterre, le groupe évite l’ennui et donne du relief à l’album. "Drive Me Crazy", de ses 3 courtes minutes, est bien speedé et accrocheur, rappelant clairement les plus grands groupes de la NWOBHM. Le deuxième est une reprise des Beatles, "Day Tripper", elle aussi à la sauce NWOBHM pour un rendu plutôt sympa, même si je préfère tout de même quand c'est le groupe qui compose.

Même si son impact sur la scène a été quasi nul, cet album est pour moi un des plus grand que j'ai eu l'occasion d'écouter et de vivre. Le genre de claque que tu ne prends que très rarement et qui te pousse à creuser toujours plus pour trouver LA pépite! Et bien en voilà une de pépite, qui tournera longtemps, très longtemps.