The Promised Land?

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16/20
Nom du groupe Black Sites
Nom de l'album The Promised Land?
Type Album
Date de parution 06 Septembre 2024
Style MusicalHeavy Progressif
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Descent
 05:53
2.
 Dread Tomorrow
 05:03
3.
 Gideon
 05:35
4.
 World on Fire
 06:16
5.
 Chasing Eternity
 04:46
6.
 The Promised Land
 11:42
7.
 Many Turn to None
 04:56

Durée totale : 44:11

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Black Sites


Chronique @ JeanEdernDesecrator

27 Septembre 2024

Une fine alchimie heavy du metal

Les rentrées se suivent et ne se ressemblent pas. Habituellement, septembre et octobre sont littéralement embouteillés par les sorties d'albums, et en ce millésime 2024, j'ai dû m'en remettre au hasard de séances de scrolling frénétique pour trouver des sorties vraiment dignes d'intérêt... à mes ingrates oreilles. La roulette s'est arrêtée sur une vidéo de Black Sites, qui m'a amené en dehors de mes chemins de prédilection, avec un heavy bien trempé, orné de mélodies intrigantes. En effet, le groupe originaire de Chicago revendique des influences aussi variées que Black Sabbath, King's X ou Voivod, ce qui laisse augurer plus de surprises qu'un mélange Manowar/Sabaton/Alestorm. Et en dépit de cet aspect puzzle, cela sonnait tellement unique que j'avais plus envie de découvrir "The Promised Land?" que l'énième production bisannuelle d'un gros client du game.

Black Sites a démarré en 2016 comme un projet studio, et leur style s'est affiné avec les années au fil de disques de plus en plus prometteurs : "In Monochrome" en 2017, "Exile" en 2019, et "Untrue" en 2021.
Le line-up autour du guitariste chanteur Mark Sugar et du guitariste Ryan Bruchert, plutôt stable jusque là, a subi des changements à l'orée de l'enregistrement de cet album qui s'est déroulé de juin à décembre 2023, aux studios Electrical Audio, l'antre de Steve Albini (qui nous a quittés il y a peu). A la batterie, Garry Naples (Novembers Doom) a été remplacé par Brandon White (Repentance, Tenebrism, The Blank Standard), et ils ont vu le bassiste Greg Bruchert (frère du guitariste Ryan) partir pendant l'enregistrement (c'est Mark Sugar qui a terminé les sessions). Depuis, ils restent donc officiellement à trois sur le papier, même s'ils s'arrangeront pour être en quatuor en studio comme en concert. Deux invités, Tom Draper (Spirit Adrift) et Matt Johnssen (Pharaoh), ont amené quelques soli à l'édifice.


La production, assurée par Mark Sugar lui-même, qui était un point faible des albums précédents, met enfin en valeur la musique de Black Sites avec Noam Wallenberg aux manettes pour le mixage et le mastering au studio Rax Trax à Chicago. L'artwork très réussi avec son dessin fantasy au trait presque enfantin est l'œuvre d'Alexandre Goulet (Unearth, Wake, Hard Mind,...). L'album, comptant sept titres et quarante quatre minutes, est sorti le 6 septembre 2024.


Le premier morceau est un condensé de toute la palette couverte par Black Sites dominée par des teintes heavy metal, tout en étant éclectique, couvrant les seventies, eighties et nineties. "Descent" est une chanson construite par une intro lourde et menaçante, au thème d'arpèges limpides et envoûtée par le timbre très chaud de la voix de Mark Sugar, entre Paul Stanley (Kiss) plus velu, Meat Loaf moins lyrique, et Eric Adams (Manowar) plus sensible.
Malgré son arrivée tardive, le nouveau batteur Brandon White s'est parfaitement intégré au groupe, en y apportant sa patte avec une grande liberté. Il n'y a qu'à écouter ce passage groove, presque funk sur le break de "Descent", ou la fin du même morceau où c'est son instrument qui semble dicter tout ce qui lui passe par la tête au reste de la musique.

On retrouve un côté thrashisant dans les guitares rythmiques en les allers retours bloqués à la manière d'un antique Flotsam And Jetsam (les riffs principaux de "Dread Tomorrow" ou "Many Turn to None"). Les hooks se trouvent aussi dans de superbes arpèges, très bien sentis. "World on Fire" fait renaître un heavy virevoltant au rythme de galop riffs épiques à la Iron Maiden, tranché par des breaks voivodiens époque "The Outer Limits", et se termine par un solo d'harmonies à la Kvelertak.
Certains passages sont doublés de belles guitares crunch, qui ajoutent une chaude douceur et renforcent les mélodies. Les soli sont variés et nombreux, plusieurs par morceau souvent, et on sent que les six cordistes se sont fait plaisir.

Le groupe a aussi voulu s'inspirer des morceaux fleuves du prog des années 70 et 80, sur le morceau titre de l'opus "The Promised Land", et cela donne une pièce de plus de onze minutes. Cependant le résultat est un peu décousu passé le premier tiers très convaincant de cette composition, avec quelques pauses qui cassent le rythme, dont une au piano, ce qui confirme que le format fleuve n'est pas le plus intuitif pour le combo. Cela n'empêche pas quelques climax de toute beauté sur la fin de la pièce, où tous les instruments font vibrer les cordes sensibles autour de la voix de Mark.
C'est finalement "Gideon" qui prend la place de pièce centrale de l'opus, avec son ambiance mélancolique et une sorte de grandiloquence tranquille.
Un morceau comme "Chasing Eternity" a beau avoir des couplets un peu convenus, même au niveau du chant, il est remonté vers le haut du panier avec une foule de bonnes idées, jusqu'à ce surprenant break glauque aux accents de sombre messe mystique.

Cet opus, fait avec méticulosité et amour du bel ouvrage, propose une alchimie heavy de toute beauté, qui m'a rappelé un autre obscur ovni du heavy, les américains de Last Crack, qui avaient expérimenté avec audace dès 1989 sur un genre pouvant paraître figé. Plus qu'une franche réussite, un bol d'air doux, un rayon de soleil chamarré dans la grisaille automnale où ululent les intelligences artificielles.

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