Depuis une décennie,
Angelspit abreuve le monde de l’électro industriel de ses compositions tout droit sorties des tréfonds d’une usine. C’est sans doute l’un des groupes qui a poussé le concept le plus loin, usant allègrement de sonorités métalliques et justement « industrielles ». Et voilà que le combo australien nous revient avec un nouvel opus. Une bonne nouvelle pour les fans qui y retrouveront tout ce qui fait
Angelspit.
Pas de grosse surprise cependant, pour ceux et celles qui reprocheraient au groupe des titres un brin répétitifs, ZooG von Rock ne les contentera pas avec cet album. Mais il faut noter un changement de taille : l’absence de Destroyx -aka Amelia
Arsenic- qui se consacre actuellement à ses projets personnels. Mais qu’on se rassure, même sans son atout charme, le groupe n’a rien perdu de son énergie. ZooG mène d’une main de maître cet opus avec en prime quelques invités de marque.
«
The Product » -un titre prédestiné pour un groupe d'électro industriel- commence très bien avec « Hot Mess » : un morceau dans la veine classique d’
Angelspit qui s’ouvre sur la voix agressive et brutale de ZooG, de quoi attirer l’attention de l'auditeur le plus distrait. « Because
God » poursuit l’atmosphère survoltée avec des percussions martiales en ouverture du morceau. Mais c’est dans «
Fight Dirty » que le chanteur compositeur nous montre tout son potentiel : électro, percussions et guitares ne font plus qu’un et donnent vie aux paroles pour le moins explicites : « If you can’t beat them, burn them, you've gotta learn to fight dirty ». Le plus de ce morceau : la participation d’
Helalyn Flowers, autre grand nom de la scène électro industrielle. Le chant en italien de Noemi
Aurora arrive en contrepoint à la voix grave de ZooG, donnant presque un côté oriental au titre. « Cut Sick » reprend ensuite les sonorités typiques du groupe avec, encore une fois, une alchimie parfaite entre les instruments dont la violence va crescendo tout au long du morceau.
Angelspit nous réserve quelques surprises dont « Ambassador », un intermède original au milieu de titres plus traditionnels. Le rythme entrainant apporte un peu de légèreté dans l'album et ce aussi grâce à la collaboration de Miss
Ballistic. Ce qui n'est pas sans rappeler combien l’association de voix masculines et féminines a toujours été un point central pour le groupe. Le chanteur se lance également dans des titres plus calmes tels que « Velocity » qui nous porte vers un chant aérien presque mélancolique dans lequel il n’y a plus d’espoir. La piste laisse peu à peu place aux riffs de guitare qui prennent le pas sur l’électro. Une nouveauté dans le registre d’
Angelspit qui ne nous a pas habitués à de telles compositions. Cette mélancolie sera d’ailleurs reprise dans le dernier titre, « Weapon of Choice ».
Mais le groupe n’a toujours pas fini de nous surprendre et décide de nous guider vers d’autres univers. « Creeper » et « Walking in the Woods » nous mènent dans un monde inquiétant et lugubre. Alors que la piste instrumentale « Creeper » nous plonge dans une ambiance de freak show, la seconde pourrait aisément figurer sur la bande originale d’un film d’horreur, il ne nous reste qu’à imaginer une jeune fille perdue dans les bois...
On sort donc de cet album envoûté, sans pour autant y voir de changement radical face aux sorties précédentes. Cette production semble cependant plus travaillée, on y sent plus de recherche dans l’utilisation des riffs de guitare, bien que les beats électro reviennent souvent sur des sonorités similaires à celles que l’on connaissait. Oscillant entre agressivité, mélancolie et angoisse,
Angelspit use et abuse de toutes les facettes de la dark culture. Reste qu’il manque la voix d’Amélia
Arsenic pour parachever ces compositions. Espérons donc le retour rapide de Destroyx pour un prochain album encore meilleur que celui-ci !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire