"Vous êtes vous déjà pris un cierge béni dans le fondement ?" Cette question semblera loufoque à bon nombre d'entre vous. je vous vois déjà lever la main, vifs comme l'éclair, pour hurler un "non" franc et massif (ceux qui hésiteront à répondre : vous faites ce que vous voulez des biens de l'église, ça ne regarde que vous). Pour ceux qui ne voudraient pas connaître cette expérience, ma foi, n'écoutez pas ce premier album du très inconnu groupe
Towers of
Flesh, sobrement intitulé "The
Perpetual Paradox".
Car oui, s'enfiler (sans jeu de mots douteux) ce monolithe de Black rageur revient franchement à exécuter l'expérience susmentionnée. Groupe méconnu que ce
Towers of
Flesh, et quel dommage, quel dommage... Avec ce premier album, le groupe renvoie jouer aux Playmobils tout les Trves de balles et les bourrins bas-du-front en proposant une musique très technique, complexe et alambiquée.
Attention, j'ai dit technique, mais pas à outrance. Elle est ici savamment dosée, de sorte que "The
Perpetual Paradox" ne tombe jamais dans le "je-joue-mieux-que-toi". Point de concours de vitesse ou de masturbation de manches ici.
Pourtant, les musiciens ont du bagage à revendre. Mention spéciale au batteur, hallucinant derrière ses fûts autant que derrière la seconde guitare (ses poignets doivent être soumis à très rude épreuve) : alternant jeu de cymbales absolument dément et double pédale justement maîtrisée et actionnée, c'est véritablement lui l'atout n°1 du groupe. Il apporte à cet album un feeling incroyable.
Ecoutez donc "as Above so Below", et pleurez, bande d'hérétiques habitués aux blasts répétitifs. Ecoutez moi donc cette introduction fleurant bon l'encens et la putréfaction mélangés. Et ces guitares, cette distorsion si agréable à l'oreille, ces arpèges démoniaques, ces lignes de guitare Black tantôt crescendo, tantôt decrescendo, ne raisonnent-elles pas comme des hurlements de damnés ? Parole de batteur, cet homme est un talent à surveiller de très près.
Cependant, pour autant de bons points, le zero défaut n'existe pas. J'en ai, personnellement, relevé deux. Le premier réside dans la voix, bien trop en retrait, et pas assez incisive à mon goût. Elle n'est pas à la hauteur des structures tordues des compositions. Deuxièmement, la durée. Un album bien trop court à ma convenance. Mais aussi court qu'intense, bien entendu. Enfin, deuxièmement bis, la pochette est quand même, avouons le, affreusement moche.
Ces défauts ne sont cependant pas rédhibitoires pour autant et n'empêcheront pas le métalleux mélomane que vous êtes à vous rincer les oreilles dans ce subtil mélange de violence, de complexité et de technique, savamment mélangées dans un cocktail pour le moins bouillant.
Towers of
Flesh signe ici un premier essai d'une main de maître, qui laisse entrevoir un avenir prometteur pour la formation britannique. Une franche réussite.
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