The Past Prelude

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16/20
Nom du groupe Marenne
Nom de l'album The Past Prelude
Type Album
Date de parution 2009
Labels Windseekers
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. The Stone 05:06
2. Cold Mornings 04:07
3. Frozen Tears 04:36
4. I Wished (Who Can Tell Me) 03:33
5. My Time 04:25
6. Dream 05:27
7. Slow Your Steps 03:58
8. Under My Hand 05:03
9. Do You Think of Me 04:11
10. Land of Misery 04:37
Total playing time 45:03

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Marenne


Chronique @ ericb4

31 Janvier 2015

Une discrète mais significative entrée en matière comme signe avant-coureur d'une belle carrière!



L'époque actuelle, semble-t-il, fait la part belle aux formations finlandaises de metal symphonique et mélodique à chant féminin. C'est précisément dans cette veine que vient s'inscrire Marenne. Déterminé à marcher sur les traces de Nightwish, Amberian Dawn et autres Katra, ce groupe convoite d'ores et déjà une scène metal européenne influente, à l'image de ses modèles identificatoires. Outre ces sources d'influence, le jeune combo a su imprimer sa marque sur chaque parole, chaque croche, chaque silence de son oeuvre introductive.

Marenne nous ouvre la porte de son royaume musical et vocal pour une visite de trois-quarts d'heure au sein des dix pièces d'un opus richement doté. L'artwork de la pochette nous indique déjà que c'est au crépuscule qu'a lieu le rendez-vous avec les éléments. Un quintet nous reçoit alors avec, en chef de file, la jeune interprète, celle-ci ayant prêté son nom au groupe. Parmi les quatre musiciens, se sont illustrés le brillant guitariste Zachary Hietala et le claviériste Janne Tolsa, tous deux issus du groupe de heavy metal Tarot. S'y adjoint, pour l'occasion, une chorale de six voix masculines, dont celle de Marco Hietala (Nightwish, Tarot).

Fort de ce line-up des plus respectables, le groupe nous propose un metal mélodique empreint d'une touche power, imposant, harmonieux, techniquement convaincant et aux belles finitions. Les textes, quant à eux, ne manquent pas d'inspiration et sont habilement restitués dans des couplets sereins et des refrains souvent chatoyants. Pour les mettre en lumière, le timbre clair et les fines ondulations vocales de la chanteuse ont été sollicités. Ces inflexions peuvent alors rappeler l'univers semi-lyrique de Dotma, voire Midnattsol.

Premier constat: pas d'introduction instrumentale, ni de fresque qu'aurait pourtant permis ce registre metal. Les longueurs de pistes se situent donc dans les standards actuellement prônés par les labels, dont Windseekers. Parmi ces plages, on en discerne d'ailleurs certaines qui seraient parfaitement taillées pour être intégrées dans les charts. Curieusement, le dispatching des morceaux ne les fait apparaître que dans la deuxième moitié de l'album. Est-ce à dire qu'un démarrage plus poussif nous serait proposé, comme pour mieux ménager le suspense?

La teneur du propos musical semble impacter moins directement l'auditeur sur certains passages que d'autres, à commencer par les premiers de l'opus. Ainsi, si l'on se réfère à l'entame "The Stone", on risque d'être en proie à la déroute, ne serait-ce que par l'alternance des couplets simplement oralisés et des refrains délicatement chantés. Celle-ci s'avère tout bonnement déconcertante. Malgré les riffs incisifs, une rythmique épaisse au demeurant entraînante, un petit solo de guitare et des choeurs en fin de piste, les répétitions de tonalités et une ligne mélodique en demie-teinte ne manqueront pas de nous faire lâcher prise. Même topo pour le puissant "Cold Mornings". En effet, un tapping couplé à des riffs rugueux nous calent dans un chemin mélodique plus chaotique encore. De plus, le recours à une chorale, pourtant à l'unisson, ne permettra pas d'éviter l'écueil des redondances harmoniques. Pour l'heure, le scepticisme commence à nous gagner. Or, la survenue de "Frozen Tears" va nous donner raison de prolonger l'écoute. D'une part, la voix de la belle se fait plus limpide, virevoltante, et déjà les couplets deviennent plus invitants. Se superposent en filigrane des choeurs, conférant ainsi un effet de relief vocal des plus impressionnants. D'autre part, des riffs acérés du plus bel effet et une rythmique roborative s'invitent à la danse, tout comme deux jolis soli de guitare tout en vélocité dispensés par Zachary. On ressent bien toute l'intensité instrumentale de l'univers heavy de Tarot sur ce titre. L'agréable sentiment d'un embrasement orchestral nous envahit dès lors. Mais, le meilleur reste à venir.

Le groupe a su se montrer plus accrocheur, notamment sur les passages au tempo médian et aux harmonies plus lumineuses. La captation émotionnelle opère déjà sur le massif "I Wished (Who Can Tell Me)". Une douce guitare introductive fait place à l'étonnant timbre de voix aux aigus d'une pureté absolue que nous délivre la sirène. Accompagnée de choeurs enveloppants, elle nous distille des couplets d'une mélodicité sans failles et des refrains impactants. Ce qui rappelle Dotma, avec en sus la touche experte de Zachary à la guitare. Lorsque le tempo s'accélère un poil, d'autres plages encore nous retiennent, comme l'entraînant "My Time", qui nous illumine de ses couplets addictifs. Des nappes synthétiques viennent alors enrichir un parterre rythmiquement agrippant et corroboré par des riffs griffus. Aussi, l'ensemble témoigne d'une cohésion orchestrale de premier ordre. C'est sur un bref solo de guitare, encore signé Zachary, suivi d'un tapping au taquet, que s'achève le voyage. Même schéma pour "Slow Your Steps". Et pourtant, l'opus n'a pas encore atteint son apogée.

Les plages les plus immersives seraient, chacune à sa manière, aptes à toucher le plus largement nos émotions. Pour les amateurs de pistes endiablées, ils y trouveront leur compte sur le dynamique "Under My Hand", s'étirant le long d'un chemin mélodique quasiment imparable et omniprésent. En outre, les inflexions vocales de la jeune interprète ne laissent pas de marbre, loin s'en faut. Enfin, un break vocal, suivi d'une belle reprise à la guitare, s'observe préalablement à un agréable dégradé instrumental en fin de piste. Dans cette lignée se place "Do You Think of Me", véritable pépite aux couplets fondants et aux refrains catchy, à la manière de Midnattsol. Taillée pour les charts, cette plage se pare, elle aussi, d'un sémillant solo de guitare.

Quelques moments plus atmosphériques n'ont pas non plus été oubliés. Aussi, la ballade progressive "Dream" nous octroie de surprenantes impulsions vocales dispensées par la chanteuse, elles-mêmes enjolivées par une chorale solaire. De plus, les nuances de tonalités sur les refrains ont pour corollaire la précision des suites de notes sur les couplets. Par ailleurs, les arrangements sont de bonne facture et permettent au morceau de finir en beauté, et ce, par un subtil dégradé à la harpe et au violoncelle synthétisés. Bref, la magie opère de bout en bout. Plus soft encore, l'outro "Land of Misery" permet de déceler de superbes modulations chez la jeune déesse. Mais aussi, on découvre une inattendue profondeur de relief acoustique sur fond de notes d'obédience celtique. Du coup, les couplets se montrent souriants et les refrains bien habités. Au frère de Marco, en la personne de Zachary, de parachever ce travail dantesque avec un solo de guitare des plus saisissants.

On comprend que l'on est livré à une oeuvre qui s'apprécie au fur et à mesure de sa progression mais qui se savoure pleinement au bout de plusieurs écoutes. Aussi, on finit par adhérer à ce travail de studio de grande ampleur autant qu'aux qualités d'écriture et de composition des créateurs du groupe. Bien sûr, on ne saurait oublier la chorale unissant des vocalistes de talent. Bénéficiant de l'expérience et de la patte des membres de Tarot, le groupe s'est montré à la hauteur de ce que l'on serait en droit d'attendre dans ce registre metal.

On conseillera cet album aux nombreux amateurs de metal mélodique à chant féminin. Nul doute qu'il ne laissera pas indifférent non plus un auditoire élargi aux univers metal symphonique ou gothique. C'est dire que l'accessibilité d'une bonne partie de l'oeuvre permettra clairement au combo de sortir de l'anonymat.

On pourrait toutefois espérer, en parallèle, une ouverture audio-visuelle qui, pour l'instant, fait cruellement défaut. C'est d'autant plus dommageable que le groupe aurait déjà tout pour s'offrir une belle carrière. Pour le moment, il nous convie à la réécoute des délices contenus dans cette galette. Ne boudons pas notre plaisir à les suivre!




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