Pour lancer cette année 2023 sous de bons auspices death-metalliques, il fallait idéalement un groupe qui s'approprie la fameuse tirade du grand Glen
Danton : "Du riff, toujours du riff et encore du riff"!!. C'est le label
Memento Mori, bien connu de ceux qui suivent les sphères underground du Death metal, qui s'y colle avec la sortie de
The Parasitic Chambers de Conjureth, dont la sortie est programmée fin janvier.
Formé en 2018 à San Diego autour de Frankie Saenz (batterie),
Ian Mann (guitares) et
Wayne Sarantopoulos (guitare, basse, growl), Conjureth publie 2 démos en 2020 et son premier album,
Majestic Dissolve en 2021, déjà chez
Memento Mori, qui avait rencontré une certaine reconnaissance chez les amateurs de death old school (j'avoue être honteusement passé au travers).
De old school qualitatif, il est à nouveau question sur cette nouvelle offrande. Mais ici nulle vision passéiste inféconde car, comme annoncé en préambule, Conjureth se pose comme un tourbillon de riffs totalement implacable. Dès l'introductive Smothering Psalms, l'auditeur est happé dans un tourbillon de riffs qui vous lacèrent la peau, comme le ferait un martinet à clous. Le rythme trépidant, le growl éraillé de Sarantopoulos, les soli cinoques, la malfaisance palpable dans laquelle patauge le titre : un précepte idéal pour un titre létal.
Cette entreprise de démolition auditive se poursuit sur Dimensional Ascendancy et Devastating Cataclysmic Unearthing, instruments de torture pour nos pauvres cervicales mortifiées. Il faut aussi souligner l'effet du chant doublé, qui rappelle les grandes heures des premier
Deicide. Placer d'emblée cette triplette de missiles à ogives destructrices (chaque titre fait moins de 3mn30) s'avère un choix judicieux.
Syez rassurés, la suite de l'album n'est pas en reste. Que ce soit sur la vicieuse Cremated
Dominion, la foudroyante From Ceremonies
Past ou la délicieusement thrashy
Deathless Sway of Torso Calm, Conjureth se creuse réellement la tête pour proposer des chansons inspirées, avec une identité affirmée. Les influences sont là (
Deicide,
Demilich,
Morbid Angel) sans empiéter aucunement sur l'impact crée par les écoutes successives. Les titres plus longs, comme In Mortal Thresholds ou la lente pièce finale The Unworshipped II et sa funeste ambiance destructurée qui vous emmène loin dans des sphères spectrales insoupçonnées.
Ce qui frappe aussi à l'écoute de cet album, c'est le choix de cette production organique, quelque peu perfectible (la batterie est parfois un poil brouillonne) mais qui confère aux titres une texture charnelle bien appréciable, loin de l'aseptisation clinique dont souffrent certaines productions actuelles. Il est nécessaire de faire quelques efforts pour pénétrer totalement dedans mais le jeu en vaut vraiment la chandelle. D'ailleurs, il en va de même pour le bel artwork et son cachet impressionniste.
Pour conclure, si le reste des sorties annuelles rivalisent avec les qualités de
The Parasitic Chambers, alors 2023 sera aussi un excellent cru pour le Death
Metal, genre qui décidément a toujours de belles choses à faire écouter. Gageons que Conjureth devienne dans un avenir très proche une nouvelle référence incontournable du genre.
Merci pour cette chronique impeccable !
Ça fait plaisir car j'ai souvent vu ce groupe passer sous mon nez chez divers labels sans oser acheter leur premier album car j'ignorais si leur musique était aussi séduisante que leur logo et leurs artworks.
Faudra que je m'y essaie vraiment cette fois-ci !
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