The Omega Experiment

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17/20
Nom du groupe The Omega Experiment
Nom de l'album The Omega Experiment
Type Album
Date de parution Fevrier 2013
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1. Gift
2. Stimulus
3. Motion
4. Tranquility
5. Furor
6. Bliss
7. Karma
8. Terminus
9. Paramount

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The Omega Experiment


Chronique @ Eternalis

24 Mars 2013

The Omega Experiment vient de créer l'Alpha de son oeuvre [...] et inscrit la promesse d'un avenir radieux.

L’émotion pure. Simple. Viscérale. Cruelle dans sa beauté, fatale dans son intensité et irrésistible dans sa réalité.
Ils sont si peu, les artistes réussissant à la maitriser, la contrôler et la façonner autour de leur art musical, utilisant les notes et les mots mieux que n’importe quels signes ne pourront jamais le faire.
Si Devin Townsend est l’un de ces magiciens uniques qui, à travers les projets, qu’ils soient les plus extrêmes, mélancoliques ou minimalistes possibles, a réussi à toucher du doigt une certaine perfection musicale et harmonique.

Mais là où la plupart des artistes visionnaires subissent une pléthore de plagiat et de suiveurs cherchant miraculeusement la recette magique pour obtenir la même formule, Devin Townsend reste unique dans le sens ou si beaucoup se revendique de lui, très peu se rapproche musicalement du canadien, ou dans sa forme extrême qu’était Strapping Young Lad.
C’est dans ce contexte que l’on oserait qualifier de vierge, que The Omega Experiment propose son premier album.
Duo américain complètement inconnu mais déjà sous la houlette de Listenable Records, The Omega Experiment porte déjà en son patronyme un espoir fou, celui d’être cette expérimentation finale et terminale, celle qui aboutirait à un certain absolu, à une vision définitive et ultime de la musique.

Le halo de lumière que représente l’artwork évoque une spiritualité et une ouverture vers la clarté, et en effet, l’album en aura, tout autant qu’il comportera de la colère, de la mélancolie et une certaine dose de folie. Entièrement composé par un seul homme, le multi-instrumentiste Dan Wieten, accompagné du claviériste Ryan Aldridge, The Omega Experiment est une œuvre déjà très grande, surprenant de plus en plus avec le temps et témoignant d’une maturité ahurissante.
Nous évoquions Devin Townsend car sa présence parait, dans un premier temps, partout. Certes, le travail vocal renvoie parfois à Mike Patton et certains accents plus modernes tirés du « djent » feront frissonner les fans de TesseracT ou Periphery, mais c’est bel et bien Devin Townsend qui est au centre de tout cela. A tel point que les premières écoutes en seraient presque gênantes.
La production se rapproche énormément du son du canadien en solo, lumineuse mais extrêmement massive, pendant que certaines mélodies ou harmonies n’auraient sincèrement pas été de trop sur un album de Tonwsend (le magnifique final de "Stimulus" rappelant énormément les soli à pleurer du "Deep Peace" de "Terria"). Certes, Dan Wieten n’a pas le même timbre que Devin, mais le travail vocal en soi est inévitablement inspiré par son ainé, dans le dédoublement des voix ou les nappes éthérés empruntées à "Ocean Machine" ou même "Infinity".
L’effet est même saisissant sur le final de "Tranquility", magnifique intermède de deux minutes aux sonorités électroniques (qui a pensé à "Greetings" ?) avant qu’une distorsion maléfique ne vienne envahir le spectre sonore, rendant l’écoute malsaine et dérangeante, dans une ambiance très proche de l’hystérie de l’inclassable "Soul Driven Cadillac".

Une question évidemment se pose : est-ce rédhibitoire dans l’écoute de l’album ? The Omega Experiment est-il un amoncellement de plagiat sans âme ?
Non, absolument pas !

Car tout en s’inspirant ouvertement des artistes nommés, le duo américain se forge une personnalité invraisemblable et développe un art dans la composition, une force dans l’interprétation qui se révèle de plus en plus forte au fur et à mesure des écoutes. "Furor", succédant à "Tranquility", en est un fulgurant exemple dans la complexité des parties rythmiques (la batterie étant une boite à rythme) et la multiplicité des pistes de guitares, se superposant toutes sans qu’à aucun moment le son ne soit pris en défaut ou que l’ensemble ne devienne brouillon. Le passage à la quatrième minute, avec les voix robotiques, impressionne dans la vivacité des soli pour repartir ensuite sur des bases atmosphériques simplement merveilleuses. Le morceau n’hésite pas à poser des plans d’une lourdeur pachydermique juste après une partie délicieusement légère et lumineuse, pour repartir ensuite sur une furie furieuse qui, évidemment, n’est pas sans évoquer Strapping Yound Lad dans tous ses excès et sa rage. "Bliss" poursuit dans une ambiance étrange, très synthétique, uniquement fait de narrations et d’effets sonores pour former un pont vers la composition suivante.

"Gift", ouverture un peu timide de l’album, se veut légèrement plus traditionnel et sage, œuvrant dans une musique atmosphérique se basant beaucoup sur les mélodies vocales. La multiplication des pistes vocales gagnent en intensité, d’autant plus que le duo a fait appel a énormément d’invités pour que chacune des voix sont indépendantes et non pas juste l’œuvre d’un même vocaliste qui chanterait à des octaves différents.
Viendront les deux mastodontes que sont "Stimilus" et surtout le sublime "Terminus". Les claviers y prennent une place prépondérante, la composition se voulant complexe mais finalement relativement simple d’accès, la progression y étant naturelle et fluide. L’on se sent happé, inexorablement, par le tourbillon vocal et émotionnel, ainsi que les montés d’intensité aux claviers (là encore, on pourrait, en poussant un peu loin, penser au schéma d’"Earth Day"). Des soli finissent par s’abattre de manière abrupte sur le ciel, noircissant l’ensemble sans le rendre suffocant, pendant que Dan chante à s’en arracher le cœur, avec ces chœurs constants et immensément beaux et purs.
Purs…

Dès lors que l’on sent la fin venir, par cette mélodie acoustique distante et le son de la pluie recouvrant notre âme, "Paramount" surgit. Dans la lignée d’une fin quasi pop à la "Stagnant" ou "Slow Me Down", douce, mélodieuse et belle à pleurer, ce final vient parachever un premier album tenant parfois du génie. Certains codes y sont certes connus, mais la composition et l’orchestration d’une complexité rare est bien du fait de ces deux hommes qui veulent avant tout exprimer des émotions intenses et personnelles. Ce dernier titre, simple et chantonnant presque, comme bercer dans le soleil d’une matinée de printemps, est un bel exemple d’un talent ne se sacrifiant jamais sur l’autel de la complexité facile (jolie oxymore…) ou d’une noirceur puérile.
The Omega Experiment, arrivant de nulle part, vient pourtant de poser des bases lourdes sur lesquelles il parait invraisemblable de ne pas compter pour l’avenir. En définissant sa propre vision de l’expérimentation finale de son art, il vient de créer l’Alpha de son œuvre. Tout juste pourrions-nous regretter un livret famélique. Néanmoins, entre leurs mains, s’inscrit déjà la promesse d’un avenir radieux…

11 Commentaires

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Secrits - 24 Mars 2013: Ca m'interesse beaucoup, si ils ont Devin Towsend comme influence, excellente chronique comme toujours Eternalis
Molick - 15 Mai 2013: L'album est très sympa, mais ça sent quand le Townsend à plein nez, ya des passages c'est carrément du pompage en règle...

Du coup 18 ça me paraît quand même un peu exagéré. Et je lisais cet aprem ta chronique de Tesseract, groupe que je viens de découvrir, où te ne mets "que" 13, juste pour un certain manque de personnalité (mais louant la technique et l'émotion du groupe), que je ne trouve pas tant marqué que ça. Alors que là c'est même plus un manque, mais une absence totale de personnalité ^^'

Perso un bon 13-14 pour cet album je trouve ça déjà pas mal.

Après voilà, la chronique est quand même excellente (comme à l'accoutumé j'ai envie de dire), et on sent ta passion pour cet univers (l'univers mélo/prog à la Townsend).
Eternalis - 16 Mai 2013: Disons que, pour revenir à TesseracT, la chronique est arrivée à un moment où j'en ai eu vraiment marre de cette vague "djent". Ça commence déjà à se tarir mais il y a un an et demi, il te sortait trois nouvelles douzaines de groupe à la semaine, et quasi toutes tes copies les unes des autres.

Donc, production en béton, technique de folie, 1er album...c'est clair que c'est alléchant mais au bout d'un moment, l'overdose est là. Surtout que les influences de ces groupes sont évidents...mais le plus énervant, c'est que la plupart (je dis bien la plupart) du public découvre ces groupes et les portent directement en génie musical inclassable et quand on leur dit que non, c'est pas bien original, tu te fais traiter de vieux cons réac (quand tu as 20 ans, c'est rigolo ^^).

Là, on trouve quand même très peu de groupes aussi proche de l'oeuvre de Townsend en solo. Beaucoup de groupes, à un moment, se rapprochaient de SYL (surtout en france, avec Scarve, les premiers Hacride, Klone...) mais très peu de son oeuvre solo...
Et The Omega experiment te plante ça, dès un premier album, avec une production magnifique et techniquement, là aussi, c'est du haut de gamme. Je me suis sans doute laissé embarqué à mes émotions (pauvre homme que je suis ^^) mais la surprise a été réelle et de taille car en plus, ce n'est qu'un duo ! Et se rapprocher de Devin sans être ridicule, il faut y aller.

Alors c'est sur, s'ils nous refont la même chose sur un 2e album, je serais surement moins partial...mais en attendant, je profite :).
Molick - 17 Mai 2013: Effectivement je comprends mieux ton point de vue dessus.

Puis comme j'ai découvert Tesseract plus tard (maintenant), la vague djent (à laquelle je n'avais pas accroché, quasiment aucun groupe n'a retenu mon attention) n'a pas joué sur mon appréciation de l'album.

Pour celui là je trouve quand même trop "troublant" les ressemblances. Certes ça prouve un certain talent (c'est sûr c'est moins facile de copier Townsend que du deathcore), mais que je trouve dommage de valoriser autant, car trouver son propre univers et sa personnalité est ce que je trouve de plus important en musique. Donc sans renier les grandes qualités de l'album, je trouve ça étrange de donner une note quasi maximale, alors que le groupe doit encore pas mal s'améliorer sur ce point là.

Mais on touche là à la part subjective des chroniques, pour ma part l'univers Townsendien j'apprécie, mais ça ma parle pas autant que SYL par exmeple. J'aime beaucoup Ocean Machine, Deconstruction et Synchestra mais c'est tout. Donc l'album ne me touche pas autant que s'il avait apporté une plus grande nouveauté dans le style.

Par contre il est vrai que s'ils s'améliorent sur leur personnalité dans l'avenir, on tient un sacré groupe pour assurer la relève de townsend ^^
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