The Obsession

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16/20
Nom du groupe Charlotte Wessels
Nom de l'album The Obsession
Type Album
Date de parution 20 Septembre 2024
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 Chasing Sunsets
Ecouter04:16
2.
 Dopamine (ft. Simone Simons)
Ecouter03:36
3.
 The Exorcism
Ecouter04:49
4.
 Soulstice
 03:03
5.
 The Crying Room
Ecouter05:16
6.
 Ode to the West Wind (ft. Alissa White-Gluz)
Ecouter04:21
7.
 Serpentine
 04:17
8.
 Praise
 04:13
9.
 All You Are
 05:00
10.
 Vigor and Valor
 03:16
11.
 Breathe
 01:12
12.
 Soft Revolution (2024 Version)
 06:53

Bonus
13.
 Backup Plan (ft. VOLA) (Deluxe Edition)
 03:41

Durée totale : 53:53

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Charlotte Wessels



Chronique @ ericb4

23 Septembre 2024

Une sémillante et sensible proposition, oeuvre d'une artiste accomplie...

C'est une aventure musicale aussi singulière que fastueuse que nous invite à suivre Charlotte Wessels, ex-auteure, compositrice et chanteuse principale du groupe de metal symphonique néerlandais Delain, groupe au sein duquel elle officia 16 années durant !...

Désireuse d'étoffer sa palette de notes de sonorités alternatives, plus en phase avec ses aspirations du moment, elle créera, en 2020, un one woman band sous son seul patronyme, laissant alors l'illustre combo batave orphelin de la chatoyante empreinte vocale de sa charismatique et talentueuse interprète. En effet, à quelques encâblures d'un espace metal mélodico-symphonique, ses deux premiers opus – « Tales from Six Feet Under » (2021) et « Tales from Six Feet Under Vol II » (2022) – nous immergent au cœur d'un environnement rock atmosphérique et mélodique mâtiné de touches synthpop, où des paroles aux messages plus confidentiels nous sont adressées. Une expérience fructueuse, partagée par des milliers d'auditeurs mensuels sur Spotify et couronnée par une indéfectible fanbase sur Patreon. Forte de cette reconnaissance médiatique, Charlotte en poursuivra l'entreprise. Ce faisant, elle nous livre ici son troisième album studio, « The Obsession », signé, lui, chez Napalm Records, que deux années séparent de son prédécesseur.

Dans ce dessein, la belle s'est agrégée les talents de musiciens aguerris, dont d'ex-Delain – Timo Somers aux guitares et aux arrangements, Otto Schimmelpenninck van der Oije à la basse et Joey Marin de Boer à la batterie – auxquels s'adjoint l'habile doigté de Sophia Vernikov au piano et à l'orgue hammond. Sans oublier le délicat violoncelle d' Elianne Anemaat (Celestial Season, guest chez Delain, Mayan, Vetrar Draugurinn...). Ce faisant, Charlotte nous plonge cette fois au cœur d'un univers rock'n'metal mélodique, faisant alors cohabiter les sonorités heavy et ''symphonisantes'' d'hier et celle, pop-rock atmosphérique, d'aujourd'hui ; se dessine alors un set de 12 compositions parsemées de riffs plus lourds, de touches progressives plus marquées, adjointes à des lignes mélodiques des plus enveloppantes. Autre indice révélateur d'une (re)naissance stylistique : ont été invitées, pour l'occasion, deux chanteuses phares de l'espace metal : l'une, Simone Simons, mezzo-soprano et chanteuse principale du groupe de metal symphonique néerlandais Epica ; l'autre, Alissa White-Gluz, chanteuse/growleuse du groupe de death mélodique suédois Arch Enemy.

Par ailleurs, le jeu d'écriture développé par l'auteure s'est affiné tout en ayant considérablement gagné en maturité. Concernant la thématique générale, comme le soutient l'auteure elle-même : ''D'une part, cet album raconte une histoire très personnelle à travers les thèmes de la peur, des pensées obsessionnelles et des échappatoires. D'autre part, il représente la joie de trouver les justes formes des chansons avec tous ceux qui ont participé à leur réalisation.'' Aussi, chaque titre serait à appréhender comme une délivrance, une manière d'éradiquer, ou pour le moins, de chasser un peu la peur à laquelle elle fait référence. D'où cette alternance symbolique entre optimisme et tragédie, entre clarté et ténèbres, dont les 50 minutes de la galette s'en font l'écho.

Tout comme ses devanciers, ce troisième opus a été produit par Charlotte elle-même dans son home studio, le Six Feet Under Studio ; mixé par Guido Aalbers (The Gathering, Nemesea, The Monolith Deathcult, Muse, Coldplay...) et masterisé par Andy VanDette (Deep Purple, Porcupine Tree, Rush, VOLA, Savatage, Dream Theater...), l'opus jouit d'une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut, laissant par là même entrevoir une saisissante profondeur de champ acoustique, et d'un mix parfaitement ajusté entre lignes de chant et instrumentation ; La rondelle bénéficie également d'arrangements de bon aloi, signés Vikram Shankar, pluri-instrumentiste (Redemption, Silent Skies, Pain Of Salvation) et producteur (Redemption) de son état. Autant d'indices révélateurs d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de la belle, incitatifs à une imminente levée de l'ancre du navire, pour une croisière des plus sécurisantes, que l'on espère parsemée de terres d'abondance...


C'est à la lumière de ses passages les plus enfiévrés que le combo saura tout d'abord happer le pavillon du chaland. Ce qu'atteste, en premier lieu, « Chasing Sunsets », low/mid tempo rock'n'metal mélodico-symphonique aux riffs massifs, ''delainien'' en l'âme, nous renvoyant alors aux vibes enivrantes, un brin chaloupées, d'un « Apocalypse & Chill » ; ponctué par les soubresauts d'une guitare délicieusement saturée et d'une basse vrombissante, et investi de puissants coups de boutoir, le méfait se dote parallèlement d'une mélodicité toute de fines nuances cousue sur laquelle se greffent les cristallines inflexions d'une interprète bien habitée. Bref, une ''tubesque'' offrande aux contrastes atmosphériques et rythmiques marqués, incitative à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. Dans une ambiance alternative, « Praise », pour sa part, se pose telle une plage rock mélodique bluesy bien cadencée, gratifiée de chœurs en liesse, et génératrice d'une énergie aisément communicative.

Dans cette veine, d'autres pistes un tantinet plus tourmentées pourront à leur tour nous retenir, un peu malgré nous. Ce que prouve, d'une part, le polyrythmique « The Exorcism », propos rock'n'metal atmosphérique aux relents death, où les fluides impulsions de la frontwoman alternent avec ses screams glaçants ; au regard de ses enchaînements intra piste ultra sécurisés, en dépit de la complexité de ses phases technicistes, c'est sans ambages que l'anxiogène message musical aspirera le tympan. Non moins tortueux et se parant d'insoupçonnées et grisantes accélérations de son dispositif instrumental, l'aérien et intrigant « Vigor and Valor » ne saurait davantage être esquivé.

Sur un même assise rythmique, Charlotte a, par ailleurs, misé ses espoirs de l'emporter par le truchement de duos féminins en voix claire. Bien lui en a pris ! A commencer par « Dopamine », un étourdissant mid/up tempo pop-rock ''metalisé'' aux riffs acérés, où les angéliques empreintes oratoires de Simone et de Charlotte évoluent à l'unisson. Bien rythmé et non sans receler de fulgurantes montées en régime du corps orchestral, ce hit en puissance poussera assurément le chaland à un headbang bien senti et quasi ininterrompu. Dans une même énergie, le réflexif « Ode to the West Wind » se dote, lui, de touches death savamment disséminées, contribuant de fait à assombrir l'atmosphère du propos. A la fois tourmenté et entraînant, ce titre serait, selon Charlotte, ''issu du poème éponyme de Percy Shelley'' – poète et romancier britannique du XIXe siècle – reflétant alors ''son admiration pour la force indomptable de la nature et ses réflexions sur son propre héritage''. Mettant en regard les claires et magnétiques oscillations de Charlotte et d' Alissa, qu'infiltrent parfois des growls caverneux, couplets enivrants et refrains entêtants glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis.

Quand le convoi instrumental en vient à ralentir un tantinet sa cadence, la magie opérera, là encore, sans tarder. Ce qu'illustre « The Crying Room », qui, de l'aveu de Charlotte, est ''une chanson sur la peur de l'échec, sur le besoin de reprendre son souffle avant de plonger tête la première dans quelque chose de nouveau,'' S'offre alors à nous un mid tempo syncopé et progressif aux airs d'une troublante power ballade ; s'écoulant le long d'une radieuse rivière mélodique, dévoilant un refrain immersif à souhait mis en habits de soie par les poignants médiums de la maîtresse de cérémonie, dont certaines modulations s'apparenteraient à celles de Tori Amos, l'instant privilégié fera assurément plier l'échine à plus d'une âme rétive. Mais là ne s'arrête pas la ronde de saveurs exquises.

Un poil plus en retenue, la ballade pop-rock « Soulstice » se fait, elle, aussi sensuelle que pétrie d'élégance. Aussi, une véritable invitation au voyage en d'oniriques contrées nous attend sur cette caressante aubade corroborée par de délicats arpèges au piano et magnifiée, une fois de plus, par les soyeuses ondulations de la sirène. Dans le registre des moments intimistes, on ne saurait davantage éluder ni l'enivrante et énigmatique ballade « Serpentine », tant pour ses subtiles séries de notes que pour son bref mais flamboyant solo de guitare, ni la classieuse et ''delainienne'' ballade « All You Are », eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'elle nous invite à suivre.

Mais ce serait à l'aune de son ample pièce symphonico-progressive que la belle serait au faîte de son art. Ainsi, la version remastérisée de « Soft Revolution », issue de « Tales from Six Feet Under », nous immerge au cœur d'une fresque romanesque qui, au fil de ses quasi sept minutes, se charge en émotion au fil de sa progression. Et ce ne sont ni l'ensorcelante sente mélodique sur laquelle semblent danser à l'envi les pénétrantes modulations de la diva ni le magistral solo de guitare dispensé qui démentiront l'agréable sentiment de se trouver aux prises avec le Masterpiece de l'opus.


Résultat des courses : un agréable sentiment de plénitude nous étreint à la lecture d'une œuvre ne manquant ni d'allant ni de panache et jouissant d'une production d'ensemble rutilante. Variant ses ambiances, ses phases rythmiques et ses joutes oratoires à l'envi, offrant parallèlement une palette étoffée en matière d'exercices de style et sans accuser l'once d'un bémol harmonique susceptible d'affadir l'attention du chaland – qu'il soit un ''delainer'' averti et/ou amateur de rock'n'metal mélodique que la signature vocale de la frontwoman aura interpelé –, cet effort poussera assurément à une remise en selle sitôt la chute finale amorcée. Si d'aucuns auraient cependant espéré de plus substantiels instrumentaux, le laconique « Breathe », ayant valeur d'interlude, ne révèle pas moins une seyante plage instrumentale a-rythmique d'obédience symphonico-cinématique, relevée par le virevoltant coup d'archet de la violoncelliste.

A l'aune d'un message musical harmonisant les riffs ''symphonisants'' d'hier et l'élégance mélodique de vibes pop-rock leur ayant succédé, se dessine ici une heureuse symbiose stylistique, conférant à ce nouvel élan tout son caractère comme son originalité. Témoignant d'une technicité instrumentale bien huilée, pourvoyeuse de mélodies finement sculptées et des plus magnétiques renvoyant à la féconde inspiration de leur auteure, ourlée d'un petit supplément d'âme, et laissant entrevoir d'insoupçonnées prises de risques, c'est dire que cette rondelle a ouvert plus largement le champ des possibles musicaux d'une autrice-compositrice-interprète aujourd'hui accomplie. Arguons que ce troisième mouvement marquera sans doute de son empreinte un moment fort dans l'évolution du projet de l'artiste néerlandaise, sinon un tournant dans sa carrière. L'avenir seul nous le dira...

Note : 16,5/20

3 Commentaires

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MetalSonic99 - 26 Septembre 2024:

Bon après avoir écouté ce disque je suis soulagé! Les deux premiers étaient... Comment dire... Une déception pour moi! Je n'avais pas du tout accroché! 
Il faut dire que le style était tout à fait différent de ce qu'elle faisait avec Delain (et c'était certainement voulu), mais bon sang, ce n'était plus du tout du Metal ; alors certes, cela ne me dérange pas si c'est bien fichu mais là c'était vraiment pas bon!

A l'écoute de ce nouveau-né, je suis plutôt content car elle revient au base avec sa petite touche personnelle! (Genre les chants un peu growlé). Cela me rend heureux car je pense toujours qu'avoir quitté Delain fut la plus grosse erreur de sa carrière lorsqu'on constate ce que devient le combo néerlandais aujourd'hui! Bref, très content pour Charlotte que l'on revoit dans un style qui lui correspond le mieux et un tout grand merci pour cette chronique toujours aussi informative que les précédentes!

ericb4 - 26 Septembre 2024:

Merci pour ton retour! Je pense également que Charlotte est davantage dans son élément à la lumière de cet opus headbangant à souhait et à la production soignée. Dépassant le cadre strict d'une synthèse entre sa fibre ''delainienne'' originelle et ses aspirations pop-rock passagères, ce troisième effort quelque peu audacieux sonne, à mon sens, comme un retour en grâce de l'inspirée créatrice et productrice. En espérant que son aventure musicale se poursuive dans cette voie!...

JambonBeurreCornichons - 06 Octobre 2024:

Salut,

pour ma part cet album est carrement génial, grandiose etc.. pourtant ca fait un bail que je suis client de ce genre de cuisine métalique: chanteuse à voix et approche mainstream ...blah blah blah. Et là ça dépasse de beaucoup ce qu'on peut attendre dans ce domaine. Avec cet album Charlotte explose litterralemnt les compteurs.

Je n'ai jamais été totalement convaincu par DELAIN, tout en appréciant certains morceaux… et l'ambiance générale, bref ça manquait d'une forme de genie qu'il est difficile de définir. En solo, Charlotte pulvérise mes réticences, avec cet album sublime, manifeste aussi puissant, sensible et mélodique que metal/catchy/fullfilled. L'émotion, la finesse et la puissance réunies dans un ensemble d'une poésie musicale totalement ébouriffante, bluffante et gravement addictive.
Son chant est d'une luminosité aveuglante et son inspiration "bigger than life".

Impossible de départager les chansons cependant  "Ode To The West Wind" astucieusement placé en milieu d'album est foudroyante de beauté.

et bonus pour le groove gospel de "Praise"  aussi innattendu que jubilatoire (normalement je suis pas trop fan de ce genre de crossover mais la c'est particulièrement réussi je trouve)

Je ne m'attendais vraiment pas a un opus d'une telle qualité.

@eric, je trouve ta notation un peu étriquée face à un opus qui prend vraiment le large...le vent dans les voiles avec la beauté sur la ligne d'horizon.

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