L’époque Victorienne fit suite à la période du romantisme dans la seconde partie du 19ème siècle au Royaume Uni, et se caractérisait principalement par un rayonnement intellectuel, philosophique et une profonde conviction réformiste. L’art contemporain, brassant de nombreux styles et courants, reste empreint de cette vision romantique particulière de la mort, allant parfois même jusque dans sa mise en scène. C’est cette période que Wintergarden a choisi comme toile de fond pour son premier essai "The New Victorian", succédant au premier Ep "Steampunk Deluxe" qui avait émoustillé la scène danoise lors de sa parution en 2011, quelques mois seulement après la formation du groupe.
Wintergarden est la réunion de deux entités, unies à la vie comme à la scène: Myriam Gardner, chanteuse et songwritter et
Blake Gardner, compositeur, programmateur et producteur. Le groupe est aussi le fruit de la fusion entre deux univers musicaux ayant des racines différentes et des expériences différentes, ici réunies pour la cause du
Metal.
Entre maturité et complicité, Wintergarden nous propose-t-il un simple concept album ou un véritable renouveau musical ? Puisque le quotidien semble bien morose, notre couple nous emmène au travers d’un univers fantasmagorique à l’imagerie et au style néo-gothique. Il semble indéniable que Wintergarden a poursuivi les efforts déjà entamés en 2011. La musique que le groupe déploie est sans faille apparente, avec une qualité de production irréprochable et un mixage réalisé avec l’aide de mains expertes aux states.
Les structures vocales sont très proches de celles d’Amy Lee (
Evanescence) et de Sharon Den Adel (
Within Temptation). En plus de posséder une tessiture vocale très large, la "diva" nous livre une interprétation assez magistrale, quoique parfois un peu trop démonstrative.
Côté musique, "The New Victorian" se compose de 12 titres qui n’auront pas de mal à vous évoquer les grands noms du
Metal à chant féminin (dont certains suscités), à la différence que l’album possède une inspiration très américaine. Pour le décrire au plus juste, nous pourrions parler d’un croisement entre Néo et
Gothic-
Metal à la fois agressif, accessible et direct. Nous serions donc proche de l’esprit "Victorien", par cette volonté de créer une musique intelligente et fondée sur une approche à la fois moderne, protéiforme et novatrice sans toutefois renier des racines musicales profondément ancrées.
Les riffs sont tranchants, certains ayant d’ailleurs été amenés par le guitariste Clint Lowery (officiant chez
Sevendust). On retrouve donc des compositions de bonne facture et possédant une homogénéité, mais une redondance est bien présente au fil de compositions parfois un peu longues. Nous nous délecterons en écoutant un "Breath", un "Log On" très séduisant, ou encore un "Come Alive" sans prise de risque. "American Pop" possède des accents rock énergiques et une certaine fraîcheur. D’autres compositions telles que "
Cinderella" et "Can You Wait" sont malheureusement trop convenues, et peinent à se détacher des influences de la formation.
Toutefois, l’album est de bonne qualité pour un premier essai, et possède une palette d’émotions oscillant entre mélodies suaves et agressives. L'interprétation insuffle du relief à l’ensemble, mais Wintergarden ne renouvellera pas le style. Cependant, "New Victorian" propose un matériel intéressant et une qualité intrinsèque pouvant rivaliser avec d’autres groupes. Il manque cependant de l'audace, de la maturité et une prise de risque nécessaire pour imposer une touche d’originalité qui ferait la différence. A suivre...
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