The Need to Kill

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Hellbastard
Nom de l'album The Need to Kill
Type Album
Date de parution 2009
Style MusicalCrust
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. Cheyne Stoking
2. Going Postal
3. Anthropological Angst I / Stop Your Whining / Anthropological Angst II
4. Murder Workshop
5. Stressed
6. Fir Bolg, Bow to Slough Feg
7. My Best Friend Misanthropy
8. Business Pig Hole
9. Executed II
10. Pylons II
11. The Beggar II
12. Bringing Death II
13. Darkness / Internal II
14. Camp of the Dead I

Acheter cet album

 $11.99  54,43 €  55,66 €  £50.29  $73.82  67,02 €  70,80 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Hellbastard


Chronique @ da_sway

19 Novembre 2009

Un album rafistolé à la ficelle

Hellbastard semble être la résultante de l'euphorie d'une époque qui apparaît aujourd'hui bien résolue, ou presque. Il suffisait, en cette glorieuse année 1986, de réunir une bande de fans musiciens à un concert d'un de leurs groupes favoris, ici Subhumans, pour créer un nouveau groupe capable de pondre une tuerie telle que le fut "Natural Order", à mon humble avis.

Suspecté d'avoir donné, grâce à leur première démo "Ripper Crust", le nom au genre, ils en sont naturellement devenus des incontournables, tout du moins un facteur influent non négligeable. Toutefois, depuis 1992, mis-à-part quelques compilations et un LP, le groupe avait littéralement disparu de la circulation.

Malgré celà, comme l'air de l'époque tend à réveiller les morts; tant que ce sont les bons, qui s'en plaindrait ? ; le groupe a ressuscité en 2007 pour nous sortir en ce fin 2009 un nouvel album: "The Need to Kill". L'eau a depuis le temps coulé sous les ponts , et la musique est naturellement venue à changer.

Comment décrire la musique de cet album afin de saisir les différences avec la grande époque? Je dirais que le groupe, alors qu'il collait auparavant au crust au point de lui en donner le nom, s'est désormais un peu éloigné de sa racine, abreuvant sa musique d'horizons pas si lointains.

En effet, s'il existe un équilibre, une sorte de centre de gravité, entre le crust, le crossover et le pur thrash, trois styles cousins, proches mais riches de différences, je dirai que la musique de ce "The Need to Kill: Rage, Murder, Revenge & Retaliations ... The Rise Of The Working Classes ... " de son nom complet, n'en serait pas très loin. De plus, grâce à un son plus moderne, le ton paraît plus durci que par le passé. Par contre, on reste dans un chant typique crust punk, avec pas mal d'intonations hardcore de temps à autre, il faut l'avouer.

On commence avec une intro calme et perturbante, sur lequel se posent des paroles murmurées. Une profonde tristesse ressort de l'ambiance de cette mise en bouche. Toutefois, quand on ressent la mise en puissance progressive du morceau, on saisit alors que de la tristesse va naître des germes de colère. On comprend que ceci n'est qu'une mise en condition nous préparant à la déferlante, tout cela avant qu'un simple coup de feu ne mette brutalement fin à l'artifice.

Ce "Cheyne Stoking" se retrouve être révélateur du début de l'album: surprenant. En effet, sur les premiers morceaux avons-nous le droit à une rythmique déstructurée et torturée notamment par un impressionnant jeu de batterie varié comme dans "Going Postal", mais jamais perdue, comme rattrapé au dernier moment, sur le fil du rasoir.

Cet album prend alors la forme d'une femme lunatique et donc capricieuse, tous ces défauts pour plus de charmes dans la surprise. L'outro, sifflé sous fond de minuterie de détonateur et de battements de coeur, du morceau sus-cité nous arrive comme un cheveu sur la soupe, sans prévenir, nous prenant agréablement à contrepied. Ensuite, l'album perdra quelque peu en surprise, avec en contrepartie plus de spontanéité et de rythmique.

Ce qui fait aussi le charme de ces surprises, c'est ce jeu d'ambiances et le contraste entre l'humour et l'aspect sombre qui sévit durant les quatorzes pistes de l'abum, en témoigne le morceau triplette "Anthropological Angst I / Stop Your Whining / Anthropological Angest II" avec son intro/outro country aux consonances cartoon western, pour un morceau que je qualifierais presque de crust rock'n'roll.

La piste instrumentale "Stressed" , après une instru "Murder Workshop" qui semble inutile le long de ses à peine 15 secondes, montre quant à lui un large panel de riffs et de rythmiques édulcorés par quelques séquences mélodiques pour habiller le tout, démontrant l'évidente influence thrash sur cet opus. Ni effrénée et incontrôlée, comme certains albums enthousiastes mais immatures du thrash, ni simplement contenue, les rythmiques parcourues tournent autour du point de rupture et c'est bien là où se situe la pureté de ce style. Rajouter à cela l'énorme prestation crusty du batteur pour un rendu encore plus épicé!

Pour la suite de l'album, on reste dans la continuité des propos précédents, d'autant plus qu'à partir de "Justly Executed" jusqu'à la fin, les connaisseurs reconnaitront qu'il ne s'agit plus là que de réenregistrements d'anciens titres. Cela permet de le redécouvrir sous un nouveau jour, certes, ou de les découvrir pour certains, mais je n'ai pas vraiment de commentaires à faire sur cela. Cela dépend des types d'enregistrement que vous préférez. Sinon, "Fir Bolg, Bow to Slough Feg " et "Business Pig Hole" restent deux nouveaux titres sympa à connaître.

Un des défauts majeurs que j'aurai tendance à retenir serait les passages parfois un peu trop abrupts entre les intro et le coeur des morceaux. On sent parfois la petite production et donc les choses mal finies par faute d'argent. On regrettera aussi la courte durée de l'album, à peine 50 minutes, au vu du nombre d'interludes et de reprises d'anciens titres.

En conclusion, malgré cet évident travail d'ambiance, "The Need to Kill" reste tout de même un album brut, sans concession et intense. Le groupe aime à surprendre et excelle à frôler certaines limites. Bon, c'est aussi un album rafistolé à la ficelle sûrement par manque pécuniaire et rempli d'anciens titres pour en faire un LP par manque de nouveautés. Dire qu'un "Eco War" sort en cette même année avec d'autres nouveaux titres... me fait penser qu'une synthèse des deux aurait sans doutes été plus judicieux au moins musicalement si ce n'est financièrement.

5 Commentaires

2 J'aime

Partager

Fabien - 19 Novembre 2009: Merci pour la chro', c'est sympa. En revanche, lorsque tu cites "pondre une tuerie crust telle que le fut Natural Order", il faudra que l'on m'explique en quoi ce disque est un album de crustcore. Loin de moi l'idée de coller systématiquement une étiquette sur tout ce qui bouge, mais Natural Order me semble avant tout un pur album de thrashmetal, relativement éloigné des débuts de la formation. Bon, ne te sens pas obligé de me répondre, il n'y a rien de très important dans cette remarque. Juste du pinaillage de 'vieux' thrasher...

Thrash now, work later.
Fabien.
da_sway - 19 Novembre 2009: C'est pas faux comme remarque.

Dans ma tête, Natural Order est classé comme crust à forte ascendance thrash, nuance un peu vaseuse, je l'admets.

Je corrige, ce sera une tuerie tout court!
barback - 19 Novembre 2009: Ah l'amalgame facile entre l'appartenance à la scène Crust et la musique réellement joués par ses acteurs...C'est vrai que si ils viennent tous plus ou moins du même chaudron, tous ne joue pas la même musique...Là est la nuance à mon sens.Il suffit de voir la différence entre Amebix, ENT ou DI...Et je ne parle que de l'Angleterre..Le Crust reste décidément impénétrable...
Videopunk - 24 Juillet 2011: Je confirme, comme je l'ai toujours dit, le crust, c'est une scène, une esthétique, mais fondamentalement c'est extrêmement disparate au niveau musical.
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire