Instinct en collaboration avec
Bustum n’est autre que le premier album de Frédéric Arbour, gérant de Cyclic Law. «
The Mystery Visions » est la première pierre du label, l’objet qui ouvrit la boite désormais reconnue pour tous les amateurs de musique ténébreuses, ambiant/indus/orchestral. On pouvait déjà voir en cet album la plupart des caractéristiques chères à cette structure.
Attention particulière accordée aux visuels et packaging des albums. Pochette ouvrante, format non conventionnel cartonné, touché de l’objet, odeur... En ceci, cet album pose bien les marques de fabrique faisant figure de déclaration.
Plonger dans l’expérience «
The Mystery Visions » se révèle passionnante et nul doute que les amateurs seront aux anges. L’objet se divise en deux parties bien distinctes. D’une part dix morceaux sans titres composés par Frédéric Arbour (
Instincts) et de l’autre, quinze cartes, mélange de photos, collages et graphisme par Yvan Arseneault (alias
Bustum). Le but de cette recherche ? Certes, les illustrations de
Bustum, prises séparément peuvent paraîtrent kitch sur les bords malgré le soin évident apporté, cependant une fois ces images couplées à l’écoute du disque, il en sera bien autre.
Les flux grondants, sur des pointes d’orgues et d’accents dark-folk change magistralement la vision qu’on peut avoir. Entendre «
The Mystery Visions » c’est comme tourner les pages de « L’
Apocalypse » de St Jean. Sauf qu’ici le texte est remplacé par ces images mystiques et rituelles qui se répercutent sur la musique sombre et éthérée d’
Instincts.
Plus qu’un album, c’est un véritable livre sonore auquel nous sommes convié. Certes, la démarche de l’ensemble se veut conceptuelle voire « intellectualisante » mais, une fois l’heure d’écoute on en ressort abattu, par instant tétanisé (et cela même sans l’observation de ces cartes), néanmoins, une chose est bien sûr : on n’est pas indifférent.
Quand à la musique, elle est rituelle très une veine dark-folk couplée à des grondements sombres, étirés et samples malsains (marche militaire, cris de foules hystériques, discours militaires) donnant cette nette impression d’un ciel qui se couvre dangereusement au vu d’un cataclysme prochain. On pourrait même rapprocher ce travail à celui de Lustmord sur l’album «
Heresy » où les Hommes assistent au jugement dernier, paralysés, sans toutefois la touche drone et la texture des vagues ambiantes (Brian Williams est imbattable sur ce terrain). Le résultat est captivant, ensorcelant, voire hypnotique...
Un coup d’essai d’une qualité rare pour un premier enregistrement, «
The Mystery Visions » est le parfait manifeste du canadien qui décline ici une partie de ses thématiques (l’autre étant
Visions) ainsi que les signes distinctifs de ce qui fait actuellement de Cyclic Law. Une expérience émotionnelle forte...
J'espère mettre la main un jour prochain sur cet opus.
à bon entendeur...
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