Une année se termine et une autre est sur le point de commencer, cycle éternel de la vie…C’est le moment choisi par les allemands de
Chapel Of Disease, formation active depuis 2008, pour donner un successeur au très bon et très « old-school » «
Summoning Black Gods » (
2012) et, intitulé «
The Mysterious Ways of Repetitive Art ». Sur sa précédente offrande,
Chapel Of Disease officiait dans un « old-school death-metal », ayant un fort penchant pour le style batave, pratiqué à la fin des 80’s,
Asphyx en tête, avec une aura noire et un côté blasphématoire non négligeable.
L’artwork annonce la couleur (si je puis dire) avec une pochette aux couleurs plus équilibrées que sur «
Summoning Black Gods », une prédominance très sombre et une facette religieuse bien affichée. Après un larsen de bienvenue, « The mysterious ways… » nous accueille par un gros riff bien lourd et une rythmique du même acabit, entrecoupés de blasts intempestifs, avant un final ambiancé où tempêtes et orages se font entendre. Ce morceau instrumental introductif nous met dans le bain instantanément, fleurant bon le caveau et la mort. Après une entrée en matière aussi lourde, « The dreaming of the flame » démarre, quant à lui, tambour battant. Doté d’un accord principal énorme, cette composition alterne les rythmes, passant d’un commencement alambiqué, à un break lorgnant directement vers le « doom », pour finir sur une accélération blastée très puissante. Et tous les morceaux de «
The Mysterious Ways of Repetitive Art » sont du même charnier, c’est d’ailleurs bien là que réside la grande force de
Chapel Of Disease. Bien plus varié rythmiquement que son prédécesseur, ce disque s’appuie sur de nombreuses nuances et ses titres « à tiroir », dont la durée dépasse souvent les 6 minutes, font étalage de nombreux plans se succédant, annihilant tout sentiment de linéarité, «
Lord of all death (between the rim and pegana) », «
Symbolic realms » et le pavé « …of repetitive art » en sont la preuve irréfutable. Dire que ces compositions à rallonge sont de véritables « casse gueule » est un doux euphémisme mais force est de constater que
Chapel Of Disease relève le challenge haut la main car rare sont les combos à pouvoir accoucher de titres longs sans être ennuyeux.
Aussi, les nombreuses couches qui composent les morceaux des allemands, mettent en évidence les accélérations fulgurantes, dues aux nombreuses cassures massives et éléphantesques, ou, vice-versa («
Masquerade in red », «
Life is but a burning being » ou « The mysterious ways… »). Même si elles étaient déjà présentes sur «
Summoning Black Gods », les ambiances prennent une place prépondérante sur cette nouvelle livraison, avec la mise en place d’une atmosphère obscure, brumeuse et sinistre, également mystique, au travers de chœurs (la décélération de « The dreaming of the flame ») mais aussi grâce à un son très clair et « charbonneux », appuyé en cela par l’organe totalement dérangé et hargneux de Laurent T., rendant l’ensemble extrêmement morbide. Aussi et en opposition de leur précédent méfait,
Chapel Of Disease s’octroie de nombreuses plages musicales où les musiciens peuvent totalement développer leur art, mettant quelque peu le chant en retrait.
Outre les influences « old-school » bataves, la formation germanique use de gros riffs pachydermiques dont le grand
Black Sabbath lui-même, ne pourrait renier la paternité (le début de «
Symbolic realms »), mais également vers le « doom » le plus lourd sur certaines césures rythmiques (« The dreaming of the flame », « …of repetitive art ») et, deux compositions sont mises en exergue, reflétant la synthèse de la musique du
Chapel Of Disease nouveau. «
Lord of all death (between the rim and pegana) » et « …of repetitive art », tous deux d’une durée assez élevée, réussissent le pari de ne laisser aucune place aux longueurs. Le premier est composé d’une troisième partie dont la ligne rythmique est presque dansante, d’un riff percutant et d’un passage « thrashisant » très puissant et, le second, bien plus sombre, est introduit par une atmosphère quasiment ritualiste, rehaussé d’une harmonie guitaristique efficace, sur une cadence très pesante, suivie d’une accélération énorme, pour une fin malsaine.
Cependant, la qualité se dégageant des compositions « à tiroir », pourra rebuter certains néophytes, qui auront certainement très peu d’aisance à appréhender ce pavé compact et homogène, mais également à suivre le fil conducteur des morceaux. Aussi, même si les vocaux sont assez convaincants, doublé d’une bonne résonnance, ils s’avèrent monocordes et manquent de nuance, contrairement à la musique du groupe. Après, nous pourrons aussi déplorer un manque d’originalité, mais ce défaut est bien gommé par une efficacité redoutable.
Quelle bonne surprise ce dernier opus de
Chapel Of Disease qui fait preuve d’une plus grande personnalité et qui, grâce à ses compositions « multicouches », a réussi à surprendre votre serviteur. Le son est velu, le riffing est massif, la rythmique est variée et aucunes longueurs n’émanent de «
The Mysterious Ways of Repetitive Art », ce qui, au vu de la longue durée générale des titres, est un vrai exploit. Ce disque pue la fosse commune putride et ravira tous les amateurs de « death » vieille école.
Je ne découvre ce disque que ce soir, et j'avoue je suis bluffé. Pas mal d'originalité mine de rien, y compris quelques timides mais réussis emprunts à d'autres styles que le "métal". La richesse de l'album tient probablement à un éclectisme des goûts des musiciens et mis en pratique c'est vite payant. Impressionnant...Assez d'accord avec votre critique..pas parfait mais très bon!
Merci mec pour la découverte, c'est une grosse claque!
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