Il est aujourd'hui, particulièrement difficile de se renseigner sur des formations, ne laissant que très peu de traces sur leur parcours musical. En effet, le Pakistan n'a pas la réputation d'offrir de grands moyens d'exposition aux artistes, et par conséquent, Corduroy reste un de ces groupes, qui même s'il possède un talent fou reste totalement méconnu du public, que ce soit à l'intérieur même du pays ou à l'échelle du monde entier.
Mais à part
Jehangir Aziz Hayat s'étant révélé au public avec son unique vidéo-clip du nom de "
Never Change" délivré à l'âge de 16 ans seulement, et ayant également réussi à se classer dans les premiers tops, il aurait fallu remuer ciel et terre pour réussir à trouver un autre représentant grunge au Pakistan, même s'il doit bien y exister une scène underground ou des groupes jouant uniquement en live dans des conditions précaires avec peu de moyens mis à leur disposition.
Parler de Corduroy implique notamment de mentionner
Pearl Jam, tant l'influence reste de mise sur cet opus. Le vocaliste Mubashir Noor, est ainsi, marqué du chant posé, mélodique et un peu aérien de Eddie Vedder (que l'on retrouve sur "Wide
Awake") - et ce, même si son empreinte vocale laisse ressortir ses origines avec notamment, quelques passages un peu plus exotiques comme sur la fin de "
Leeway" ou "Blue Chip". Il faut tout de même relativiser, aucun son typiquement oriental ne vient compléter ou enrichir la tracklist, seul le chant renvoie à la culture pakistanaise par l'accent de son vocaliste. Par ailleurs, l'origine du nom du groupe pourrait tout à fait venir d'un morceau de
Pearl Jam, intitulé "Corduroy" issu de leur troisième album "Vitalogy" sorti en
1994. Mais inutile de pousser la réflexion plus loin, puisque la date de formation des Pakistanais reste inconnue.
Pour ce qui est de l'instrumentation, on pourrait parfois la rapprocher de près avec
Stone Temple Pilots de par les solos, à mi-chemin avec le hard-rock et le rock alternatif ainsi que par ces quelques rythmes parfois un peu plus simplifiés, mais tout aussi agréable sur "Your Song" et ces quelques touches pop, laissant place à une sensation de calme et de sérénité, qui contribue largement à emporter l'auditeur ou avec "
Ground Zero" pour n'en citer que quelques-unes. Ces solos, deviennent ainsi, l'un des principaux atouts des Pakistanais par leur profondeur et leur technique de jeu, puis-qu'après tout, le vocaliste ne screame que très rarement à la fin de certains morceaux ("
Ground Zero" ou "
Leeway"). De ce fait, il manquerait peut-être un titre un peu plus hargneux qui viendrait réaffirmer le style de Corduroy ou dynamiser cet opus, même si "Goddamned" est tout de même, dans une dynamique plutôt sombre (cf. 02:49 où l'ambiance y est particulièrement inquiétante).
"
The Morning After" sonne donc comme un regain d'énergie, mené par de nombreuses ballades, suffisamment simples et expressives pour nous envoûter, avec de belles lignes vocales et dont les thèmes traitent essentiellement de désespoir ou d'histoires sombres comme "You're Everywhere" - "Prologue" ou encore "Dystemper" même si certaines d'entre elles connaissent quelques vides comme sur cette dernière. Mais à côté de cela, "
Leeway" s'impose naturellement par ses riffs hard-rock, sa teinture blues-rock et l'allure engagée de son vocaliste, laissant paraître comme une sorte d'hymne si l'on se base sur l'outro. Parmi les morceaux marquants de cet album, on retrouve aussi "Blue Chip" dans un ton plus lourd voire même hargneux sur les refrains.
Impossible de savoir s'il y aura bien un successeur à "
The Morning After" mais pour un premier opus entièrement auto-produit, Corduroy a frappé fort. Peut-être y aurait-il un surplus de ballades mais avec de petits moyens, le combo a su montrer que même en étant fortement influencé par
Pearl Jam, ils réussissent cependant à se démarquer par leurs sons grunge engagés.
Thank you very much :)
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