Gortal a eu une longue carrière depuis 1996, enregistrant plusieurs démos jusqu’à une signature avec
Pagan Records pour lequel il signera deux bons albums d’un Death
Metal véloce et puissant typiquement polonais. Mais peut-être lassés du manque de reconnaissance après tant d’années, Major (guitare) et
Desecrate (Batterie) décident de mettre fin au groupe et de remonter une autre entité, mais qui garde un lien avec l’ancienne puisque nommée avec le dernier album de
Gortal : Deamonolith. Le résultat se nomme
The Monolithic Cult of Death (2024) et sort via un label installé d’UG polak : Godz ov
War Productions.
La facilité aurait été de reprendre une formule plus ou moins identique avec ce nouveau nom, ça n’aurait choqué personne et c’était un moyen sûr de garder les anciens fans tout en attirant de nouveaux, curieux d’écouter ce « nouveau » groupe., mais le duo a des ambitions plus élevées et va passer un cap.
The Monolithic Cult of Death n’est pas complètement coupé de la violence brute de
Gortal et comporte de nombreuses parties en ce sens, mais il en est un pendant plus varié, avec davantage d’ambiances, et des passages que nous pouvons qualifier de progressifs.
Sans mauvais jeu de mots la mise en route est d’ailleurs progressive ici, avec The Afterfall est une intro sombre acoustique + piano qui en sa deuxième moitié devient un morceau écrasant de Death
Metal, comme une version UG de
Behemoth (époque Death
Metal). Un surprenant chant clair fait son apparition dès The Ultimate Solution, mais c’est pour mieux envoyer un riff lourd sur fond de double-pédale derrière.
On note que les solos sont soignés et variés, et que la production est puissante tout en gardant un petit côté étouffé UG du meilleur effet, la batterie sonne comme une batterie quoi, pas comme un sample de mitrailleuse 8 bits de Call of Duty…. Les guitares cosmiques à la
Mithras sur The
Fall, the Reek & Forlornness sont une autre démonstration du talent et de la versatilité des polonais. S’essayer à un morceau long est un exercice très prisé, et pour Deamonolith c’est sur Conquerors of the
Void que ça se passe. Avec sa partie acoustique centrale et les redoutables accélérations qui suivent, et aussi des chants clairs de bon aloi, on peut dire que c’est réussi.
Que ce soit dans la violence (comme sur les accélérations monstrueuses de The Acknowledgment) ou dans les sections plus mid-tempo et subtiles, Deamonolith maitrise son sujet sur le bout des ongles et surprend par sa maturité. L’artwork est au diapason avec un dessin noir et blanc de Michal Loranc qui illustre parfaitement la force et la noirceur de l’album, dont le concept est renforcé par l’enchainement des morceaux sans le moindre blanc. Il est important de bien finir et When All Has Been Done fait le job pour cela, avec de méchantes accélérations qui font penser à une version polonaise de
Vital Remains.
Une très belle surprise 2024 et une réussite totale qui pourrait placer Deamonolith parmi les cadors du
Dark Death polonais avec
Azarath,
Stillborn,
Anima Damnata,
Kingdom ou encore Uerberos.
BG
Merde, dites moi que je ne suis pas le seul qui croyait tomber sur une chro de The Monolith Deathcult en cliquant hahaha...
Ca a l'air sympa en tout cas, en lisant je pensais à Mourning Sign à vrai dire. Encore un truc à essayer, thx :)
Houla, je n'ai pas du être hyper explicite alors, parce que c'est beaucoup plus violent que Mourning Sign ha ha.
Non non, sur les parties non-death y'a vraiment un côté très décomplexé comme chez Mourning Sign (plutôt le 2è album, qui s'éloigne beaucoup du death par ailleurs), avec notamment ce saxo qui apporte une touche vraiment très personnelle, c'est bizarre que tu ne l'évoques pas d'ailleurs. Du death véloce comme ça, façon Behemoth / Vital Remains comme tu dis, accompagné de saxo, euh c'est assez unique non ? Y'a bien Sea Mosquito mais c'est du black, en death en tout cas je ne connais pas 2 groupes comme ça. Et c'est excellent !
C'est pas exactement progressif, mais on retrouve certains codes du prog : pas d'interruptions (d'ailleurs sur le bandcamp du groupe l'album est présenté comme un morceau unique, façon Crimson), on a un plan identique en intro / outro, et puis du piano, gratte acoustique, saxo, de quoi surprendre le deatheux lambda. Dommage que ce soit aussi court, du coup si on se place du point de vue du progueux, ça ressemblerait à une première moitié d'un double album (ou d'un album de prog quoi haha).
Comme quoi hein, en matière de death-prog en 2024, y'avait vraiment bien d'autres choses que Blood Incantation.
Disons que c'est épisodique comme utilisation, peut-être il y a 25 ans je me serai empressé d'en parler, mais on a vu tellement de choses dans le Metal extrême qu'un bout de saxo bon, c'est bien.... C'est justement parce que le côté Death reste largement majoritaire que ce disque me plait, alors s'il te plait ne va pas leur donner des idées à la con pour leur deuxième album ha ha.
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