The Monolith of Hate

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16/20
Nom du groupe Odium (FRA)
Nom de l'album The Monolith of Hate
Type Album
Date de parution 2013
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Procreating Insanity
 03:00
2.
 The Last Dawn
 04:20
3.
 Decade
 03:15
4.
 Demiurgic Pulse of Eradication (Emphatic Level: Zero)
 04:06
5.
 Bipolar Disorder
 03:18
6.
 The Reign of Those Who Die
 04:06
7.
 Altar ov Chaos
 03:30
8.
 Overture
 01:04
9.
 Monolith of Hate
 03:16
10.
 Until the Nations Fall
 04:04
11.
 Legio CXVI Ferrata
 00:25
12.
 Legiones Odii
 04:15
13.
 Into the Void
 01:29
14.
 The Grand Final
 05:28

Durée totale : 45:36

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Odium (FRA)


Chronique @ Icare

20 Août 2013

Un maelström infernal, un manifeste de haine inextinguible, une arme de destruction massive impitoyable

Ce n'est maintenant plus une révélation pour personne quand on affirme que la scène black française compte parmi les plus actives, intéressantes et créatives de ces 15 dernières années. Tous les sous-genres sont représentés avec brio, et bon nombre de combos français se sont imposés comme des références du genre et sont vénérés par des hordes de chevelus aux quatre coins du globe (citons Deathspell Omega, Temple of Baal, Merrimack, Arkhon Infaustus, Anorexia Nervosa, Seth, Nehemah, Muutilation, Vlad Tepes, Belenos, Peste Noire, Diapsiquir, Blut Aus Nord, ou Glorior Belli pour n'en citer que quelques uns parmi les plus reconnus). Néanmoins, force est de constater qu' il y a toujours un créneau à prendre dans les strates de l'art noir, il s'agit du black brutal, le vrai, le pur, le dur, sans concessions ni temps morts, comme il se pratiquait en Suède au début des années 90. Les Niçois d'Odium, à ne pas confondre avec leurs fameux homologues norvégiens du début des années 90 officiant dans un excellent black sympho, se lancent furieusement dans la bataille, et, avec ce deuxième full length ultra violent, haineux et rapide répondant au doux nom de The Monolith of Hate (le nom et le sublime artwork de la pochette annoncent clairement la couleur!), ils pourraient bien prétendre s'emparer du trône noir toujours vacant de l'utrabrutalité française.

Cette extrême brutalité explose dès le premier titre, Procreating Insanity, servie par une célérité hors du commun, une sorte de maelström infernal à la vitesse d'exécution proprement diabolique : la batterie ne s'arrête pas une seconde, la voix éructe implacablement sa haine, la basse claque sourdement et les guitares délivrent inlassablement des riffs ultra rapides. Le tout est parfaitement exécuté, suffocant de violence, et rappelle les maîtres suédois de Dark Funeral. Néanmoins, ici, il y a une différence notable avec la horde de Lord Ahriman, c'est qu'Odium ne semble pas forcément chercher le riff qui fait mouche en se concentrant sur les mélodies hypnotiques et envoûtantes des guitares qui font la particularité et le charme vénéneux du combo de Stockholm. Non, ici, on se focalise sur la rapidité, la violence et la noirceur dans toute leur crudité et leur hideur, et on balance le tout à la gueule de l'auditeur sans aucune pitié et avec un maximum d'impact : The Monolith of Hate raisonne comme un manifeste de haine inextinguible, une arme de destruction massive impitoyable à ne pas mettre entre toutes les oreilles (une fois n'est pas coutume, cet album porte plutôt bien son nom!), bref, une véritable bande son infernale de l'Apocalypse qui excelle dans son genre, brutal et destructeur.

Le son est lisse et glacial, très propre et moderne (peut-être un peu trop!), laissant gronder la basse sur certains passages un peu plus lents, parfaitement apte à servir une musique totalement déshumanisée mais d'une précision glaciale et inéluctable. Malheureusement, s'il colle bien au genre, il dessert également l'impact émotionnel des compos en compressant les guitares : rien ne ressort vraiment de ce bloc de haine brute, et il est difficile de pleinement savourer les parties de grattes aux riffs parfois intéressants et originaux.
Il convient aussi de parler de la voix, assez atypique pour le genre, qui en gênera sûrement plus d'un, éloignée des standards black qui exigent une voix criarde et écorchée. Ici, les vocaux sont très secs et agressifs, rappelant plus certains groupes de thrash extrême, assez déstabilisants à la première écoute, manquant peut-être d'un peu de variété et de puissance, mais collant parfaitement au sentiment d'urgence et de chaos qui suintent par tous les pores de la musique. La violence des compos, la rapidité sans concession de la batterie et ce côté true et glacial rappellent parfois les confrères québecois de Frozen Shadows période Hantises ou les Slovaques de Demonic Chorals : une furie et une haine palpables de tous les instants, des compos implacables et techniquement parfaitement maîtrisées, une orgie de décibels démoniaque, mais paradoxalement trop peu d'émotions et de variations se dégageant de ce magma de haine incandescente qui forme un bloc extrêmement compact et monolithique (quand je vous disais que cet album portait bien son nom!).

Car oui, c'est bien là tout le problème avec ce genre d'album à l'agression quasi constante (qui a parlé de Panzer Division Marduk?), le tout se fait rapidement répétitif et cette violence est, sur le long terme, véritablement assommante : s'enfiler la galette d'une seule traite est réellement éprouvant (avec 45 minutes au compteur quand même, c'est bien plus que la plupart des albums du genre qui dépassent rarement la demi heure!). Les titres pris uns par uns sont tous très bons, sans faille et destructeurs et peuvent se savourer chacun avec une jouissance malsaine comme une ode à la violence pure, mais force est de constater que le manque de variation, le martèlement omniprésent de la batterie qui blaste avec furie et l'agression constante de cette voix hurlée qui crache sa haine à la face du monde finissent par devenir lassants.

Il serait pourtant injuste de parler de bourrinage sans âme, et on sent que le groupe a la volonté de casser la linéarité de sa musique, de créer quelques ambiances glauques en ralentissant à de (rares!) moments le tempo et en utilisant quelques riffs lents, dissonnants et tordus qui rappellent son affiliation à la scène française (The Last Dawn, excellent titre, plus lourd et varié, qui montre une facette plus death du groupe, lorgnant même parfois vers l'indus, cette partie de basse improbable et mystérieuse qui coupe Altar ov Chaos entre deux accès de furie jubilatoire, le riff qui intervient au milieu du titre éponyme, et suivi de cette lourdeur quasi death metal qui sied plutôt bien au groupe, le très bon Legiones Odii, avec ses riffs saccadés aux larsens grinçants et qui n'hésite pas à dévoiler une facette plus mélancolique et planante du groupe dès 2 minutes 30 avec un passage presque postrock... ).
The Monolith of Hate se fend également de quelques interludes maladifs histoire d'appuyer son propos et d'aérer l'ensemble (Overture, le martial Legio CXVI Ferrata ou le dissonant Into the Void), de même, on peut noter le très bon début orientalisant de The Reign of Those Who Die, qui enfin choisit de jouer la carte d'un black plus racé et ambiancé, avec cette basse profonde et tellurique et cette double toujours aussi rapide et appuyée. Ce début de chanson, plus lent et majestueux, se pose comme une accalmie salvatrice qui permet de souffler avant la reprise des hostilités, et qui ne fait que renforcer l'impact de l'explosion de violence qui ne manque pas de survenir très rapidement par la suite.
De même, il convient de souligner qu'il y a quelques moments d'une furie tellement dévastatrice ( Altar ov Chaos, complètement allumé et schizophrène, qui ferait presque penser à du Anaal Nathrakh dans son intensité destructrice, la fin de The Grand Final, qui monte en intensité et en vitesse et qui déchire littéralement les tympans de l'auditeur avec ces hurlements déments) qu'ils parviennent à surnager et à s'imposer dans cet océan de brutalité.

Ne nous y trompons pas, The Monolith of Hate est donc indubitablement un bon album qui ne manquera pas de séduire les aficionados de brutalité musicale mais qui est encore un peu trop enfermé dans le carcan musical que le style qu'il pratique impose et qui n'a pas encore su s'affranchir totalement de ses influences (Marduk et Dark Funeral en tête, mais aussi des groupes comme Arkhon Infaustus ou Vorkreist au niveau de certains riffs dissonants et de la lourdeur death qui cimente le tout). Néanmoins, la solidité des compos et la maîtrise technique en font un album inattaquable musicalement parlant et une arme de destruction massive imparable dont Odium peut être fier. Nul doute que si le groupe arrive à varier son propos, à appuyer ses ambiances et à épaissir son son sur son prochain effort, il pourrait parvenir à se hisser au niveau des maîtres du genre, car il en a indéniablement le potentiel... Un groupe à suivre de près...

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