On connaît déjà le black symphonique américain, mais moins le death symphonique. Mélodique de surcroît. On sait que ce style est de plus en plus grandissant, comme un nouveau souffle au sein de la scène metal actuelle. On sait aussi que ce n'est pas nouveau et que la plupart du temps, ce death symphonique se retrouve teinté d'éléments black. C'est le cas avec
Scorned Deity, venu de Detroit (Michigan). Le quintette sort en 2011 son tout premier album auto produit et masterisé par ses soins le son est donc correct, bien que parfois amateuriste, mais il n'empêche que le groupe a fait un gros effort pour produire son opus et surtout, pour le composer.
Scorned Deity s'inspire des monarchies passées et de leurs héritages, des empires qui se sont effondrés ainsi que des imperfections de l'humanité. Pour cela, les Américains ont décidé d'effectuer dans un death/black mélodique véloce et épique embarqué par des éléments symphoniques de qualité.
Pas d'arrangements purement orchestraux, il s'agit toutefois de grandes nappes enveloppantes et omniprésentes. Le tout sonne très finlandais de ce côté là et peut rappeler des formations telles que
Omnium Gatherum,
Kalmah en ce qui concerne les envolées aux claviers. Pour ce qui est de l'aspect purement death mélodique, c'est du coté de la Suède qu'il faut se tourner, avec des inspirations
Soilwork ou
In Flames.
Le résultat reste tout de même assez long avec treize morceaux pour quasi cinquante minutes de musique, car les compositions en soit peinent à varier sur la longueur. Toutefois, il s'avère que
Scorned Deity a paufiné ses créations afin de les rendre efficaces et parfois progressives. Riffs tranchants, mélodies embarquantes, soli furieux et claviers symphoniques épiques. Les Américains ne rigole pas, alternant growl et chant plus criard. Le duo d'introduction « As
Dusk Repells Light » (instrumentale sombre) et «
Infernal Depravity » peuvent mettre sur la voie avec cette agressivité sans relâche mêlée à une mélodie loin d'être mielleuse. Cerise sur le gâteau, il n'y a pas de chant clair et pas de refrains niais. Au moins, l'album a le mérite de proposer des parties cohérentes.
Le groupe arrive à intégrer des plans très death metal avec la lourdeur qui va avec comme sur « Incremental Resentment », mais c'est surtout la mélodie qui prime et comme on le dit, trop de mélodie tue la mélodie. L'auditeur peut rapidement se retrouver noyer. Il n'empêche que la vélocité et la technicité des riffs nous entraînent vite dans le monde de
Scorned Deity. « The Alteration of Mankind », par exemple, et un des titres les plus prenants et les plus épiques/symphoniques, avec ces choeurs, ces violons et ces orgues. Rapide d'exécution et parfois sombre, il démolit tout sur son passage.
Si «
Pale Thoughts of Dreams » apporte de la douceur lors d'une minute avec une mélodie acoustique, « Self
Immolation » propose un mélange d'éléments classiques et d'éléments plus modernes, entre parties saccadées, parties plus death mélodique, encouragés par des claviers et des petites touches électroniques. Idem pour la conclusion de l'album, « Polluted Minds » très finlandais dans l'esprit mais relativement efficace avec son solo endiablé.
« The Monarchy Memoirs » est un album ayant ses qualités et ses défauts pris entre éléments classiques et éléments modernes et touches finlandaises.
Scorned Deity apporte toutefois sa petite patte mais il faut mettre beaucoup plus de personnalité là dedans et améliorer la prod, même si celle ci est très correcte. Il n'empêche que les morceaux sont très efficaces et nous donnent du fil à retordre, guidés par des éléments symphoniques riches. A découvrir.
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