Auteur d’un deathdoom particulièrement pur,
Cianide reste un groupe underground très apprécié dans le style, en grande partie grâce à son intégrité et son absence totale de concession, encore plus à une heure actuelle dominée par des productions plastiques et des triggs à foison. Tandis que le groupe de Chicago enregistre son second album A Descent Into
Hell en
1994, considéré comme l’un des meilleurs de sa discographie, son voisin
Funereal entre également en studio la même année, aux Sheffield Studios, pour la mise en boite de son premier album
The Misery Season.
Officiant dans un style identique depuis 1989, le vieux briscard
Funereal ne connait toutefois pas le même parcours que son frère spirituel. Planifié à l’automne
1994 chez l’écurie Olympic Records, son premier album ne verra en effet jamais le jour pour des sombres raisons, précipitant la séparation du groupe, suivi de l’intégration du batteur Andy Kuizin et du guitariste
Jim Bresnaham au sein même de
Cianide.
Il faut alors attendre l’année 2000 lorsque que le petit label Cryonics Records contacte
Cianide pour la réédition de sa démo
Rage War, afin que les anciens membres de
Funereal sollicitent parallèlement l’écurie hollandaise pour la sortie de leur album
The Misery Season, qui n’avait encore jamais vu le jour mais bénéficiait pourtant déjà de tout le package depuis
1994, à commencer par la superbe illustration de Dimitrios Patelis.
Il est quasiment inutile de préciser combien
Cianide et
Funereal ont pu s’influencer durant leurs premières années, leur musique étant emprunte de ce même style deathdoom sans interférence. Pourtant, à mon sens,
Funereal tire notoirement son épingle du jeu grâce à une atmosphère dense et un riffing devenant entêtant au fil des écoutes. Les riffs imparables des morceaux tels que
Serenity,
Darkness Arise et Confinement se gravent au plus profond du subconscient, écoute après écoute, tandis que les ambiances deathdoom de
Seclusion,
Eternal et
Life of
Anguished sont rapidement envoutantes après quelques passages.
Malheureusement limité à 250 exemplaires numérotés à la main par Cryonics Records en année 2000 (étendu à 1000 exemplaires non numérotés, sans certitude),
The Misery Season s’impose parmi les crus de choix de cette année
1994, n’ayant hélas pas eu la promotion méritée à l’époque, et encore aujourd’hui. Bien que la comparaison avec les oeuvres de
Cianide reste inévitable, l’album s’impose parmi les réussites du style, un poil devant les Descent Into
Hell ou
Death Doom and
Destruction de son acolyte, à mon humble avis.
Ce discours sans prétention se résume implaccablement à la citation de
Funereal ô combien pertinente : "Music quality is not determined by technicality, nor speed, but the ability to create a mood". Dans ce domaine, le gang de Chicago a tout compris, la saveur l'emportant toujours sur la technique. Enfin bonne chance aux collectionneurs dans leur recherche.
The Misery Season, sans être essentiel, reste imparable à mes yeux. Raahh, le riffing central de
Darkness Arise et
Life of
Anguished, c'est trop fort !
Fabien.
Réédition Gruft aussi avec son moisi pour ma part.
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