The Masquerade

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13/20
Nom du groupe Eternally Yours
Nom de l'album The Masquerade
Type Album
Date de parution 05 Décembre 2015
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. The Masquerade 03:07
2. Darkness 03:05
3. It's Alright 02:55
4. Black Winter 05:13
5. Finally 02:56
6. It's Hard 04:13
7. Fly Me Away 03:39
8. Sweet Delusion 03:47
9. Vigil 03:48
10. Flower's Thorns (ft. Alex Crescioni) 05:31
11. Far Away 04:00
12. Been a Long Time 05:50
13. Eternally Yours 05:18
Total playing time 53:22

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Eternally Yours


Chronique @ ericb4

22 Octobre 2016

Un premier effort certes engageant mais trop inégal et souffrant d'un cruel manque de personnalité...

C'est à un projet pharaonique auquel s'est attaqué le trio nord-américain originaire de Los Angeles à l'aune de ce premier album full length, généreux effort de 53 minutes où s'agrègent 13 titres aussi sensuels qu'énigmatiques, partagés entre de vibrantes aspirations et une poignante mélancolie. Sorti 3 ans suite à la cofondation du combo par la chanteuse Sarah Uhle et le guitariste Luis Palacios, prestement rejoints par le batteur William Liermann, ce corpulent méfait a succédé, un an plus tard, au single « Far Away », entraînant brûlot ayant reçu un accueil favorable auprès d'un public local de plus en plus réceptif à leurs vibes.

C'est dans la filiation directe de Lacuna Coil et d'Evanescence, avec un zeste de We Are The Fallen et un soupçon d'Autumn, que le collectif californien place son œuvre et livre son message musical, oscillant entre metal atmosphérique gothique et soft rock mélodique. Pour sa mise en valeur, nos acolytes ont mis les petits plats dans les grands, ayant posé un regard aiguisé tant sur la qualité d'enregistrement que sur celle du mixage, ce dernier équilibrant parfaitement les parties instrumentales et vocales en présence, même si quelques finitions et détails de production manquent encore à l'appel. Toutefois, une certaine profondeur de champ acoustique permet de compenser partiellement ces carences et nous invite à entamer, sans plus attendre, notre long périple...

Pour précision, l'ensemble de l'opus ne dispense guère de titres éminemment offensifs, voire cadencés, s'avérant surtout habité par des tempi mesurés, des ambiances évanescentes, peu propices à un quelconque headbang. Ce qui n'entravera nullement le plaisir d'écouter certaines pièces au demeurant finement sculptées et immersives, mais qui, par là-même, nous incitera à en éviter d'autres artistiquement plus lacunaires, moins adhésives en finalité, voire pourvoyeuses d'un létal ennui.

Parmi les pistes emblématiques de la rondelle, nombreuses sont celles qui se calent dans un attrayant mid tempo que n'auraient pas renié des formations plus aguerries, à la filiation dont nos compères se prévalent.
Ainsi, le graveleux et brûlant « The Masquerade » nous fait entrer dans un univers metal atmosphérique gothique empreint de riffs acérés suivant une rythmique d'une régularité métronomique, où l'on sent toute l'influence de Lacuna Coil l'envahir, notamment sur un refrain que l'on croirait échappé de « Dark Adrenaline ». On regrettera toutefois la brutalité de la césure pour clore ce premier acte. Dans cette mouvance, comment échapper à l'emprise de « Far Away » ? Cet enjoué et hypnotique single ne tarde pas à éveiller nos sens quel que soit le compartiment, et ce, non sans rappeler Kingfisher Sky eu égard au cheminement harmonique investi. En outre, un jubilatoire solo de guitare ne manquera pas d'assurer un petit pont avant de se faire balayer par une saisissante reprise sur le refrain, finement entonné par la princesse. Carton plein sur ce hit. Pour sa part, une lumière céleste nous éblouit sur « Fly Me Away », autre mid tempo estampé Lacuna Coil, mis en habits de soirée par la maîtresse de cérémonie. On est happé par cette mer limpide à la profonde agitation intérieure d'où un sémillant solo de guitare se fait ouïr. Enfin, infiltrant effort dans le sillage de We Are The Fallen, « It's Alright » réserve de jolies montées en puissance, mises en exergue par les puissantes et chatoyantes impulsions distribuées par la sirène. Reposant sur un riffing lipidique chevauchant une rythmique mesurée, le charmeur instant n'en oublie pas ses frappes sèches sur la double caisse, ne tombant jamais dans les dangereux travers d'une engloutissante linéarité harmonique.

Quand il touche aux moments intimistes, le collectif californien recèle quelques ficelles susceptibles d'emporter une adhésion progressive mais effective. Ainsi, le magnétisme des vibes insufflées par la ballade grésillante « Darkness » ne tarde pas à nous étreindre. Dans la lignée directe d'Evanescence à l'époque de « The Open Door », une instrumentation élégante et racée glisse sur une ligne mélodique peu oscillatoire mais rendue envoûtante de pas ses délicates nuances habilement entretenues par les caressantes inflexions de la belle. Autre ballade, « Flower's Thorns (ft. Alex Crescioni) », d'obédience pop-rock atmosphérique, témoigne d'accords bien inspirés, d'une certaine finesse mélodique et d'une ragoûtante restitution générale de chaque portée. Ce faisant, même si elle ne décolle jamais vraiment, par le truchement d'une savante alchimie, cette plage nous charme et nous retient plus que de raison. Plus impactante encore, la sensible ballade aux subtiles variations de tonalité, de la trempe d'Autumn, « Been a Long Time » renferme son lot de saveurs exquises, savamment distribuées et aptes à faire chavirer les cœurs. Ce voluptueux instant que le timbre velouté et un tantinet rocailleux de la douce infiltre joue à plein sur la fibre émotionnelle et parvient sans mal à engendrer la petite larme au coin de l'oeil, en toute humilité et avec un talent certain. Enfin, le titre éponyme « Eternally Yours » s'offre comme une ultime et mélancolique douceur à laquelle on ne s'attendait plus, qu'on goûtera et dont on se délectera jusqu'à la note finale. A la façon de Passionworks, des gammes effilées à la lead guitare s'immiscent dans une trame mélo-gothique de bon aloi qu'on ne quitte qu'avec quelques regrets.

Toutefois, malgré ses qualités indéniables de composition, nos acolytes accusent quelques faiblesses dont souffriraient certaines pistes, eu égard à une insuffisante assise pulsionnelle et/ou à un aléatoire sillon mélodique.
Concernant les instants fragiles, de sulfureux arpèges à la lead guitare entament « Black Winter », ballade atmosphérique dans la veine de All About Eve, distillant de romantiques couplets enjolivés par les claires patines oratoires de la déesse. On aurait cependant souhaité des refrains moins linéaires et répétitifs pour faire de cet intimiste moment un véritable instant de félicité. Espace-temps tamisé proche d'Evanescence, « It's Hard » attire le tympan de prime abord sur les couplets et séduit par ses refrains à la douce torpeur, bien que davantage de variations eussent été opportunes pour ne pas nous conduire en de mornes et frileuses plaines, in fine. Guère plus sécurisant, le low tempo évanescent aux riffs mitrailleurs « Vigil » laisse couler les gracieuses volutes de Sarah sur une massive assise rythmique. Quelques temps morts et un cheminement mélodique émaillé de passages ocres ne nous assigneront pas à résidence sur cette morne plage.
Dans le lot des plages vitaminées certaines ne tirent pas davantage leur épingle du jeu. Ainsi, l'énergique « Finally », dans la lignée de Lacuna Coil, s'avère meurtrissant et un tantinet mélodieux, mais ne parvient pas réellement à relever la sauce, malgré les appels répétés de la belle, tant la désorganisation du corps instrumental nous égare en des contrées lunaires, s'embourbant dans des plans technicistes inutiles et mal positionnés. Quant au vénéneux « Sweet Delusion », mid tempo syncopé usant des mêmes influences, il retient l'attention sur un refrain immersif. Dommage que le fade couplet ne soit pas du même acabit. En dépit des efforts consentis par la sirène pour nous rallier à sa cause, l'absence d'unité mélodique empêche une totale adhésion de s'opérer.

Au final, doit-on y voir là un fidèle et désintéressé ersatz de ses deux sources d'influence principales ou le stigmate d'une jeune formation en quête d'identité ? Peut-être un peu des deux. Si une empreinte artistique personnelle parsème la plupart de ses portées, le combo n'a pas encore suffisamment digéré les gammes et les arpèges de ses maîtres inspirateurs pour les faire siens et voler de ses propres ailes. Ayant fait preuve d'inspiration quant au choix de ses harmoniques, à l'une ou l'autre sente mélodique chargée en émotion, le groupe, en revanche, n'a pas opté pour une large diversification atmosphérique et rythmique et s'est adonné à certains plans technicistes, loin d'être malhabiles mais peu efficaces. Néanmoins, en faisant fi de quelques petites ''fausses notes'', on détient une initiale livraison qui trouvera probablement un débouché favorable auprès d'aficionados des modèles identificatoires de nos compères, à condition, consciemment ou non, de ne pas succomber à la tentation de la comparaison. Bref, un potentiel à découvrir et à confirmer à l'aune d'un second album full length, que l'on espère plus affermi et moins en proie à l'abnégation...


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