Avec son premier véritable opus baptisé
The Lost World les
Coréens du Sud de
Legend nous offre un
Power Metal dans lequel on reconnaît immédiatement la teneur de ces stigmates tantôt scandinaves (
Stratovarius) tantôt germaniques (
Helloween, mais essentiellement du temps où
Michael Kiske y sévissait). Evoquer ici ces deux groupes est d'ailleurs une évidence à laquelle d'aucuns, à l'âme un tant soit peu analytique ou, à minima, pourvu d'une paire d'oreilles fonctionnelles, ne pourront que consentir tant ces musiciens, Jay Lee aux prestations aigus très similaire à celles du chanteur Allemand en tête (The Last Moment ou Faded
Jewel par exemple), n'auront, à dire vrai, pas grand chose d'autres à nous proposer que cette déclinaison là. Il aurait été cependant judicieux de ne pas délester les travaux des saxons de ces éléments essentiels indispensables. Ce faisant ces asiates nous proposent une œuvre assez médiocre où dès les premières notes le calvaire démarre. Ou dès les premiers sons le périple s'annonce interminable tout au long d'un disque sans réelle saveur.
Dans ce marasme terne et morne, seul quelques fugaces instants viennent nous sauver de la noyade. Parlons, par exemple, du break de
The Lost World qui nous séduit et nous offre, enfin, autre chose que cette bouillasse tiède servit jusqu'alors. Mais l'instant de grâce est bref et bientôt
Legend, fort de ce talent incroyable pour l'expression d'un art aussi scolaire et dépourvu de personnalité, nous replonge dans cette immonde torpeur grise qui fut la nôtre dès cette entame terriblement convenue composée d'un terrifiant
Dawn of the
Empire et d'un pathétique Amnesia.
La ballade stérile Harmony, déclinée ici en deux versions l'une dans la langue de Shakespeare et l'autre dans celle de Ban Ki-
Moon, à défaut de nous séduire, parviendra, tout de même, quant à elle, à ne pas totalement nous décevoir.
Naturellement, en outre de cette musique insipide, de ces chants empruntant parfois ses caractéristiques à d'autres plus illustres, de cette créativité sans grand intérêt et de cette cavalcade stérile de rythme effrénés, nous aurons ici l'immense privilège de goûter, aussi, à certains soli de guitare d'une naïveté consternante. Bien entendu il appartiendra à chacun de juger de la pertinence d'un argument aussi, comment dire, subjectif. En revanche les quelques dissonances, pour ne pas dire faussetés, dont sont coupables M.K (
Gang Seong-Man) et Joohyung Lee (Lee Joo-Hyeong ) ne pourront décemment être passé sous silence (The Last Moment, Amnesia, Harmony,
Death Knight...).
L'ampleur du désastre est tel que désigner nommément davantage de titres responsables de ce naufrage semble quasiment superflue. Toutefois, il serait proprement irresponsable de ne pas mentionner un Dwar's Travel à l'intro dont la mélodie est ridiculement candide et dont le solo de guitare est juste atroce. Ou encore un Hero consternant de conservatisme et dégoulinant d'une mièvrerie incommensurable.
Bref, pour faire court et synthétiser la pensée confuse de votre modeste serviteur, tout ici, ou presque, est dispensable, ennuyeux ou fastidieux. Voire même tout à la fois...
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