The Line Between

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe Careless Institute
Nom de l'album The Line Between
Type Album
Date de parution 15 Mai 2013
Enregistré à Hybreed Studio
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. The Line Between
2. Inbred
3. Liquid Insomnia
4. Ennemies
5. Mephobia
6. Soul Scar
7. Number Hate

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Careless Institute


Chronique @ Eternalis

12 Juin 2013

"The Line Between" pose des bases très solides pour l’avenir

Le metal est mort, le vrai, le pur, le dur, celui qui est joué avec des couilles et qui sent la bière et les muscles. Celui avec une grosse voix virile, des riffs qui tabassent sans véritablement de subtilité mais avec la touche technique qui impressionne. Le metal des années 80, celui de Slayer et Metallica, que tant de fans (j’avoue ne pas en faire invariablement partie) pleure car les années 90, puis 2000, ont vu arriver des groupes tous plus techniques les uns que les autres, misant sur les mathématiques et la complexité pour faire de la musique. Tentant de repousser des limites toujours plus incongrues, que ce soit la violence, la technique, la symphonie ou encore la morbidité, le metal au sens large, basique oserions-nous dire, sur lequel les étiquettes n’ont pas de prises, se meurt.

Certes, on pourra toujours trouver quelques exemples plus récents, ravivant la flamme rock n’roll du hard, mais globalement, les jeunes groupes ne prennent plus cette voie.
Mais que fait donc Careless Institute ? Serait-ce finalement aujourd’hui prendre un risque que de s’ériger en héritier du heavy et du thrash des années 80 ? Ne serait-ce pas également des similitudes avec Machine Head ou Pantera que nous entendons là, légèrement ombrager par une pointe de grunge sale et crasseux ?
Oui, clairement, Careless Institute ne semble pas avoir d’âge car son style est presque anachronique bien qu’il ne soit pas dénué de mélodie ou de technique. Le quatuor, effectivement, puise son inspiration dans une musique très brute, agressive et mélodique, qui donne avant tout une patate monstrueuse et une envie de lever le poing haut et fort. Un véritable appel au headbang qui, il faut bien l’avouer, doit être parfaitement exécuté s’il ne veut pas sombrer dans la caricature. Et force est d’admettre que "The Line Between", le premier opus des frenchies, n’est pas de ceux-là !

Le son est épais et puissant, même si, en pinaillant, on aurait aimé un rendu légèrement plus tranchant et direct pour renforcer l’impact des riffs et des vocaux.
Le titre éponyme ouvre le disque de manière acoustique et très progressive, à la manière des Machine Head récents. Un certain climat s’installe, apte à faire monter la pression, sur lequel se pose un solo simple servant de trame au morceau, comme un fleuve. La basse, qui se fera plutôt discrète sur le reste du disque, cavale ici autour des notes pour offrir un son plus rond et aventureux…avant un "Inbred" résolument rentre-dedans qui devrait parfaitement ouvrir les concerts à l’avenir. Un riff rapide et simple s’abat sur l’auditeur, le chant de Pete est écrasant et scandé (le Rob Flynn des débuts n’est pas loin, entre maitrise imparfaite et rage incontrôlée) et les riffs de Vincent Le Guevel ne font pas dans les dentelles. L’influence américaine est perceptible, on pourrait aussi penser à Testament mais il est clair que c’est la scène plus urbaine du début des années 90 qui se fait sentir ici, avec une énorme fougue liée à la jeunesse. Les soli s’enchainent et la technicité des guitaristes n’est dès lors plus à démontrer, tant ils nous en collent plein les dents dans ce premier round.

Aussi simple d’accès qu’il ne dresse une sorte d’hommage au metal, "The Line Between" parvient à livrer un premier album foutrement efficace qui, s’il est plein d’entrain et de rage, pourra néanmoins probablement lasser à la longue, faute à un certain manque de personnalité. Car il est bien là le pari le plus difficile dans ce style, celui de se forger une identité sur un genre où seules les légendes sont encore debout et où, forcément, les comparaisons seront légions. Pourtant, Careless Institute ne parait pas s’en émouvoir, comme le démontrent les twin battle faramineux d’Ennemies, enchainant les soli pour repartir sur un pré-refrain ultra efficace et surtout un riff encore une fois appelant au headbang frénétique. Si on pouvait évoquer justement une éventuelle lassitude dans le temps, elle pourrait venir d’un chant tournant parfois un peu en rond, inévitablement répétitif car clairement non calculé, exutoire véhément qu’il faudra surement canaliser à l’avenir pour parvenir à varier les plaisirs (regardez comment Machine Head ou Mastodon vont loin désormais dans les parties vocales…). Car musicalement, il faut avouer avoir peu de choses à redire…le finish éprouvant de "Mephobia" en étant la preuve. Déjà surpuissant sur les deux premiers tiers de la composition, offrant même des passages plus syncopés et modernes à certains moments, les guitaristes s’emballent littéralement sur une partie soliste de près de deux minutes absolument folle, presque proche d’une improvisation délicieusement contrôlée.

Comme porte d’entrée vers un avenir sensiblement différent, "Soul Scar" pose une hypothétique orientation. Près de neuf minutes clairement plus mélodiques et progressives, laissant entrevoir une structure à tiroir se décantant et revenant à des plans antérieurs pour repartir plus intensément ensuite…comme des allés-retours ne visant qu’à rendre l’expérience plus aboutie la fois suivante. Le chant clair, là aussi, propose une alternative intéressante même s’il n’est pas encore complètement acquis, se voulant encore relativement générique et passe-partout.
Finalement, "The Line Between" pose des bases très solides pour l’avenir, qui ne demandent qu’à être solidifiés et embellies sur un prochain essai. L’expérience de la scène, les rencontres avec le public et moult autres facteurs feront que Careless Institute possède désormais toutes les cartes en main pour s’installer dans les années à venir. Et surtout avec un metal pur et originel comme on en entend trop peu…

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Careless Institute