The Light Within

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17/20
Nom du groupe Surma (OTH)
Nom de l'album The Light Within
Type Album
Date de parution 06 Novembre 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album15

Tracklist

1.
 Rendition
Ecouter01:37
2.
 Reveal the Light Within
Ecouter04:22
3.
 Like the River Flows
Ecouter04:27
4.
 Fire and Wind
Ecouter04:03
5.
 Desire
Ecouter03:19
6.
 The City of Winds
Ecouter03:15
7.
 The Selkie (Kópakonan)
Ecouter03:22
8.
 Until It Rains Again
Ecouter03:28
9.
 Emptiness (Is No More)
Ecouter03:57
10.
 Cages of Rage
Ecouter04:51
11.
 Downfall
Ecouter04:11
12.
 Lost to Time
Ecouter03:49
13.
 Deconstruction
Ecouter02:33

Durée totale : 47:14

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Surma (OTH)



Chronique @ ericb4

09 Novembre 2020

La chrysalide serait d'ores et déjà à deux doigts de se muer en papillon...

Comment se frayer aujourd'hui un chemin pour les nouveaux entrants dans le foisonnant et parfois létal espace metal symphonique à chant féminin ? C'est précisément ce redoutable défi que souhaite relever ce quartet cofondé en 2018 par la talentueuse chanteuse classique tchèque Viktorie Surmová (créatrice et auteure-compositrice-interprète du groupe Surmata, membre du projet Bohemian Metal Rhapsody, guest chez Drunk With Pain, Victorius, Kilmara, Cruadalach...) et l'expérimenté vocaliste/guitariste féroïen Heri Joensen (Týr, Bohemian Metal Rhapsody, Heljareyga, guest chez Ensiferum, Wintersun et Alestorm). Signifiant ''mort'' en finlandais et groupe ethnique en Ethiopie, Surma est ici la dénomination d'un projet metal mélodico-symphonique aux relents heavy, power, progressif et cinématique, provenant de la contraction de celui de sa frontwoman, marchant sur les traces de Delain, Epica, Xandria, Imperia, Diabulus In Musica et Ancient Bards, la touche personnelle en prime.

Suite à une année 2019 essentiellement consacrée à l'écriture, aux arrangements et aux enregistrements de leur matériau, avec l'intronisation du bassiste Rens Bourgondiën et la participation du prolifique batteur Andrey Ischenko (Bestial Invasion, Grace Disgraced, ex-Arkona, ex-Catharsis...), remplaçant occasionnel d' Alexandr Zhukov (ex-Baalberith, ex-Dawn's Art, ex-Trelleborg...), nos acolytes accoucheront, quelques mois plus tard, d'un introductif album full length répondant au nom de « The Light Within ». Signées chez le puissant label américain Metal Blade Records, les 13 inédites pistes égrainées sur un ruban auditif de 47 optimales minutes nous plongent au cœur d'un propos à la fois éminemment fringant, souvent pulsionnel, des plus enivrants, un brin romantique. Aussi, effeuille-t-on une œuvre à la technicité instrumentale aguerrie, dévoilant la féconde inspiration mélodique de ses auteurs, dont les paroles au message empreint d'optimisme s'inspirent de quelques statues et sculptures du monde tout en relatant les luttes interindividuelles auxquelles tout un chacun peut se trouver confronté.

Coproduit par les deux maîtres d'oeuvre au studio de Joensen (excepté les lignes de batterie enregistrées à Moscou), mixé et mastérisé aux Hansen Studios à Ribe, au Danemark, par son propriétaire, un certain Jacob Hansen (producteur, ingénieur et pluri-instrumentiste danois bien connu pour avoir participé à la production d'albums d' Avantasia, Delain, Evergrey, Imperia, Kamelot, Pyramaze, Sirenia, parmi tant d'autres), jouissant en prime d'arrangements instrumentaux de fort bonne facture cosignés Lars Vinther (guitariste de Firesoul, pluri-instrumentiste de Neutron Star, ex-Broadmoor, ex-Methonia) et Heri Joensen, le méfait bénéficie d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation, de finitions passées au peigne fin et surtout d'une saisissante profondeur de champ acoustique. Aussi, montons sans plus attendre à bord du navire, levons l'ancre et partons en croisière en quête de quelques terres d'abondance...


Le collectif serait doté d'une rare capacité à concocter ces arpèges d'accords qui longtemps resteront gravées dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Ce que révèlent déjà les premières mesures de la rondelle. Ainsi, passée la brève mais pénétrante entame instrumentale de nature symphonico-progressive et cinématique, « Rendition », les furieux claquements de tambours coalisés à la rageuse rythmique exhalant du ''delainien'' up tempo « Reveal The Light Within » ne sauraient tarder à pousser le chaland à un headbang bien senti. En outre, un fin picking à la guitare acoustique se fait jour, et ce, sur un break opportun, petite respiration alors prestement soufflée par la déferlante sur la crête d'un refrain immersif à souhait et mis en habits de lumière par les cristallines inflexions de la sirène. Dans cette veine s'inscrivent aussi bien l'épique et enjoué mid/up tempo syncopé estampé heavy mélodico-symphonique « The Selkie (Kópakonan) » que « Lost to Time », échevelant effort power symphonique à l'indéboulonnable et martelant tapping. A mi-chemin entre Diabulus In Musica et Delain, sans relâcher la pression d'un iota tout en glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, ces deux impulsifs et efficaces manifestes jouent eux aussi dans la catégorie des hits en puissance qui, selon votre humble serviteur, ne laisseront pas le chaland indemne, loin s'en faut...

Sur un même modus operandi, certes moins directement orientés vers les charts, d'autres espaces d'expression n'en trouveront pas moins un débouché favorable à leur assimilation par l'aficionado du genre. Ce qu'atteste, en premier lieu, « Like the River Flows », éruptive offrande power symphonique au confluent entre Ancient Bards et Epica. Déversant ses couplets bien customisés relayés chacun d'un entêtant refrain, et recelant un flamboyant solo de guitare, le tubesque effort nous octroie parallèlement un duo mixte en voix de contraste des plus poignants, les claires impulsions de la belle répondant point pour point aux incessantes et corrosives attaques de son acolyte de growler. Dans un même courant d'influences, en dépit de quelques linéarités mélodiques, on ne saurait davantage éluder le torrentiel « Downfall » eu égard à ses truculentes séries d'accords et son énergie aisément communicative.

Quand le convoi orchestral ralentit un poil la cadence, le combo trouve là encore les clés pour nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre, d'une part, « Fire and Wind », ''xandrien'' mid tempo aux riffs épais, à la basse vrombissante, aux enchaînements intra piste ultra sécurisés, voguant sur une radieuse sente mélodique et mis en exergue par les sensuelles volutes de la déesse. Techniquement plus complexe, dans l'ombre d'Epica se glisse le vénéneux mid tempo heavy symphonique « Cages of Rage ». Faisant claquer sa basse et rougeoyer ses fûts d'intarissables et sèches frappes, le vitaminé propos n'en révèle pas moins de séduisants atours, à commencer par son break opportun entonné par une intrigante mais seyante chorale d'enfants. Enfin, c'est d'un battement de cils que s'effectuera l'accroche sous le joug du refrain catchy dont se pare « Until It Rains Again », galvanisant mid tempo progressif et ''delainien'' en l'âme, lui aussi enjolivé par le limpide filet de voix de la princesse.

Lorsque les lumières se font douces, nos gladiateurs se muent dès lors en bourreaux des cœurs en bataille, nous livrant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Aussi, la petite larme au coin de l'oeil peinera à être contenue sous le joug des vibes enchanteresses essaimées par la gracieuse ballade atmosphérique et progressive « Desire ». Mise en habits de soie par les caressantes patines de la maîtresse de cérémonie que viennent corroborer des choeurs aux abois, la tendre aubade ne se quittera qu'à regret. On ne restera pas moins happé par la soudaineté des accélérations de tempo jaillissant des entrailles de « The City of Winds », ballade opératico-progressive pétrie d'élégance et portée par un duo mixte en voix claires bien assorti et habité, que n'aurait nullement reniée Visions Of Atlantis. Et comment ne pas se sentir aspiré par le tourbillon de saveurs exquises dont nous abreuve « Emptiness (Is No More) », ballade romantique jusqu'au bout des ongles, encensée par les frissonnantes modulations en voix de gorge dispensées par la diva et surmontée d'un sémillant solo de guitare ?

A la façon d'un générique de fin d'une grande production hollywoodienne, c'est une soyeuse outro symphonico-cinématique que nous livre la troupe avant la tombée du rideau. Ainsi, entamée par de délicats arpèges au piano, c'est sur d'amples et enveloppantes nappes synthétiques que nous fait voyager le bref mais poignant instrumental « Deconstruction ». Un a-rythmique et aérien mais luxuriant mouvement aux arrangements ''nightwishiens'' s'esquisse alors, nous menant à bon port, pianissimo...


A l'issue de notre traversée dans cette mer limpide à la profonde agitation intérieure, un doux sentiment de plénitude nous gagne, chacune des partitions esquissées parvenant à maintenir l'attention constante de bout en bout du pléthorique et poignant opus. Diversifié sur les plans atmosphérique et rythmique, et se plaisant à multiplier ses joutes oratoires, le méfait ne l'est donc pas moins eu égard à sa branche vocale, celui-ci nous offrant par là même une large palette en matière d'exercices de style que l'aficionado du genre ne saurait esquiver. De plus, un réel potentiel technique se dessine et qui a pour corollaire une féconde inspiration mélodique ; sans omettre une qualité de production d'ensemble que pourraient lui envier moult de ses homologues générationnels.

Si, pour l'heure, les gammes et les arpèges de ses maîtres inspirateurs s'avèrent en phase d'assimilation, si les prises de risques peinent à sortir de leur torpeur et s'il manque au moins une fresque symphonico-progressive pour répondre plus adéquatement encore aux attentes d'un public déjà accoutumé aux codes inhérents à ce registre, nos acolytes parviennent à compenser ces carences par la redoutable efficacité de leurs harmoniques, la qualité de leurs enchaînements et de leurs arrangements, l'originalité de la thématique dont se nourrissent les paroles, et l'octroi d'un petit supplément d'âme accolé à leur message musical, le rendant d'autant plus attachant. Quoi qu'il en soit, la chrysalide serait d'ores et déjà à deux doigts de se muer en papillon...

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