Des notes de guitares étirées au maximum, un son profond semblant infini, une ambiance aussi morbide que psychédélique, voici en quelques mots l’intronisation à l’univers glauque de
Hyatari.
Nouvelle signature sur le label
Code Breaker (qui, par ailleurs, aligne que des réussites),
Hyatari se trouve être le groupe le plus innovateur mais aussi le plus sombre signé pour l’instant sur la boîte anglaise. Distillant une atmosphère ténébreuse sans pour autant omettre quelques mélodies bienvenues, le groupe américain, dont c’est là le premier album signe pour ainsi dire un petit chef-d’œuvre d’ambiance noire. Sur une base très indus,
Hyatari impose par ses guitares profondes, aussi saturées qu’éthérées, ses nombreux samples indus créant un mélange bigarré mais nettement jouissif et intimidant qui rapproche fortement la démarche à celle de
Godflesh. La batterie est très peu présente et propose souvent des rythmes indus/tribaux particulièrement froids servant à merveille la machine
Hyatari. Les voix sont quasi-absentes de la galette ou bien fortement mises en retrait laissant place aux nombreux samples obscurs : voix mécaniques, radiophoniques renforçant un côté hermétique par instants assez crispants et néanmoins catalysant toujours l’aspect sombre de l’ensemble.
Fonctionnant par répétitions, ces voix sécrètent une atmosphère pour le moins étrange, mais sans arrêt source de malaise indicible, à cela mélangé aux guitares pesantes et lentes digne des plus grands représentants du doom, donne un cachet irréel et inédit à ce premier album. Parfait croisement entre le sludge, le doom et l’indus pointant la même signification, «
The Light Carriers » est une pièce comme l’on en trouve rarement. Instrumental énigmatique, positionnement dédaléen, ce disque est une véritable interrogation à laquelle on ne trouve pas vraiment de réponse, la fin du disque a de quoi laisser songeur quand au but véritable de l’album et du groupe (dix minutes de sons et bruits mystérieux et secrets).
Conditionnement magnifique, concept abstrait, écoute intuitive, ce premier jet de
Hyatari est plus à prendre comme une énigme existentielle fascinante que comme un simple album de doom indigeste, un de plus.
Un excellent premier album.
Envoûtant…
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