Alors qu’en ce moment la mode est à celui qui produira le plus rapidement son premier album, certains groupent parviennent à faire de la résistance et à prendre leur temps pour composer. Il faut dire qu’actuellement tout se joue au nombre de « like » sur les réseaux sociaux et plus on est rapide, plus on en récolte et plus nombreux seront les recettes. Chaos Engin Research ne semble pas avoir cette mentalité. Créé en 2007 en Pologne, le line up ne se stabilise qu’en 2009 et ce n’est qu’en
2012 que le processus d’enregistrement du premier album (que nous appellerons « The
Legend… » pour les besoins de cette chronique) se met en place, un processus long qui a mis quelques années…mais qui vaut la peine. Le groupe s’est entouré de Przemyslw Wejmann (un des meilleurs ingénieurs du son en Pologne) aux Perlazza Studis avant de confier le mastering aux mains expertes du Danois Tue Madsen (
Behemoth,
Mnemic,
Dark Tranquillity…).
La qualité du son est au rendez-vous, quoi qu’assez synthétique tout de même. Ceux cherchant un son organique devront passer leur chemin. Toutefois, ce choix est justifié au vu du concept de ce « The
Legend… », dans lequel le protagoniste, après avoir passé un pacte avec la mort, erre dans les sombres recoins de l’univers, comprenant petit à petit à quel point la corruption fait rage et à quel point l’humain est manipulé par les médias et la politique.
Pour Chaos Engin Research, cet album est un album à l’indépendance et à la liberté de pensée. Et musicalement, cela ne rigole pas du tout. Le groupe officie dans un metal hybride mélangeant du modern metal, du thrash, de l’extrême, et même du néo. Deux vocalistes se partagent les paroles, l’un étant dans un registre rageur voir crié, l’autre étant dans un registre plus mélodique, parlé voire rappé sur certains plans. Ajoutez en arrière plan un riffing furieux et groovy avec des musiciens dopés aux amphét, que ce soit sur « Passion’s
Burning Flame », « Critical
Mass » ou encore « Cruel
Ultimatum ». « Go Away » est un vrai petit medley avec un phrasé très proche de celui de
Godsmack, un soupçon de polyrythmie et de growls, et beaucoup d’énergie.
Les plans plus mélodiques sont aussi de la partie comme sur «
Monument of
Silence » est son refrain accrocheur ou «
Sign of Transformation » est son break très particulier avec son solo distordu. On apprécie aussi les effets électroniques sur «
Night Butterfly » qui apportent un peu plus de variété dans le son de Chaos
Engine Research, qui, sur la longueur, finit par lasser. Il s’agit sans doute du gros point faible de l’album, à savoir qu’au bout de la moitié, on tend à perdre de l’attention, la faute à des structures redondantes, à des schémas vocaux déjà entendus et des coups de basse qui ne nous surprennent plus après avoir passé 7 titres.
N’oublions pas qu’il s’agit d’un premier album et pour le coup, les six Polonais s’en sortent plutôt bien, avec évidemment quelques erreurs de jeunesse, mais aussi beaucoup de potentiel. Le son est intéressant, la diversité des vocaux aussi, sans oublier le groove qui donne beaucoup d’énergie, si tant est qu’on apprécie ce style hybride.
Je l'ai également reçu et j'aime beaucoup le rendu. C'est puissant, massif, extrême mais il y a une touche quand même mélodique, que ce soit dans le chant ou certaine mélodie. Du thrash/death vraiment bien foutu.
Après, comme tu dis, l'album (encore plus pour un premier où l'on attend pas forcément un groupe) est trop long, mais il faut avouer que c'est de plus en plus souvent le cas chez les jeunes groupes qui veulent beaucoup en montrer pour bien faire et devrait parfois mieux paufiner quelques titres et en laisser d'autres.
Jolie découverte ceci dit !
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