Qui se souvient encore de cette voix qui s'éleva au cœur de ce conformisme nordique et qui vint sinon contrarier ses monarques les plus charismatiques tout au moins séduire ceux qui, tel votre modeste serviteur, firent l'effort de s'intéresser à elle ? Qui peut encore prononcer des noms tel celui de cette formation,
Kenziner, ou de son emblématique âme pensante, Jarno Keskinen, sans immédiatement être accusé d'être un dangereux rétrograde ? Qui sinon ceux qui furent touchés par la magie des travaux de cette formation ?
A n'en pas douter ces passionnés seront ravis d'apprendre qu'en cette année 2014, soit prêt de 15 ans après leur dernier véritable opus, les finlandais seront de retour avec un nouvel effort baptisé
The Last Horizon. Une joie qui malheureusement sera de courte durée. Pourquoi ? La faute à l'absence ici de Stephen Fredrick dont la voix si particulière était considérablement plus rugueuse que celle de ces homologues sévissant alors (Timo
Kotipelto, Tony Kakko...). Son remplaçant, Markku Kuikka qui n'est pas tout à fait un inconnu puisqu'il officia au sein de
Thaurorod du temps où ce collectif sortit son fameux Upon
Haunted Battlefields, au-delà de tout son talent et de toutes ses qualités indéniables, ne parviendra pas à faire oublier cette défection. Sa prestation est loin d'être ici aussi surprenante que celle de son prédécesseur. Son timbre nettement moins rugueux et nettement plus classique n'est sans doute pas étranger à cela.
En outre de cette première déception, les adeptes de
Kenziner seront également profondément affectés d'apprendre que plus aucun des illustres membres d'autrefois ne sera ici présent, exception faites, bien évidemment, de son charismatique fondateur et guitariste. Là encore, ces défections planeront lourdement sur la musique octroyant à ce disque un classicisme dont les travaux de ce groupe étaient naguère quelque peu dépourvu.
Quoi qu'il en soit
Kenziner nous propose donc de découvrir ici l'expression de sa créativité actuelle. Celle-là même au travers de laquelle il compte aujourd'hui réitérer l'exploit qui fit de son excellent
The Prophecies une alternative passionnante à ce que nous offrait alors les
Stratovarius et les
Sonata Arctica. En une alliance savamment orchestré de Heavy mélodique et de
Power Metal s'alourdissant de quelques touches
Hard Rock disséminées en des refrains parfois très mélodiques (Run for your
Life, Keep the
Flame Alive...), mais aussi de quelques autres Progressives (
End of an Era...), et, même, de certaines s'apparentant quelque peu au Neo Classique (le vif et entrainant
No Turning Back, Devour the World...) le quintette, à contrario d'oeuvre où ses influences les plus évidentes étaient flagrantes, se sera quelques peu émancipé.
Néanmoins la verve n'étant plus celle d'antan et, encore une fois, le particularisme de ce groupe, notamment vocale n'étant plus de rigueur, les titres de ce plaidoyer s'enchaînent nous procurant un plaisir, certes, immédiat mais qui, une fois éteint, nous laisse presque totalement vierge de souvenirs. Rien ici ne parvient en effet à nous marquer.
Ne nous épargnant aucune souffrance, Jukka Karinen (
Thunderstone,
Status Minor...) et ses complices assassinent même nos derniers espoirs au son d'une ballade laborieuse et pénible (Perfect Moment).
Si jadis
Kenziner fut un groupe d'exception, il n'est plus désormais que l'ombre de lui-même nous offrant un opus sans grand intérêt.
Par contre musicalement je ne suis pas sûr que tu t'y retrouve. Dans mon souvenir (faudrait d'ailleurs que je le réécoute) le Timescape est très ancré Power Metal nordique. Ce qui n'est pas vraiment le cas de ce Last Horizon qui part dans beaucoup de directions différentes(trop à mon avis)...
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