The Last Goodbye

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15/20
Nom du groupe Thy Shade
Nom de l'album The Last Goodbye
Type Album
Date de parution 25 Novembre 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1. Prelude 01:08
2. Change 03:45
3. The Last Goodbye 04:24
4. Fantasy 03:27
5. Adagio 04:54
6. Final Chapter 04:51
7. Oh Divine Redeemer 05:59
8. Dies Irae 04:41
9. Bring the Light Back 03:21
10. Inneggiamo 04:42
11. Pie Jesu 02:33
Total playing time 43:45

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Thy Shade


Chronique @ ericb4

12 Novembre 2016

Une magnétique et émouvante mais bien classique et friable offrande...

Né en 2015 à Denver (Colorado) d'une fructueuse collaboration entre le producteur, compositeur, parolier et pluri-instrumentiste Mane Cabrales (Dimension, LunarVein, ex-Time Zero, ex-Perturbador) et la soprano et pianiste Diane Shade, Thy Shade est un projet metal symphonique classique orienté opéra fondé sur une rayonnante et immersive mélodicité, des refrains entêtants, se voulant à la fois techniquement efficient et éminemment accessible, d'une énergie mesurée et octroyant une atmosphère mordorée. Pour conférer davantage de relief à la fois vocal et instrumental à son propos et jouer plus librement sur les contrastes, le duo a fait appel aux talents du guitariste David Quicho (Dimension, ex-Perturbador, ex-Time Zero), aux puissantes et claires impulsions du tenor Alex Sierra et au growl caverneux d'Eloy F.


Aussi, les 11 titres que compte ce premier opus (sorti chez Massacre Records), dont 3 sont des reprises (« Adagio » dit d'Albinoni, œuvre du compositeur classique italien Remo Giazotto, datant de 1945 ; « Oh Divine Redeemer » réalisée par le compositeur classique français Charles Gounod en 1893 ; « Inneggiamo » de Pietro Mascagni, célèbre compositeur italien d'opéra du début du XXe siècle) offrent 44 minutes d'un spectacle intense, à l'ambiance raffinée, racé, émouvant, reposant à la fois sur des compositions aux accords millimétrés et une qualité d'enregistrement qui n'a d'égal que celle d'un mix fort bien équilibré, signés Mane au Virtual Studio, à Denver. Un bémol serait cependant à apporter concernant quelques finitions escamotées et certains arrangements, pas toujours du plus bel effet. Mais la remarquable profondeur de champ acoustique qui se fait jour permet de suivre le déroulement de la pièce qui se joue sans encombres. De quoi nous pousser à entrer plus intimement en contact avec les éléments...


Aussitôt le cd introduit dans le boitier de la platine, un laconique et original « Prelude » instrumental s'offre à nous. Auréolé d'une pluie de notes piquées à la lead guitare corroborées à d'amples et profondes nappes synthétiques et d'un virevoltant accordéon samplé judicieusement harmonisés, ce dernier venant ajouter une touche festive au spectacle qui va s'ensuivre, cet instrumental ouvre fièrement les hostilités...


Dans la lignée des pistes les plus vindicatives, quelques sculpturales et charismatiques plages nous y attendent. D'une part, le véloce et corpulent « Change », à la manière d'un Nightwish des premiers efforts, avec un zeste de Diabulus In Musica eu égard aux harmoniques investies, déroule ses riffs effilés tout en disséminant des arrangements savamment concoctés. Ce faisant, le brûlot laisse une agréable impression d'une réelle maîtrise instrumentale et d'une inaliénable ligne mélodique. Aussi, au fil d'un serein enchaînement entre fondants couplets et refrains catchy, on est prestement et durablement immergé dans un bain orchestral aux suaves remous. A la soprano d'enorgueillir cette pépite aux airs d'un hit en puissance par l'heureuse dissémination de ses magnétiques ondulations en voix de poitrine. Pour sa part, l'énergisant « Fantasy », lui aussi d'inspiration nightwishienne, use d'un tapping martelant tout en s'autorisant quelques ralentissements bien amenés. En outre, un éblouissant solo de guitare en picking s'insinue sur un pont technique auquel succède une frondeuse reprise sur un souriant refrain mis en habits de lumière par une interprète enjouée. Quant à l'offensif et chevaleresque « Final Chapter », à la manière d'Epica, dernière mouture, il nous parachute dans un tumultueux voyage en de diluviens espaces sonores. Assistés de choeurs martiaux, la belle et la bête convolent de concert au gré des attaques d'une rythmique resserrée, d'une frappe sèche et claire des olives sur les fûts, d'un tapping hurlant et époumonant, sans que l'on ait un seul instant de répit. Mais là s'arrête la valse des passages les plus virulents, sans réelle ombre au tableau si ce n'est une présence synthétique parfois envahissante, voire crispante, pour laisser une large place aux instants fragiles.


Par moments, le combo a inséré des éléments progressifs dans la trame de certains de ses passages, dont les effets sur nos pavillons n'ont pas tardé à se faire sentir. D'insoupçonnés effets de réverbération synthétique envahissent les plaines enchanteresses de « The Last Goodbye », progressive et émouvante ballade qu'un diablotin solo de guitare au sweeping soigné vient opportunément infiltrer. Dans le sillage de Dark Sarah, on évolue en des terres de félicité enjolivées par le céleste et prégnant filet de voix de la maîtresse de ces lieux. Un intimiste et vibrant moment que l'on ne quittera qu'à regret. A sa manière, la douce et progressive aubade « Bring the Light Back » glisse dans nos tympans alanguis pour mieux nous atteindre en plein cœur, au gré d'un cheminement harmonique invitatoire à la captation de nos sens. Une tendre ballade délicatement choralisée gagnant en puissance et finissant par nous enivrer de son parfum capiteux.


D'autres moments tamisés, dénués d'une quelconque progressivité rythmique, délivrent quelques espaces d'expression alternatifs susceptibles, eux aussi, de nous toucher dans notre for intérieur. Ainsi, un luminescent cristal de voix nous happe prestement sur « Dies Irae », luxuriante et majestueuse ballade opératique amplifiée par des choeurs en faction. Au beau milieu d'un soyeux parterre orchestral émerge un jubilatoire solo de guitare, dans la veine de Rhapsody Of Fire. On regrettera cependant une césure trop abrupte sur un titre qui ne l'appelait pas de ses vœux. En guise d'outro, un instant fragile nous est octroyé à l'aune de « Pie Jesu », brève ballade a-rythmique à fleur de peau, où les envolées lyriques de la belle font mouche. Et ce, même si l'on aurait espéré quelques élans plus efficients, en dépit d'une mélodicité tout en nuances plutôt agréable à défaut de se montrer imparable.


Enfin, les reprises de pièces classiques sont à appréhender dans leur singularité, dans un registre metal symphonique flirtant, de fait, avec l'opéra, ce qui offre d'intéressantes alternatives, même si l'exercice de style n'autorise que peu d'originales variations qui en définiraient le contenu. Ainsi, une somptueuse ballade d'inspiration classique nous est octroyée à l'aune de « Adagio », magnifiée par un duo mixte (soprano/ténor) au sommet de son art, fort en contrastes. Ce faisant, tous deux voguent à l'unisson, empruntant une radieuse sente mélodique sur ce sensuel et hypnotique ballet en pays chimérique. Une manière originale de transfigurer la version originale de Remo Giazotto dans cet aussi émouvant qu'intimiste moment. Par ailleurs, à l'instar de la version d'origine, quelques arpèges au piano introduisent « Oh Divine Redeemer », aussitôt relayé par une lead guitare au picking alerte et une sirénienne apparition de la déesse, bien habitée par son sujet. Avec une facilité déconcertante, Diane délivre d'amples impulsions que de fines modulations viennent assouplir, et, d'un battement de cils, on est gagné par l'émotion, celle-ci nous étreignant pour nous submerger de toutes parts. L'oeuvre de Gounod, souvent reprise dans différents registres, prend ici toutes ses lettres de noblesse. Enfin, une entame sur un legato bien enlevé introduit « Inneggiamo », un grand classique de l'opéra italien, ici réinterprété avec maestria et beaucoup de finesse. Les variations inhérentes aux séries de notes disséminées et voletantes en voix de tête impressionnent et séduisent en un clin d'oeil. Cela étant, les rampes au synthé, trop organiques pour recueillir l'adhésion, ont enlevé un peu de sa superbe à un titre qui, d'ailleurs, aurait gagné à "désubstantialiser" son assise instrumentale pour l'emporter.


En définitive, cet initial effort renferme son lot de moments exquis, dont certains se révèlent aptes à faire fondre d'émotion le chaland, cristallisés par de remarquables restitutions oratoires et instrumentales de portées longuement et judicieusement élaborées à la clé. Bref, on suit les pérégrinations de nos compères sans que l'intérêt ne s'érode et avec un plaisir constant. Toutefois, pour en apprécier toute leur saveur, si l'ingénierie du son n'est pas à prendre en défaut, lissant quasiment toutes les aspérités (parfois un peu trop), il conviendra de passer outre quelques arrangements flottants, laissant filtrer de gênantes sonorités organiques sur quelques passages qui auraient eu tout à y gagner à en faire l'économie. Par ailleurs, un déséquilibre rythmique s'observe, l'oeuvre ayant fait la part belle aux ballades au détriment des morceaux vitaminés, avec néanmoins de fines et libertines restitutions de titres emblématiques de l'opéra. Pour l'heure, le groupe semble ne pas avoir totalement digéré ses sources d'influence, laissant transparaître une signature artistique en construction, mais témoigne d'un sérieux potentiel lui autorisant une belle marge de progression. On conseillera donc cette production éminemment classique aux amateurs de rock/metal symphonique/opéra à chant féminin, pour le plaisir de la découverte, et même un peu plus...

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