Pour une fois, c'est au tour de la Finlande de nous présenter un groupe de death mélodique mené par une frontwoman. Après la Suède, la France, l'Allemagne ou le Canada, il était temps d'avoir un peu de sang frais. C'est avec Mighty Music, le gros label danois, que nous découvrons
Evil Drive, fondé en 2013 autour de la chanteuse Viktoria Viren et de son mari guitariste Ville Wiren. C'est peut-être assez récent mais les membres ont quand même pas mal de bouteille derrière eux. Certains ont fait partie de Soulcrypt, d'autres de
Domination Black, et d'autres encore d'un tribute à
Kiss nommé
Paul Stanley Boozing Society. C'est donc assez varié et c'est cette diversité qui caractérise la musique d'
Evil Drive : un death mélodique teinté d'éléments thrash et de heavy.
Avec une description pareille, il serait normal de comparer
Evil Drive à
Arch Enemy : on a du death mélodique, quelques touches thrashy, une frontwoman. Cela est très juste : les Finlandais ont beaucoup été critiqués à cause de ce manque de personnalité, et pour cause. La ressemblance est parfois frappante, ne serait-ce que sur "World Cleaners" qui, outre son riff d'intro ultra thrashy, pourrait rappeler un "
Nemesis" ou un titre du "
Doomsday Machine". Les plans les plus mélodiques et les parties purement rythmiques sont purement dans la veine suédoise, jusqu'au growl de Viktoria, quelque part entre Angela Gossow et Alissa White-Gluz.
Mais la comparaison s'arrête là puisqu'
Evil Drive essaie tout de même de sortir de cette influence majeure. Viktoria tente de moduler davantage son growl, plus ou moins grave, plus ou moins aigu, histoire d'apporter un peu de variation comme sur "
War" ou le titre éponyme. Les ambiances sont parfois plus dark, avec des passages très incisifs et soutenus par une rythmique thrash imposante.
Evil Drive fait aussi un death plus mélodique que celui d'
Arch Enemy, avec tantôt des choses assez catchy, tantôt des choses assez convenues et déjà entendues des centaines de fois dans le genre. En cela, "
Lost Forever", par exemple, pourrait aussi bien ennuyer qu'attirer l'attention de l'auditeur, tout dépend de ses attentes et de son expérience dans le death mélodique. "
Killer Is Following You" a des riffs assez simples mais l'enchaînement et les petites touches sont très intéressantes. Dommage qu'il faille attendre la fin.
Evil Drive intègre une ballade en milieu d'album, "No Way in the Lie". Viktoria nous montre qu'elle est aussi à l'aise dans le registre du chant clair que dans celui du growl et on aurait aimé entendre ce doux timbre dans d'autres chansons. Quoi qu'il en soit, ce "
The Land of the Dead", malgré son manque de personnalité et ses grosses influences, est un album qui s'écoute bien et s'apprécie. La technique et la mélodie sont au rendez-vous. C'est du bon, mais on ne sautera pas au plafond pour autant. Pour cela, il faudrait qu'
Evil Drive se surpasse et nous propose quelque chose de plus personnel...
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