Beaucoup tentent, peu en ressortent vraiment convaincant. La musique instrumentale est un art difficilement cernable, pouvant apporter son lot de voyage et d’émotions comme un ennui profond et insondable.
The Komodo Experience tente aujourd’hui l’expérience (facile, hein ?) d’apporter sa pierre à un édifice définitivement bancal. Ici donc : un premier EP éponyme pour huit minutes de musique.
Sept minutes pour trois pistes, ça fait quand même sacrément peu. On sait tous qu’il faut privilégier la qualité à la quantité, mais on se demande si on aura cette fois le temps de l’apprécier à sa juste valeur. Tout ça pour dire que si
The Komodo Experience ne casse pas trois pattes à un canard, il est important de relever que ce groupe, bâti sur les cendres de
Human Side, manie plutôt bien son sujet, dans la droite lignée de ce qui se fait de plutôt correct dans le milieu.
Ainsi, « Belinda Express » débute lourdement pour enchainer des plans plus Hardcore et rapide, totalement carré et dans une progression standard, peu encline à se disperser dans des recherches musicales trop diverses. Les transitions se font agréablement, révélant des plans plus menaçants et tendus et d’autres plus détendus, comme sur le break. « Eleonore
Empire » démarre d’une manière assez noisy, les accords sont massifs et rugueux, ne s’éparpillant pas dans une quelconque démonstration stérile, mais ne restant pas figé pour autant. L’horloge sonne pour introduire le plus incisif « Naïta
Island » à l’introduction plus mélodique se substituant bien rapidement un ensemble de riffs plus abrasifs, toujours dans une veine progressive relativement bien marqué malgré la faible durée du(des) morceau(x).
Pour un premier EP en tout cas, nous n’avons pas appris grand-chose. Le trio délivre ainsi un rock/hardcore/noise instrumental très carré, très pro, très bien joué, mais sans réelles émotions. N’allons tout de même pas jusqu’à dire que l’on s’ennuie (ce n’est pas le cas), mais il est vraiment légitime d’en demander plus, dans ce cas-là. Cet EP laisse trop de questions en suspens : n’avons-nous pas l’impression d’écouter de simple piste sans chanteur ? Le groupe peut-il pousser la recette encore plus loin pour ne pas nous laisser sur notre faim ? À aujourd’hui, en tout cas, «
The Komodo Experience » est extrêmement insuffisant pour se permettre de porter un jugement, quel qu’il soit, sur le groupe du même nom. Affaire à suivre, comme on dit.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire