Le nom de
Paris Obscur ne parlera pas aux chevelus purs et durs, à ceux pour qui seul le METAL compte dans l'existence, bref indifféremment aux vieux comme aux jeunes puristes.
Projet personnel de Jon Obscur,
Paris Obscur est rangé dans la catégorie
Dark Ambient/Darkwave plus par facilité que par réelle affiliation (même si celle-ci existe). On trouve un peu de tout dans la musique de
Paris Obscur, aussi bien des éléments devant autant au
Dark Cabaret qu'à la chanson francophone, que des explosions Punk et Glam ou des passages purement Darkwave. On a donc ici un album très éclectique, mais fermement ancré dans la scène
Dark/Goth.
Ce qui frappe en premier lieu par rapport au premier album, c'est justement cet éclectisme ainsi que l'apport d'éléments plus violents (comme des guitares bien grasses et quelques grognements). Le précédent album "Little
Monsters" était plus axé sur l'aspect Cabaret, quand "The
King" sonne presque
Metal par moments. Ensuite, c'est le choix du langage : auparavant limité à des textes en anglais et français,
Paris Obscur s'essaie ici en plus à l'allemand avec un certain brio, la langue de Goethe mettant mieux en valeur la noirceur décadente des textes que l'anglais.
Parlant des textes, il faut reconnaître un travail plus fouillé à ce niveau que sur l'album précédent : si il reste encore quelques passages un peu trop décalés à mon goût ("Happy Enough" et "C'est Trop Mignon", dont je comprends l'idée d'avoir voulu faire des chansons plus positives ou humoristiques mais que je trouve personnellement trop décalées par rapport à l'ambiance générale du disque), il n'empêche que l'on a ici de manière générale de jolis moments, en particulier quand ils sont en français. Dans ces cas-là, le timbre vocal de Jon hésite entre Tom
Novembre, Dominique A, parfois Dick Annegarn ou Arno, et même dans certains passages Grand Corps Malade. Ce qui, intégré à la musique assez sombre, donne une ambiance automnale et romantique à l'ensemble. Et se permet même de coller à l'actualité avec un final consacré à l'attentat du Bataclan qui sait coller au
Pathos sans abuser du larmoyant ni de l'affectif.
On pourrait, dans une certaine mesure, voir en
Paris Obscur un Eros Nécropsique plus intéressé par la littérature de la fin du XXème Siècle que par celle du XIXème. Il s'échappe du projet une atmosphère décadente assez similaire dans le fond, tout en étant complètement différente dans la forme.
Paris Obscur est un groupe urbain, dont l'état d'esprit correspond assez à cette classique forme de dépression fin de siècle du Mâle et de ce qu'il représente : des particules élémentaires musicales, une expression de la misère psychologique autant qu'affective.
Déroutant, parfois un peu trop long (l'album gagnerait en impact en étant entre 15 et 20 minutes moins long) mais jamais ennuyeux, "The
King" est une expérience intéressante pour qui s'intéresse aux Musiques Sombres dans leur aspect le plus général. Il ne plaira évidemment pas à tout le monde, mais pour peu que vous soyez fans des artistes cités dans la chronique autant que de projets comme The Dresden Dolls,
Sopor Aeternus, Revue Noir ou
Lacrimosa, alors vous n'avez aucune raison de ne pas vous laisser tenter par une ballade au sein de l'univers brumeux de
Paris Obscur.
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