Voici un disque qui mériterait de figurer dans tout site dédié au metal, au moins pour sa singularité.
Contrairement à un album classique, composé de plusieurs titres, ou même allant jusqu’à décomposer les pistes par mélodies (comme Edge of Sanity par exemple, sur « Crimson II », ou
Diabolical Masquerade sur «
Death’s Design »),
Mistigo Varggoth Darkestra a préféré une solution extrême : tout mettre en un seul titre.
Je dis extrême, car bien que cela se soit déjà vu (
Abruptum,
Green Carnation, …), là c’est particulièrement brutal : le titre dure 72 minutes !
Bon, maintenant que les présentations sont faites, je me dois de préciser que cet album est le fruit d’une personne connue : Knjaz Varggoth, officiant chez
Nokturnal Mortum. Le fait qu’il soit seul aux commande lui permet de s’éclater, de laisser aller son art là où il le désire sans avoir de comptes à rendre et surtout sans avoir à s’expliquer !
Au niveau musical, c’est très complexe. Les habitués de
Nokturnal Mortum reconnaîtront la patte du maître, les influences atmosphériques du groupes précité étant tout à fait dominantes, surtout époque « To the
Gates of
Blasphemous Fire ». On est donc en présence d’un black aérien très céleste, particulièrement mystique, ponctué de passages ambiants qui emportent l’imagination de l’auditeur vers des horizons inconnus : les tréfonds de l’âme de Varggoth.
Ce qu’on peut en dire, c’est que c’est sombre. Mais le noir n’est pas total, car tout comme ses compères du
Pagan Front, son but n’est pas destructeur. Ça se sent d’une certaine façon dans la musique par l’ambiance assez cosmique qui se dégage en permanence des samples electro, et des passages mid-tempo qui jalonnent le morceau.
Les thèmes abordés sont très ésotériques et montrent bien, s’il était encore à prouver, que Knjaz n’est pas un abruti : comme c’est précisé au dessus du texte : « Dedicatedto my sorcery and clairvoyance ». Le sujet est bien la sorcellerie. Il s’agirait presque, dans le premier paragraphe, de la description subjective d’un rituel initiatique, sorte de messe noire sensée procurer des visions à son entrepreneur. Et ses visions sont particulièrement intéressantes : la description dure près d’une heure et quart, et ça les vaut ! En musique en plus !
Plus sérieusement, je ne saurais dire s’il s’est réellement inspiré de « visions » pour écrire son texte, mais ce qui est sûr, c’est que si c’est le cas, il doit continuer ! Les concepts étudiés sont très compliqués, et son point de vue a un aspect philosophique qui n’est pas du tout à négliger.
A une certaine époque, il aurait été brûlé pour moins que ça. Entre des études du concept d’infini, du dédoublement de personne (personnalité… ?) et de la fuite du temps, on a de quoi regretter de ne pas avoir écouté ses cours de philo…
Une œuvre incontournable du black metal atmosphérique, qui doit faire l’objet d’écoutes attentives pour en entrevoir les secrets, même si cela paraît long ou traînant par moments, il ne faut pas céder : la durée n’est qu’un barrage empêchant les moins motivés d’accéder à sa Vérité !
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