Scanner contribua, à la remorque des cousins d'
Helloween, à l'avènement d'un style, le heavy-speed mélodique dans la deuxième moitié des années 80. Forts de deux albums à cette période (le référentiel "
Hypertrace", et le moins abouti, mais comportant lot de bons morceaux "
Terminal Earth"), il a ensuite effectué une pause jusqu'au milieu des années 90, où deux bons albums sont sortis à une période peu propice au style des allemands. Puis, le désastreux "
Scantropolis" en 2002, changement de style inclus, a constitué un échec de l'aveu même du groupe, plongeant celui-ci dans un oubli, provisoire.
Aujourd'hui revigoré par l'arrivée de Efthimios Ioannidis au poste de vocaliste, la bande d'Axel A.J. Julius (seul membre fondateur né sur les cendres de
Lion's
Breed, en 1984 sur les bancs d'école et avant l'arrivée de Michael Knoblich, fabuleux clone de Kai Hansen sur "
Hypertrace") sort "
The Judgement".
La crainte de voir
Scanner se perdre dans un style qui n'est pas le sien, est rapidement balayée (passée l'intro, il faut deux secondes pour reconnaître aisément les riffs tout droit sortis d'un gouffre espace-temps directement de la période "
Hypertrace" dès "F.T.B."). Ainsi, tout ce qui fit le succès des 4 premiers
Scanner se retrouve ici comme directement venus de Galactos (référence au premier album et à la compilation "
Doomsday News" de Noise Records parue en 1988, pour les novices du groupe).
Riffs inspirés, refrains à pleurer ("F.T.B", "
Warlord", et... quasiment tout l'album), couplets mélodiques et marquants, recherche mélodique omniprésente, pas (ou très peu) de remplissage, breaks à gogo, changements de rythmes ("Battle Of Poséidon", par exemple), passages heavy qui touchent la lumière ("Eutopia"), bref, les fans peuvent y aller les yeux fermés, Julius les amène sur la bonne planète ("The Race" et ses riffs acérés aurait parfaitement eu sa place sur "
Hypertrace").
De manière prépondérante, le recrutement de Ioannidis, qui s'imbrique parfaitement dans le style reconnaissable des compositions de Julius, a amené
Scanner dans un espace-temps bienvenu. Ses interventions vocales, a mi-chemin entre les deux premiers chanteurs des deux premiers albums, amènent une plus-value considérable aux morceaux, par ailleurs variés et percutants. Les parties vocales sont donc forcément un régal, distinguant
Scanner de la meute, en proposant non pas un assemblage de riffs, mais de vraies chansons, soli inspirés inclus.
D'une durée assez longue (presque 55 minutes), "
The Judgement" alterne judicieusement les parties rapides (fabuleux "Pirates") avec parties plus heavy ("Known Better" moins marquant), comme aux plus belles heures des années 80. On tient là un retour qui fait bigrement plaisir, et qui comblera sans nul doute les fans de
Iced Earth ou d'
Helloween. Un petit passage en France, à l'occasion d'un festival Francilien par exemple, ne serait pas incongru.
Un grand merci pour cette chronique avec du retard soit, mais l'intention y est!
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