Quelle ne fût pas ma surprise de constater qu’un groupe si particulier et si percutant que
Dead Soul Tribe n’ait pas eu l’honneur de voir au moins une de ses œuvres figurer parmi les chroniques de notre illustre site !
Le devoir m’incombe donc de rendre à César ce qui appartient à César et de vanter les nombreux mérites de ce troisième album du quartet autrichien.
Evoluant dans un registre très singulier,
Dead Soul Tribe est l’œuvre de Devon
Graves, poète multi-instrumentiste, désireux de faire partager son univers à la fois sombre et mystérieux.
Côtoyant les sphères progressives, la musique de
Dead Soul Tribe reste néanmoins difficile à identifier. Empruntant au métal des riffs lourds et décadents, au gothique des atmosphères mélancoliques et envoûtantes, au rock progressif des expérimentations sonores diverses, saupoudrant le tout de petites notes de fifre aussi légères que le vent ; il est indéniable que
Dead Soul Tribe donne une identité particulière à sa musique si unique.
Et si le groupe avait déjà su séduire l’auditeur avec ses deux premiers albums plus que convaincants ; force est de constater que l’ami Devon
Graves parvient à enfoncer le clou de manière élégante et racée avec ce troisième essai.
Déverrouillant les portes du royaume de
The January Tree, «
Spiders and Flies » se charge d’ouvrir le bal sur le son profond de la basse de Roland Ivenz, élément caractéristique de la musique de
Dead Soul Tribe depuis les débuts… Parvient alors à nos oreilles, la voix de Devon
Graves, chaude, sombre, envoûtante ; et force est de constater que cette dernière est encore plus profonde que par le passé. Ce premier titre, très convaincant, nous dévoile un
Dead Soul Tribe fidèle à ce qu’il a accompli par le passé.
Se pose alors la question… La tribu de l’âme morte va-t-elle nous proposer un album dans la continuité des deux précédents sans y apporter de réelle innovation ?
Dès le deuxième titre, «
Sirens », le doute est levé… Les mélodies tordues soutenues par les guitares harmonisée, sur lesquelles vient planer la voix de
Graves montrent le vœu de ce-dernier de se différencier en gardant néanmoins les éléments qui ont construit son œuvre.
Cocktail ô combien réussi, qui dévoile son essence sur les merveilleux morceaux que sont « The Love » et son refrain entraînant, le céleste « The coldest days of winter » et ses chœurs envoûtants ou encore l’abyssal « Waiting for the answer » sur lequel le chant de Devon ne s’est jamais fait aussi grave et majestueux.
Poursuivons notre voyage sur le magnifique «
Why ? » avec son thème enfantin, sa batterie originale et efficace, ainsi que son chant rageur et habité.
Une incursion aux teintes électros avec «
Wings of faith » à pour effet de dénoter avec le reste de l’album, sans pour autant gâcher l’ensemble. Bien qu’étant personnellement assez hermétique aux sonorités électroniques, force est de constater que cette chanson un peu à part dans la discographie de
Dead Soul Tribe est plutôt réussie et colle toujours avec l’ambiance générale.
On retrouve les petites envolées de fifre si chères au cœur de
Graves (fervent amateur de Jetro Tull pour les connaisseurs), qui viennent colorer le chimérique « Toy
Rockets » et « Just like a Timepiece » : ballade grandiose de plus de 7 minutes, nous projetant dans un rêve d’enfant.
Le périple touche à sa fin alors que «
Lady of the grave » berce nos tympans éprouvés. Petite ballade au piano chargée d’émotions, sans pour autant donner dans la mièvrerie et qui clôt «
The January Tree » élégamment.
La relative linéarité que l’on pouvait reprocher à
Dead Soul Tribe par le passé a laissé place à une créativité étonnante, confèrant à chaque morceau une identité propre.
Rien, absolument rien n’est à jeter sur cet album qui s’écoute de la première à la dernière note sans perdre de son intensité.
«
The January Tree » révèle donc un groupe au sommet de son art, qui a su garder sa marque de composition tout en personnifiant sa musique. N’ayons pas peur des mots, c’est du très grand
Dead Soul Tribe !
Sur ces mots, je retourne vagabonder au gré du fifre enchanté de Monsieur
Graves, à travers cet univers onirique au sein duquel il est si plaisant de se perdre…
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