Attic...Encore un truc inconnu au bataillon hormis de ceux qui fouinent dans toutes les démos qui fleurissent un peu partout sur le net.
La courte introduction fait dans le Gothique pas très flamboyant avec un simple orgue d’église qui donne dans la mélopée triste et grave. On a l’impression de se retrouver à une messe rituelle comme le souligne le titre de l’album, «
The Invocation" et surtout l’artwork, très réussi au demeurant. Dommage d’ailleurs pour la charmante créature allongée sur l’autel en passe d’être sacrifiée, je pense qu’elle aurait encore pu servir à autre chose.
Mais je m’égare...
Ce type d’intro nous ferait presque penser aux albums de...
King Diamond, dont il sera souvent question ici. Tout le monde n’ayant pas les mêmes moyens, «
The Hidden Grave» fait un peu intro du pauvre, mais elle a le mérite de nous mettre tout de suite dans le bain.
On peut reprocher un manque de puissance et d’ampleur au son, qui dessert un peu le tout, ce qui est franchement dommageable car l’album aurait pu prétendre à une toute autre place.
On retrouvera d’ailleurs l’orgue sur l’interlude «In the
Chapel» dans le même rôle que celui de l’intro, à savoir...introduire le morceau suivant et donner toujours cet aspect grandiloquent à l’album. Un peu plus d’effets, de bruitages ou d’apports extra musicaux auraient été les bienvenus pour donner plus de profondeur à cet opus (on a quand même droit à quelques secondes d’une cavalcade de chevaux sur the Headless Horseman, je suis médisant).
Attic n’a pas inventé la poudre à couper l’eau chaude mais a relativement bien digéré ses influences. Le groupe tire son épingle du jeu grâce à un chanteur qui est le clone parfait de
King Diamond. Et autant dire que ce n’était pas gagné d’avance. Meister Cagliostro (c’est le pseudo du chanteur, excusez du peu), est impressionnant de maitrise. La voix est puissante, balaye les octaves comme le
King et franchement, jamais je n’aurais cru pouvoir réentendre ce timbre de voix chez un autre chanteur. Meister C utilise d’ailleurs beaucoup plus les aigus, et y reste même quasiment en permanence.
La référence à KD mais aussi et surtout à
Mercyful Fate se fait aussi jusque dans les titres des morceaux avec des sujets souvent abordés par le Maitre lui-même dans ses concepts albums.
Le groupe utilise aussi dans son imagerie propre une touche de maquillage qui, là aussi, se rapproche de celle de KD.
Pour ce qui est de la musique, on fait dans le Heavy à tendance Speed classique cher à nos amis Allemands (le groupe l’est d’ailleurs).
Pas de révolution, on est ici en présence d’un mix de
Mercyful Fate (Normal), d’Iron Maiden (pour l’utilisation des deux guitares), de
Stormwitch et de tous ces groupes issus des fonderies d’outre Rhin d’il y a 20 ou 30 ans, voire de la NWOBHM.
Les guitares, à l’instar du reste sont bien ancrées dans un Heavy typé 80's sans déchainement extra nucléaire dans les soli, qui sont toujours très mélodiques.
Et tout comme leur modèle,
Attic sait de temps en temps varier les plaisirs avec des titres aux différents tempo. Ce qui s’apparenterait à une ballade chez d’autres se retrouve mué en un titre horrifique et diabolique du meilleur effet, un peu comme le faisait Sortilège à une autre époque («Edlyn). Le tout grâce à quelques petites parties narratives et de multiples changements de voix qui font penser à un dialogue entre plusieurs personnages (se référer au
Abigail de KD). Et à une accélération rythmique en fin de morceau.
Malgré le fait que le chant se tape la part du lion dans les compositions, certains morceaux comportent de grandes plages instrumentales bien travaillées bien construites autour de mélodies développées pour les deux guitares qui se répondent admirablement («
Ghost of the
Orphanage» et le magnifique »
Evil Inheritance»). Le coté Maiden mélodique à deux guitares ressort bien sur le départ et les parties sans le chant du morceau éponyme.
Le duo basse/batterie fait le métier, il n’y a rien à redire tant rien ne dépasse, mais c’est carré et c’est tout ce qu’on demande.
Pour conclure, on peut dire qu’
Attic n’a pas vraiment de personnalité propre. Mais comment pourrait-il en être autrement au vu de la musique pratiquée et surtout de la voix de son vocaliste? C’est aussi très clair que la paire de guitaristes est loin de valoir LaRocque et Denner mais ce premier véritable effort montre que les six-cordistes sont à la hauteur du challenge imposé. Un peu plus de diversité dans les compositions amènerait un plus et il serait aussi souhaitable de trouver un son plus adapté et un peu plus personnel. Si le groupe perdure, et c’est tout ce qu’on lui souhaite, on peut penser qu’il restera quand même très ancré dans le passé.
Et c’est tant mieux pour nous,
King Diamond étant devenu avare de sorties ces derniers temps...
Oh, tant pis, je l'écris quand même! ;)
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