Quand on parle de death mélodique, on a toujours tendance à citer les mêmes régions, mais on en oublie parfois les Etats Unis. Ils font pale figure à côté des maîtres scandinaves ou allemands, mais possèdent quelques groupes de qualité comme
Paths Of Possession,
Vehemence ou encore
The Black Dahlia Murder. Pour l'occasion, nous allons nous diriger du côté de Portland, une ville située ni dans l'Oregon, ni dans le Maine mais dans le
Texas, et découvrir
Fall, un groupe formé par le chanteur/guitariste Jessaie Santos et un ex-membre de Demised, David Benavides. Après une démo et un EP, la bande sort son premier album auto-produit "The Insatiable Weakness" mais s'octroie les services de Clawhammer PR pour la distribution et le mixage de Robert Beltran des Precision Studios.
Comme bon nombre de formations actuelles,
Fall officie dans un death mélodique à la sauce "moderne". On retrouve donc des touches metalcore, des plans électroniques et des passages progressifs. Rien de très original d'autant plus que la musique reste assez prévisible : des riffs maîtrisés mais entendus des centaines de fois, une rythmique tantôt dynamique, tantôt mid tempo, des refrains mélodiques au chant clair, des vocaux oscillant entre le growl et le scream. On ne peut pas dire qu'on a affaire ici à la recette du bonheur.
"
From Ashes" commence très rapidement avec de gros riffs gras et un accompagnement aux claviers/choeurs à la
Souldrainer et enchaîne sur un refrain typiquement suédois à la
Soilwork /
Scar Symmetry, chant clair en tête. Mais la mélodie est niaise au possible et n'emballe pas plus que ça. C'est dommage car rythmiquement parlant, ça envoie pas mal de bois, d'autant plus que le groupe s'est offert le batteur Dirk Verbeuren (
Soilwork), lui-même, qui nous balance un jeu de batterie irréprochable et toujours aussi précis.
Fall propose des soli sympathiques et ambiance parfois dark comme "Not of the Sky" mais l'ensemble est trop prévisible et il est très facile de deviner l'enchaînement des notes. Le chant clair ne casse pas des briques et agace parfois avec ses montées dans les aigus pas toujours très maîtrisés. L'alternance des vocaux n'est toujours pas très bien jaugée et casse la dynamique - ce qui nous pousse inéluctablement à zapper. Heureusement, certains titres bien aguicheurs comme "
Ever Hollow" sauvent les meubles, avec des mélodies sympas, un duel de guitare intéressant, des nappes de claviers bien placées et des accélérations de haute volée.
Les titres s'enchaînent et se ressemblent : hormis quelques petites touches électroniques, quelques plans un peu plus dark et progressifs, le tout tend à se ressembler. Cela est dû aux riffs, trop convenus, et au growl trop monocorde. Il aurait
Fallu plus de diversité, et ce ne sont pas les quelques montées en puissance de "...to
Dust" qui pourront aider. "Harvester" intègre même du chant féminin (Jessaie Frye) mais le mélange avec les parties clean masculines ne font pas toujours bon ménage et déçoivent.
Difficile de tenir le coup sur ce "The Insatiable Weakness" qui porte bien son nom. Cet opus possède beaucoup de faiblesses et peine à accrocher l'auditeur. L'originalité n'est pas toujours un gage de qualité et beaucoup de formations ont prouvé qu'elle pouvait faire une musique efficace malgré tout, mais
Fall ne joue pas encore dans cette cours : ce n'est ni original, ni captivant. Comme si la bande se contentait de jouer, sans émotions, sans atmosphères, sans prétention...
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