The Inner Source

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14/20
Nom du groupe Ignispace
Nom de l'album The Inner Source
Type Album
Date de parution 08 Novembre 2019
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Leap of Faith
 04:50
2.
 Ghost of Time
 05:04
3.
 Rise Beyond
 03:29
4.
 I Know
 04:14
5.
 Turn Around
 04:25
6.
 The Source
 03:45
7.
 Your Poison
 03:47
8.
 Crowd of Fools
 05:42
9.
 Shining Blue
 04:01
10.
 A Whole New Life
 03:55
11.
 Hidden Nature
 04:12
12.
 Viagem Ao Fundo Do Ego
 04:20

Durée totale : 51:44

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Ignispace


Chronique @ ericb4

12 Avril 2020

Envolées les erreurs de jeunesse, la formation brésilienne est désormais prête à jouer les redoutables outsiders...

Impulsé par une furieuse envie d'en découdre, et ce, dans un registre metal ô combien surinvesti, le quartet brésilien natif de Piracicaba, créé en 2018, et déjà à la tête d'un EP, « Rise Beyond », sorti dans la foulée, ne mettra pas plus d'un an pour revenir dans la course. Et cela à l'aune de son premier et présent album full length « The Inner Source » ; auto-production généreuse de ses 52 optimales minutes où s'égrainent 12 pistes, dont 3 issues de sa laconique aînée. Tout comme son prédécesseur, ce set de compositions de nature rock'n'metal symphonique gothique et moderne, aux relents pop-rock, s'avère à nouveau inspiré par les lignes mélodiques de Delain et Nightwish, les arrangements instrumentaux d'Amaranthe, et l'atmosphère éthérée de The Gathering. En dépit de sa filiation avec l'EP, ce nouvel effort laisse néanmoins entrevoir des signes d'évolution atmosphérique, stylistique et logistique qui en redéfiniraient le contenu. A l'instar de cette fraîche offrande, le combo sud-américain enverrait-il dores et déjà un message fort à la concurrence ?

Le collectif n'ayant nullement opéré de changement de line-up, dans ce projet s'y retrouvent conjugués les talents de Larissa Zambon, en qualité de frontwoman, et de trois musiciens expérimentés issus du groupe metal progressif brésilien Ansata, à savoir : Rafael Benato aux guitares ; Rafael Romani à la basse et Thiago Siqueira à la batterie. Avec le concours, pour l'occasion, du vocaliste/claviériste Nando Chagas. De cette collaboration émane une œuvre bien plus offensive, techniquement moins introvertie, empreinte de romantisme et tout aussi élégante que son aînée. Désormais, le combo livre un propos plus aisément accessible mais aucunement simpliste, équilibrant parfaitement ses phases d'accélérations et ses moments tamisés, jouissant d'une qualité d'enregistrement de bon aloi, ne concédant alors que peu de sonorités parasites. En outre, s'observe un mixage bien ajusté entre lignes de chant et instrumentation, et davantage de profondeur de champ acoustique que naguère. Un nouveau visage que nous offriraient dorénavant nos quatre gladiateurs, nous intimant d'aller explorer plus en profondeur la soute du navire...


C'est tout d'abord sur des charbons ardents que nous propulsent nos compères, parvenant dès lors à nous assigner à résidence, et ce, sans avoir à forcer le trait. Ainsi, c'est sans ambages que se lovera dans le tympan le grisant cheminement d'harmoniques exhalant des entrailles du ''delainien'' up tempo « Rise Beyond » et de l'''amaranthien'' et frétillant « Leap of Faith ». Nous réservant d'insoupçonnées montées en puissance de son corps orchestral, le premier et frondeur effort se dote parallèlement d'un refrain catchy lorsque le second nous encense de ses couplets finement ciselés, mis en habits de lumière par les claires inflexions de la sirène. Pourvus d'arrangements de bonne facture et d'arpèges d'accords particulièrement efficaces, ces deux tubesques méfaits pourraient bien impacter l'aficionado du genre. Tout aussi vigoureux, l'''evanescent'' et invitant « A Whole New Life », quant à lui, délivre une sidérante force de frappe arc-boutée sur un ondulant tapis organique, les gracieuses envolées de la princesse, elles, contribuant à encenser le tympan.

Par ailleurs, c'est sur une vague metal mélodique aux relents pop-rock et metal moderne que surfent nos acolytes, octroyant des passages à la fois enjoués et évanescents. Ce qu'attestent « Ghost of Time » et « Shinning Blue », avenants up tempi à la confluence de Delain, Amaranthe et The Gathering. L'un, recelant des enchaînements couplets/refrains ultra sécurisés ; l'autre, d'ondulants et prégnants gimmicks guitaristiques signés Rafael Benato, ces deux seyants mais prévisibles et un brin répétitifs manifestes, où se meuvent les limpides volutes de la déesse, pousseront à un headbang subreptice. Dans une mouvance plus volontiers électro, l'éruptif « The Source » ira jusqu'à pousser le chaland à un déhanchement bien senti sur le dancefloor. Dans ce champ de turbulences, abondent les clapotis synthétiques concomitamment aux graciles impulsions de la belle. Moins directement orienté vers les charts ou les pistes de danse, le frondeur « Viagem Ao Fundo Do Ego » n'en développe pas moins une énergie aisément communicative doublée d'enchaînements d'arpèges d'accords savamment échafaudés et des plus impactants.

Empruntant parfois des voies moins carrossables, le combo se plaît alors à nous bringuebaler, pour mieux nous récupérer in fine. Ce qu'illustre, d'une part, le ''lacunacoilesque'' up tempo « Turn Around ». Doté d'une basse résolument vrombissante surmontée d'une rythmique enfiévrée, le mordant effort glisse sur une ligne mélodique certes avenante mais donnant une impression de déjà vu. D'autre part, s'illustre « Your Poison », impulsive plage aux riffs acérés, jalonnée d'ondulantes et légères rampes synthétiques, où d'inaliénables et sèches frappes de fûts signées Thiago Siqueira corroborent un bref mais saisissant solo de guitare. Sous-tendu par un duo mixte en voix claires en parfaite osmose, s'écoulant le long d'une radieuse rivière mélodique, c'est sans encombres mais sans réelle surprise que s'effectuera la traversée. Dans cette dynamique, on retiendra encore « Crowd of Fools », corpulent et ombrageux mid tempo syncopé aux séries d'accords un poil dérapantes et répétitives, essaimant cependant un fin legato à la lead guitare et un même duo mixte bien habité.

Lorsque la pression retombe, c'est au cœur d'une enchanteresse forêt de notes que nous mène la troupe, nous adressant dès lors ses mots bleus les plus sensibles. Ainsi, la petite larme au coin de l'oeil ne pourra que malaisément être esquivée sous le joug des troublantes ondulations mélodiques sur lesquelles vogue « I Know », fondante ballade pop-metal atmosphérique aux airs d'un slow qui emballe, que n'auraient reniée ni Delain ni Beyond The Black. Calée sur de soyeuses nappes synthétiques, pourvue de délicats arpèges au piano, magnifiée par les chatoyantes patines de la maîtresse de cérémonie, se doublant d'une féline gradation du corps orchestral, la frissonnante aubade aurait les armes requises pour désemparer d'un battement d'aile les cœurs en bataille. Et comment résister au doucereux appel de la sirène sur « Hidden Nature », ballade d'une sensibilité à fleur de peau, mise à l'honneur par un troublant violoncelle et recelant de subtiles variations atmosphériques ? Le propos se chargeant en émotions au fil de notre incursion en son sein, l'oeil finira, une fois de plus, par s'embuer. Un exercice de style certes battu et rebattu, mais inédit pour le collectif brésilien et qui lui sied à merveille.


Arrivé au terme de la traversée, force est d'observer que le combo brésilien a élevé d'un cran le niveau de ses prérogatives, nous octroyant une œuvre à la fois pimpante, charismatique, un brin échevelante, jouissant désormais d'une ingénierie du son difficile à prendre en défaut. De plus, ayant quelque peu élargi le cadre de leurs frontières stylistiques, délivrant, en prime, un message musical diversifié sur les plans atmosphérique et rythmique, c'est dire que nos acolytes ont su dépasser leurs erreurs de jeunesse et prendre quelques risques, ceux qui, précisément, manquaient à l'appel à l'aune de leur précédente offrande.

On aurait peut-être souhaité voir l'une ou l'autre fresque et/ou instrumental inscrits au cahier des charges. Le luxuriant opus aurait également gagné à favoriser une densification du corps oratoire, notamment à la lumière de duos alternatifs et de choeurs. Fluides mais au demeurant prévisibles, les lignes mélodiques, elles, devront encore gagner en finesse de trait pour espérer impacter plus largement un auditorat déjà sensibilisé aux vibes de leurs maîtres inspirateurs. Sans pour autant faire de lui une valeur montante de ce registre metal, cette grisante mais convenue livraison serait néanmoins de nature à placer la formation brésilienne parmi les outsiders à ne pas éluder, qu'on se le dise...

Note : 14,5/20

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