The Initiation of a Timeless Voyager

Liste des groupes Metal Symphonique Shaylon The Initiation of a Timeless Voyager
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16/20
Nom du groupe Shaylon
Nom de l'album The Initiation of a Timeless Voyager
Type Album
Date de parution 31 Janvier 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 The Initiation of a Timeless Voyager
 06:12
2.
 Revelation's Time
 04:53
3.
 I Am
 05:16
4.
 Forgotten Realms of Wonders
 04:48
5.
 The House in the Sky
 09:06
6.
 In My Silent Sleep
 07:18
7.
 What If
 04:26
8.
 Astro Girl
 04:58
9.
 Mist
 05:54

Bonus
10.
 King of Nothing
 03:53

Durée totale : 56:44

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Shaylon


Chronique @ ericb4

10 Fevrier 2022

Un solaire et magnétique essai esquissé par la formation étasunienne...

Près de sept années envolées déjà depuis son introductif et seyant EP, « Forgotten Realms of Wonders », et d'aucuns n'étaient pas loin de penser, à tort, les espoirs d'ascension du quartet californien à jamais perdus. Le temps précisément pour l'inspiré, méticuleux et prudent combo franciscanais de concocter la bagatelle de cinq singles (« Astro Girl » en 2016, suivi de « L.O.V.E. » en 2017, « The Goddess of Avalon » en 2018, « King of Nothing » en 2019, et de « The Shield Maiden » en 2020), d'affûter les portées de chacune de ses compositions, de solidifier sa technicité instrumentale, de fluidifier ses lignes mélodiques, d'affiner encore le trait de sa plume, mais aussi de procéder à une refonte de son line-up, conformément à ses aspirations techniques et esthétiques actuelles. Est-ce à dire qu'un changement de cap ou, du moins, une évolution du projet s'inscrirait au programme des réjouissances ?

Ainsi, né en 2014 sous l'impulsion du compositeur, interprète, guitariste et claviériste Charly Urso, le groupe s'était alors prestement agrégé les talents de la mezzo-soprano Tina Diggs (A Persuasive Reason), remplacée dès 2017 par l'expérimentée soprano Susie Uher Jiménez, dont le léger vibrato s'apparenterait à celui de Sabine Meusel (Xiphea), du bassiste Alex Tamas, sans compter la patte experte du batteur Marco Bicca (The Element, CODA, Sigma Project, ex-LoNero, ex-Relic, ex-Evora, ex-Hades Warden, ex-Móbil Gigante), substitué par Kurt Becker en 2016. De cette fraîche mais étroite collaboration naît un premier album full length, répondant au nom de « The Initiation of a Timeless Voyager » ; un indice révélateur d'une envie d'en découdre plus sérieusement aujourd'hui qu'hier de la part de la formation étasunienne...

Aussi, effeuille-t-on une auto-production généreuse de ses 56 minutes où s'enchaînent proprement 10 pistes à la fois éminemment vitaminées, souvent enjouées, parfois épiques et un brin romanesques, parmi lesquelles deux des cinq singles sus-cités et deux des trois titres extraits de leur initiale livraison. Ce propos rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et progressif, marchant comme son devancier dans les pas de Nightwish, Xandria, Within Temptation, Amberian Dawn, Dark Sarah et consorts, jouit notamment d'une qualité d'enregistrement et d'arrangements de fort bonne facture ainsi que d'un mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation. Ce faisant, cet opus symboliserait-il à lui seul un heureux trait d'union entre passé et présent ? Embarquement immédiat à bord du vaisseau amiral, en quête de quelques terres d'abondance...


Comme il nous y avait déjà sensibilisés, le combo étasunien interpelle par sa faculté à accoucher ces séries d'accords des plus efficaces, et qui longtemps vous resteront gravées en mémoire après y avoir plongé le pavillon. A commencer par leurs passages les plus énergisants, dont le titre éponyme « The Initiation of a Timeless Voyager » ; vibrant up tempo aux riffs crochetés à mi chemin entre Nightwish et Amberian Dawn, greffé sur une sente mélodique des plus enivrantes et mis en exergue par les limpides et magnétiques inflexions de la sirène. Dans cette lignée, le remixage des opératiques et offensifs « Revelation's Time » et « Forgotten Realms of Wonders » leur confère à la fois charisme et magnificence ; à nouveau, le fringant solo de guitare tout comme les envolées lyriques de la diva de la première et ''nightwhishienne'' offrande font mouche, au moment où le second et frétillant instant se cale sur une rythmique enjouée et des riffs acérés, pour nous éblouir d'une ligne mélodique des plus immersives. Enfin, on ne saurait davantage éluder ni l'infiltrant cheminement d'harmoniques ni le poignant vibrato de la maîtresse de cérémonie dont s'abreuve l'entraînant et ''xiphéen'' « Mist ». Mais le magicien aurait encore quelques tours dans sa manche...

Sur une cadence un poil plus mesurée, le message musical ne se fera guère moins impactant, loin s'en faut. Ainsi, c'est d'un battement de cils que le tympan se verra aspiré par le refrain catchy exhalant des entrailles du ''xandrien'' mid tempo « I Am ». Mis en habits de lumière par les fluides oscillations de la déesse, et recelant un luxuriant paysage de notes assorti de sémillants gimmicks guitaristiques, le souriant effort ne se quittera qu'à regret. Dans la veine d'Amberian Dawn, le mid tempo syncopé « What If », quant à lui, glisse le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle se cale un duo mixte en voix claires en parfaite osmose, les fluides inflexions du maître d'oeuvre donnant le change aux cristallines patines de la belle. Surmonté en prime de deux flamboyants soli de guitare, ce hit en puissance, tout comme le rayonnant et organique « King of Nothing », incitera le chaland à un headbang subreptice et ininterrompu. Et comment ne pas se sentir transporté par les vibes enchanteresses inhérentes au tubesque et ''delainien'' single « Astro Girl » ?

Mais ce serait à la lumière de ses amples pièces en actes d'obédience metal symphonico-progressif que la troupe révèle ses plus beaux atours. Un exercice de style auquel cette dernière est encore peu rompue mais qui renforce néanmoins le sentiment d'être aux prises avec une formation qui s'avère loin d'avoir déposé les armes. Ce qu'atteste, d'une part, « The House in the Sky », ''nightwishienne'' fresque déroulant ses quelque 9:06 minutes d'une traversée épique. Jouissant d'enchaînements intra piste des plus sécurisants, recelant une saisissante montée en régime du corps orchestral à mi-morceau, adjoignant un poignant legato à la lead guitare, et mis à l'honneur par les troublantes modulations de la soprano, l'opulent effort poussera à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. A la confluence de Dark Sarah et Xandria, le polyrythmique et solaire « In My Silent Sleep », pour sa part, joue à plein sur les effets de contraste atmosphérique pour tenter de l'emporter. Aussi, disséminant de délicats arpèges au piano doublés de riffs épais, essaimant ses couplets finement ciselés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait mis en relief par les poignantes envolées lyriques de la princesse, la truculente offrande ne relâchera sa proie qu'à la chute finale.


Résultat des courses : le combo nord-américain nous plonge à nouveau dans un tourbillon de saveurs exquises, avec, pour effet, de nous pousser là encore à remettre le couvert en fin de parcours. Diversifié sur le plan rythmique, le méfait l'est en revanche un peu moins eu égard à ses atmosphères et ses lignes de chant, la belle monopolisant le micro sur la majeure partie de la galette. Pour se sustenter, l'aficionado du genre aurait probablement appelé de ses voeux l'une ou l'autre ballade et/ou instrumental. De relatives carences toutefois compensées par une technique instrumentale maîtrisée et judicieusement exploitée, une mélodicité épurée, souvent accrocheuse sans pour autant se faire aguicheuse, une optimisation de chaque espace investi, et une production d'ensemble difficile à prendre en défaut.

S'il peine encore à faire oublier la patte de ses maîtres inspirateurs, le collectif étasunien appose néanmoins son sceau sur nombre de mesures et de paroles dispensées, chacune de ses partitions ayant gagné en maturité de composition et d'écriture au fil des sept années séparant ses deux auto-productions. En dépit d'une quelconque prise de risque, le fringant message musical n'en demeure pas moins une arme d'une efficacité redoutable, faisant de nos quatre gladiateurs de farouches opposants face à l'âpre concurrence dont ce registre metal continue de faire l'objet. Bref, un solaire et magnétique essai esquissé par la formation étasunienne...

1 Commentaire

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Fonghuet - 13 Fevrier 2022:

Très belle chronique et très beau soin dans l'écriture, bravo!

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