Liste des groupes Power Progressif Shadowkeep The Hourglass Effect

Malgré le fait que ShadowKeep s'apprête à souffler sa dixième bougie, je n'ai jusqu'ici jamais eu l'occasion d'écouter un seul de leurs précédents opus vu que je ne connaissais même pas jusqu’à l’existence de ce groupe (Ok, ici c’est la campagne, mais quand même, on a FR3 !). C’est donc avec « The Hourglass Effect », troisième véritable album du combo et l’esprit libre de tout à priori que je me déniaise et croyez-moi, se cultiver a du bon !

ShadowKeep pratique un bon vieux heavy des familles tout droit sorti des chaudrons fabriqués à l'époque où les guitares donnaient le diapason et restaient les uniques « maitresses » à bord. Seule une petite place était octroyée au frontman, si celui-ci avait les capacités de suivre et de se faire respecter !
Richie Wicks (ex Tygers Of Pan Tang ) tente de s'accommoder de cette lourde charge et y arrive plutôt bien : sa voix, que l'on pourrait placer entre Rob Halford et de Geoff Tate, monte assez haut pour enseigner aux guitares des 2 co-fondateurs du groupe, Chris Allen and Nikki Robson, ce que signifie le mot respect ! Pourtant les 2 amigos ne ménagent pas leur peine et prennent plaisir à maltraiter leurs instruments en leur faisant cracher des riffs acérés et rapides où les breaks s'enchevêtrent comme dans une folle danse, mêlant ambiances démoniaques, calmes, électriques et acoustiques, un véritable patchwork musical où passion et technique vive en symbiose.
ShadowKeep pioche ses influences dans les grands noms du terroir : la musique emprunte la puissance de Judas Priest et les breaks d’Iron Maiden auxquels ils ajoutent un soupçon de speed et de power. Le profil de Richie leur permet aussi de s'approprier quelques recettes de groupes ricains de l'acabit de Queensrÿche (première époque), qui, musicalement parlant, n’est pas si éloigné que ça des 2 autres combos sus cités.
Le résultat est donc un heavy riche, appuyé et technique. C'est sûr que les influences sont facilement perceptibles : on se demande même si ce n'est pas Rob Halford qui a pris le micro sur le refrain de « Incisor », où Geoff Tate sur « Leviathan Rising ».
Les changements de rythmes effrénés et les envolées musicales sont rondement menés et passent comme une lettre à la poste. Cela reste toujours classique, c'est un fait, mais sans sonner « has been », bien au contraire.
Pourquoi ne pas avoir multiplié les moments un peu surprenants comme le chant féminin (fin de « Waiting for the call »), le growl sympa de « With force we come » ou encore des passages plus moderne comme le break de « Incisor » ? C’est la question … Peut être pour garder du mou sous le pied pour le prochain LP… Cool !

Malgré une production un peu dépassée, ShadowKeep nous livre un album bien ficelé qui fleur bon le heavy vintage et qui est fortement préconisé à tous les nostalgiques du métal des années 80. L'Angleterre a été le berceau du heavy : ShadowKeep prouve aujourd’hui que c'est toujours le cas et démontre au reste du monde qu'il reste encore aujourd'hui des groupes forgés dans le plus noble des métaux : le « British steel ».