Connu pour son décalage, son humour déroutant mais surtout pour ses thématiques homosexuels et érotiques, Brojob est comme un rayon de soleil dans un univers deathcore sombre. Il suffit de voir les tenues des six membres, tous dans des mini-shorts de sport moulants, ainsi que leurs postures provocatrices et séduisantes pour comprendre de suite que le sextet ne se prend aucunement au sérieux. C’est sans aucun doute ce qui fait son succès actuel, sa petite touche personnelle qui en fait un plaisir coupable.
L’histoire de cette drôle de bande démarre en 2017. A ce moment-là, nos Américains ne se contentaient que de simples covers de groupes de divers horizons, sans parvenir toutefois à se démarquer. Il faudra attendre à peine quelques mois avant la publication d’un premier opus au doux nom de Talk
Shit, Get Kissed pour que le groupe fasse parler de lui.
Outre certains titres aux messages apparents (Be My Valentin, Erection Injection ou encore We Are The Boyfriend Stealers), nos musiciens font appel aux grosses pointures du deathcore.
Shadow Of Intent,
Infant Annihilator,
Thy Art Is Murder,
Traitors ou encore
Rings Of Saturn, tous répondent présents dans cette aventure rose.
La formation poursuit la même année son ascension avec un premier EP
Sleep It Away qui marque déjà un tournant dans la minuscule discographie des Américains. Beaucoup plus sobre et raisonnable, cette toile est un véritable contraste avec les premiers travaux du groupe. Moins tranchant et plus axé sur le metalcore, ce mini-disque marque par sa profondeur et par sa mélancolie. Il aura fallu attendre trois ans avant que le sextet nous présente son second album baptisé
The Heaviest Album of All Time.
Le morceau d’ouverture Get Ready For The Heaviest
Shit You’ve
Ever Heard est une introduction qui démarre sur les chapeaux de roue. Growl foudroyant et percussions promptes nous préviennent qu’en effet, nous sommes dans un son lourd. La suite du titre joue sur les dissonances et affiche d’ores et déjà les intentions des musiciens.
On poursuit avec Extra Thicc dont le thème tourne autour … du manger. La mélodie joue énormément sur les doubles basses, les différentes palettes vocales entre growl et screaming sont plutôt intéressantes, on note même des transitions et des changements de tempos qui permettent une belle variation du morceau. Cette bonne impression va malheureusement être ternie par ce final composé de bruits de pets et de rots absolument inutiles, voire extrêmement gênant.
Et c’est malheureusement une sensation puérile et grotesque qui vient prendre une place bien trop importante dans ce disque. Punisher persiste dans cette veine pipi caca, en témoigne ces merveilleuses lignes « Where you going, can I watch you pee. I can hold your dick ans then tag us on IG ». Le sextet signe également des interludes de très mauvais goût comme pour Brojob: The Greatest Band Of All Time où nous pouvons entendre un discours de Donald Trump qui adoube la formation et la décrit comme la meilleure bande de deathcore.
Un autre problème majeur de ce second recueil réside dans le travail de composition. Musicalement parlant, c’est assez pauvre et la ressemblance entre les différents morceaux est parfois flagrante. On comprend tout à fait que les musiciens sont là pour s’amuser, le lyrisme et les clips vidéo sont là pour nous le rappeler. Mais la formation gagnerait tellement à peaufiner ses instrumentaux, à minima pour ne pas tomber dans les préjugés comme dans The Incel
Anthem, bien trop banal pour que l’on puisse véritablement entrer dedans.
Cependant, tout n’est pas à jeter dans ces propositions et certains titres possèdent de bonnes qualités.
Tuff Love en featuring avec Duncan Bentley de
Vulvodynia exhibe une double prestation vocale à la fois hétérogène et intense. Au niveau de l’instrumental, même si nous ne sommes pas dans une impressionnante virtuosité, le morceau se développe dans une atmosphère assez terrifiante, bien aidé par les disharmonies de la guitare et par un riffing solennel. On regrettera tout de même une durée réduite, l’opus étant lui-même relativement court.
Si vous voulez quatorze titres sans aucune prise de tête et résolument enfantin, il ne fait aucun doute que ce
The Heaviest Album of All Time saura vous plaire. Mais pour tous ceux comme votre modeste chroniqueur qui seraient à la recherche de fantaisie et sassements, vous risquez d’être complètement refroidis face à autant d’enfantillages et de risibilité. Pourtant, Brojob arrive à prouver qu’il sait écrire de bons morceaux mais ces quelques rares moments sont toujours sabotés par un manque total de scrupules.
C'est le genre de truc que tu écoutes entre potes à 17 ans pour rigoler. C'est très lourd, c'est le cas de le dire, ah ! Ah! Un morceau ça passe, mais je me vois pas me faire l'album. Merci pour la chronique, !
Je pense que tu as parfaitement résumé l'idée de l'album : c'est amusant lorsque tu es dans ta période d'adolescence avec tes potes mais en dehors de ces moments, ça devient franchement lourd et risibile.
Leur second groupe Sleep It Away est vraiment mieux. Moins heavy mais plus mature avec des cleans plaisant ! Brojob et STP sont des groupes qui perdent beaucoup avec leurs gimmicks trop présentes. Entre les thèmes d'homosexuels (Sans critiquer quoi que ce soit, tout le monde trouve midi à sa porte) et la Russie, ces 2 groupes sont un gâchis.
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