Un passeur en robe de bure noire, se tenant debout sur une barque avec à son bord 4 corps placés devant lui, dans différentes positions, apparemment vivants mais dans un état mortel d'expiation, s'éloigne sur une rivière de sang de ce qui semble être au loin une église.
C'est une représentation un peu surfaite de la superbe couverture du 1er opus de :
The Harrowed = La Hersée (en français bien sur). Groupe de
Trash/
Death australien, formé par le guitariste, auteur, compositeur, Ricky
Boon. Formé est un grand mot, car le combo qui existe depuis pas mal de temps est plus connu dans son pays d'origine sous le nom de
Fury et possède déjà plusieurs albums à son actif. Alors pourquoi avoir changé de patronyme? Eh bien! C'est qu'en arrivant chez
Massacre Record, Mister
Boon à voulu éviter toute confusion avec je ne sais quoi et à décidé de s'appeler :
The Harrowed, voilà tout.
Et qu'en est il de ce premier jet?
Pour être objectif, je dirais que cet album n'a rien d'extraordinaire en soi, qu'il s'écoule durant 32 minutes sans réelle intention d'extasier, de surprendre par son originalité.
Si Ricardo Vozzo, batteur de son état, s'emploie sans conteste à démonter les notes de la gamme Thrash en les pilonnant furieusement, son jeu assène un martelage continue, monolithique s'il en est, sans pratiquement aucune alternance de rythme, si ce n'est quelques blasts insérés de-ci, de-là, histoire de chasser la monotonie.
De même que les guitares de Ricky
Boon et Darren Mc Lennan, nous déboîte le crâne à grands renforts de riffs souverains, tempétueux, les solos qui s'ensuivent nous enveloppes d'une aura ensorcelante. Mais l'ensemble se dévoile sans trop de parcimonie, toujours au même moment et perd ainsi de sa fraîcheur au fur et à mesure que s'écoute le disque.
Quand à la basse de Daniel Wall, reléguée au dernier rang, elle manque de coffre, de présence, on l'entend à peine et c'est bien dommage.
Que dire du chanteur Mike O'Neil. Avec son air pas content du tout, celui-ci nous jette en pleine face un chant hardcore, monocorde à souhait, poussant parfois l'octave jusqu'à l'étranglement, je pense à : The Inner Thread. Mais qui malgré tout est chargée d'une puissance indéfectible qu'il faut bien lui reconnaître. Cependant ce chant si linéaire, chirurgicalement plastifié, si je puis m'exprimer ainsi, finit à la longue par nous assommer.
Enfin pour une formation qui ne vient pas de naître, qui a pour influence le "
Old-Shool" des années 80 et dont la notoriété n'est plus à faire en Australie, je dirais que cette galette me laisse un peu sur le cul. Cet album n'est ni bon, ni mauvais. Il a une puissance qui lui est propre mais qui s'estompe au fur et à mesure de son écoute à cause de son manque d'originalité.
Seul l'instrumental : "The Voyage", sort un tantinet du lot. Son côté heavy à la
Metallica lui confère un aspect mélodique qui ne laisse pas indifférent.
Pour finir, je ne veux pas crucifier ce combo, je pense simplement qu'avec son expérience, il aurait pu faire mieux. Maintenant, chacun l'appréciera à sa juste valeur, moi-même, j'éviterai que la poussière ne le recouvre, enfin, je crois...
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