Déjà en 1989, lors de la sortie du premier opus "
Phantasmagoria",
The Mist (lancé au départ sous le nom de
Mayhem) avait imprimé leur style bien distinct sur la scène brésilienne, les vocaux de Vladimir Korg frappant un nouveau coup après le remarqué "Abominable
Anno Domini" de
Chakal. Deux ans plus tard, ils poussaient avec "
The Hangman Tree" leur griffe à l’état de concept musical, original et personnel.
Durant ce laps de temps, le line-up a changé, le groupe ayant eu à remplacer leurs deux guitaristes, dont Reinaldo "Cavalão" Bedran, décédé. En renfort arriva rien de moins que Jairo Guedz, l’un des pionniers de
Sepultura, le groupe passant du quintette au quatuor. Il apporta avec lui des solis courts mais originaux.
A l’instar de la pochette ou d’un "
Fallen Into My Inner
Abyss", le groupe imprime dans leur thrash une atmosphère lancinante, mélancolique et dépressive, voire même gothique. Plusieurs éléments jouent sur cet effet, le plus important étant les sublimes vociférations éraillées et écorchées de Korg, crachant chaque mot comme une complainte ("
The Hangman Tree – Act One") et une souffrance ("Leave Me Alone"). De plus, même dans les titres les plus intenses,
The Mist laisse souvent certains sons se prolonger, ce qui donne l’impression d’une fausse lenteur. Viennent s’y ajouter certains effets musicaux : synthétiseur, chœurs, cloches, etc., et l’effet y est total.
Il ne faut pas toutefois pas s’y tromper, à l’image de la montée en puissance entre "Scarecrow" et "Peter Pan Against the World", "
The Hangman Tree" est un album puissant, avec un Christiano Salles impérial aux fûts, et très dense grâce à l’omniprésente basse de Marcelo Diaz ("Broken Toys"), les deux combinant à merveille sur "
The Hangman Tree – Epilogue". Aidé par une bonne production, le son moderne pour l’époque donne beaucoup d’éléments à écouter en même temps.
Conceptuel et comportant pas mal de variations de séquences et d’interludes au sein de titres comme "The
God of Black and White Images", avec une rythmique presque toujours en évolution,
The Mist flirte avec le thrash technique, allant même jusqu’à fusionner les titres sur "
The Hell Where Angels
Live / My
Life is an
Eternal Dark Room / My
Pain". Même le titre aux accents punk/crossover "
Toxin Diffusion", reprise de
Psychic Possessor, subit d’abruptes transitions de séquence. En cela, le disque s’inscrit très bien dans son époque, dans la transition du début des 90’s où le thrash se cherchait de nouvelles voies.
Si tant est qu’on peut distinguer un phénomène gothique dans le thrash ; on peut penser à Sacrilege, ou encore
Seventh Angel, etc. ; alors
The Mist se place comme un des grands représentants. Atypique en tout point, ce second effort est l’aboutissement de leur style racé, l’album suivant "
Ashes to Ashes, Dust to Dust" opérant un important virage musical. "
The Hangman Tree" permit à
The Mist de sortir quelque peu de l’ombre de
Sepultura et d’acquérir un certain statut culte.
Coroner, ça ne m'avait pas forcément frappé, mais maintenant que tu le dis, rien que dans le chant un peu éraillé, on se retrouve. Après, je trouve que Coroner, c'est vraiment un cran plus technique que The Mist.
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