The Grace of My Demons

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15/20
Nom du groupe Bliss In The Abyss
Nom de l'album The Grace of My Demons
Type Album
Date de parution 11 Août 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. Majestic 04:30
2. Burlesque 04:45
3. The Grace of My Demons 05:59
4. Tales of Time 04:39
5. The Book of Silence 07:15
6. Tears in the Night 05:19
7. Northern Lights 05:12
8. Dance of the Moon 04:04
9. Bliss in the Abyss 05:34
10. I´m Not Dead! Yet 05:26
Total playing time 52:43

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Bliss In The Abyss


Chronique @ ericb4

19 Septembre 2016

A l'aune de ce sanguin, caractériel et flamboyant méfait, l'essai est transformé...

Que peut bien nous apporter de plus cette énième formation qui n'ait déjà été produit dans un registre metal déjà surinvesti, et donc, en proie à une féroce concurrence ? La question reste posée.
Cependant, il est un combo suédois fraîchement sorti de terre qui n'entend pas longtemps rester dans l'ombre de ses challengers, bien au contraire, et à juste titre. Créé cette année-même, le quintet originaire de Kristianstad peut compter sur l'expérience et le talent de chacun de ses membres pour nous livrer un message metal mélodico-symphonique incluant des relents rock des '70s. Un propos aussi créatif qu'incisif, inspiré à la fois par Nightwish, Angtoria, L'Ame Immortelle, After Forever, entre autres, sur le plan atmosphérique, et par quelques grandes pointures guitaristiques d'illustres formations rock des 70's (Pink Floyd, Camel, Caravan, Clapton...), nous est ainsi destiné. Aussi, le trait fin et assuré de l'artwork de la jaquette aux différentes tonalités de bleu d'inspiration romantique ne doit pas occulter l'incessante et enivrante agitation frénétique découlant des 53 minutes sur lesquelles glissent les 10 pistes diversifiées de l'incandescente auto-production.

Avant toute chose, quelques présentations s'imposent. La tête pensante du groupe est l'auteur-compositeur-guitariste Manu Savu (ex-Voltaj, ex-Kripton, ex-Iris, ex-Voltaj88, ex-The Blue Spirits, ex-Trupa...), ayant également dispensé l'enregistrement, le mixage et le mastering de l'opus. Celui-ci s'est rapidement octroyé les talents de Maria Storck (ex-Trauma Machine, ex-The Grim), chanteuse expérimentée, de formation classique, venue prêter ses rocailleuses et magnétiques impulsions au collectif encore en construction. Après l'intronisation de l'émérite claviériste Eugen Salceanu, c'est au tour d'Uffe Tillman (Isengard), batteur éclectiquement inspiré venu de Linköping, de venir grossir les rangs. Enfin, le jeune bassiste Hamp Von Tramp, ayant déjà participé à un festival de rock suédois, et ce, de façon précoce, ferme la marche.
De cette équipe émane une palette étoffée de compositions où l'experte technicité du dispositif instrumental est mise au service d'une généreuse et goûteuse offrande, d'une mélodicité avérée, où rock psychédélique, rock mélodique naïf des 70's et metal symphonique gothique font bon ménage. Sans oublier les paroles, oscillant entre noirceur et idéalisme de la condition de l'homme, stimulant une réflexion de fond sur la nature humaine. Enfin, une qualité d'enregistrement de bonne facture alliée à un mixage équilibrant convenablement les parties entre elles nous font signe qu'il est temps d'enclencher la touche 'play' du lecteur cd. Alors, en piste...

Premier constat : à la différence de bien d'autres formations de ce registre metal, le combo a misé ses espoirs sur une empreinte vocale féminine plus rocailleuse que lyrique, entreprise qui semble avoir porté ses fruits sur nombre de titres, dont certains se révèlent déjà comme des hits en puissance d'excellente facture.
Ainsi, c'est sur un tempo enfiévré que l'on embarque sur « Majestic », entraînante piste aux riffs graveleux, suivant un serein enchaînement entre couplets et refrains, immersifs à souhait, non sans rappeler Imperia, avec un zeste d'Angtoria. On ne pourra rester de marbre au timbre aigre-doux de la belle, peu usité dans ce registre. Puissante, tonique, rocailleuse et claire à la fois, son empreinte vocale livre également de stupéfiantes ondulations, dans le sillage de l'Ame Immortelle, sur un titre taillé pour les charts. Un clin d'oeil également adressé au jubilatoire solo de guitare, au redoutable picking, signé Manu. Chapeau bas. Sur une même énergie, le frondeur « Tales of Time », aux accents folk et se nourrissant d'arrangements efficaces, à mi-chemin entre Leaves' Eyes et Nightwish, avec quelques faux-airs de Lyriel, se montre aussi rythmiquement tonitruant que techniquement rigoureux et bien inspiré. Des refrains catchy, servis avec les honneurs par une interprète habitée par son sujet, cueilleront aisément quelques âmes même parmi les plus rétives. Pour sa part, l'intrigant et altier mid tempo « Burlesque » ne cache pas longtemps sa verve, sur fond de nappes synthétiques et de riffs crochetés, suivant un fil mélodique difficile à prendre en défaut. Dynamisé par les virulentes et profondes attaques de la sirène, le brûlot n'en recèle pas moins nombre de subtilités harmoniques et d'enchaînements opportuns d'accélérations et ralentissements, avec quelques effets de surprise en filigrane. Sans compter que la maîtresse de cérémonie sait aussi se faire câline à ses heures, à la façon de Sarah Jezebel Deva, lorsque la pression retombe. Bref, un gemme dont le solo de guitare s'en fera aisément l'écho.

Par ailleurs, le groupe a su se montrer plus offensif encore, offrant quelques tumultueux instants, saisissants d'emphase, sans friser la déroute mélodique un seul instant. Ainsi, l'engageant « The Grace of My Demons », nous fait flirter avec le déchaînement des éléments organiques, sur un mode incantatoire éblouissant de puissance. Lorsque surgit de l'ombre un solo de guitare d'une fluidité et d'un toucher proche d'un David Gilmour (Pink Floyd) ou d'un Andrew Latimer (Camel), on reste suspendu au délié jusqu'à la note ultime. Pour sa part, rugissante à souhait, la lionne ne lâche pas sa proie, nous prenant à la gorge pour se nourrir des larmes de nos émotions, qu'on lui offrira sans concessions. Quant au pugnace « Tears in the Night », ce titre power sympho impulse de fines nuances mélodiques dans sa trame épique. D'inspiration nighwishienne, cette plage révèle d'infiltrantes montées en puissance vocale sur le refrain tout en déployant une ample couverture synthétique. Sans omettre un soufflant solo de guitare sur un break bien amené précédant une folle embardée sur le refrain, parallèlement aux attaques de la princesse, n'ayant de cesse de moduler ses inflexions, étant alors au sommet de son art. Enfin, à sa façon, le vivifiant « Bliss in the Abyss » nous fait pénétrer dans les entrelacs vertigineux d'un synthé enflammé, secondé par une bombe incendiaire cristallisée par les attaques répétées et tout de roc serties dont se plait à user l'inspirée interprète, subtil schéma nous sensibilisant au potentiel technique et harmonique du collectif. Quelques ralentissements autorisent de rares pauses, aussitôt soufflées par de bondissantes reprises sur le refrain, d'une efficacité redoutable. Mais, le spectacle n'est pas terminé...

Nos acolytes ont également orienté leur propos vers une approche estampée rock psychédélique, complétant leur déjà riche arsenal stylistique. Ainsi, le rageur et émoustillant « I´m Not Dead! Yet », dans cette veine, décoche ses flèches empoisonnées, suivant un sillon mélodique plutôt engageant. Soudain, quelques gammes au piano interrompent le cortège instrumental en liesse, relayé par un sweeping de toute beauté, puis, d'un battement d'aile la belle reprend les rênes et nous transcende sur la crête du refrain. Et ce, pour encenser le tympan comme elle sait si bien le faire, jusqu'au terme d'un brûlot qui n'est pas sans rappeler feu After Forever sur le plan rythmique.

Lorsque il ralentit sa course, le quintet laisse entrevoir quelques effets de surprise à l'instar de compositions finement échafaudées, ne nous laissant ici encore que peu de temps pour reprendre nos esprits, avec quelques réussites à la clé. D'une part, des riffs graveleux nous empoignent sur l'offensif mid tempo « Northern Lights », dans le sillage atmosphérique d'Epica et dispensant des arrangements dignes de Nightwish. C'est sur l'abord du refrain que l'adhésion se fait la plus franche, même si d'insoupçonnées variations s'invitent au bal tout comme un soyeux solo de guitare, un de plus, dans ce programme haut en couleurs, dans la veine de Lanvall (Edenbridge). D'autre part, sur un mid/up tempo syncopé, « Dance of the Moon » prend des airs d'un Nightwish de la première heure, avec des arrangements pouvant d'ailleurs évoquer « Last of the Wilds » (in « Dark Passion Play »). On reste pris par la tourmente, doublée d'une ligne mélodique qu'on croirait issue de la patte des illustres Finlandais, mais dont l'empreinte vocale si caractéristique du combo suédois, faite d'abrasions et de jaillissantes montées en puissance en voix claire, témoigne d'une identité déjà affirmée. Ici, comme ailleurs, le refrain fait mouche. Mais, on a l'étrange sentiment que quelque chose manque à l'appel pour compléter le tableau. Quoi donc ?...

Les auraient-ils oubliés, les mots bleus, ceux que l'on dit avec le cœur ? Et les longues plages, souvent de rigueur dans ce registre metal, absentes elles aussi ? Pas tout à fait. En fait, ils ont réussi un véritable tour de force en proposant une originale et heureuse symbiose des deux exercices de style. La fresque de l'opus « The Book of Silence » en est une parfaite illustration. Ce moment tamisé attire prestement le pavillon par quelques délicats arpèges au piano, relayés par de savoureux couplets mis en exergue par une instrumentation au taquet conjointement à une libertine déesse jouant par instants les divas, avec le talent collé au corps. Tenter de résister à ses assauts répétés et oscillatoires en voix rauque serait bien illusoire, tant ils sont fulgurants, d'une remarquable précision et émouvants. Cette sculpturale ballade s'avère donc être un ravissement de tous les instants, notamment pour les férus de soli de guitare dans la veine des pointures du genre sus-citées. Pas sûr qu'on ne succombe pas au désir d'y revenir pour goûter à nouveau à ce tourbillon de saveurs exquises.

A l'issue de l'écoute de la rondelle, force est de constater que les temps morts sont quasiment absents, qu'une identité artistique s'esquisse déjà et qui a pour corollaire une subtile fusion des genres. N'ayant pas succombé à la construction de séries d'accords prédisposées à envahir d'un claquement de doigt nos tympans, le groupe a oeuvré en profondeur sur ses lignes mélodiques pour les rendre attractives mais pas trop dociles. Techniquement convaincant et bien inspiré, le combo a veillé à ne pas friser une inconvenante exubérance, et a placé ses phases guitaristiques et ses rampes aux claviers dans les espaces prêts à les recevoir, sans que rien ne dépasse. L'identifiable et prégnante assise vocale de la déesse fera le reste. Au final, on remarquera une production propre, au message musical clair et cohérent, avec quelques prises de risques au passage, qui pourra trouver un débouché favorable auprès des aficionados des courants d'influence de la troupe. Aussi, pour un premier coup d'envoi, l'essai est transformé pour nos cinq compères. Un groupe à suivre de près, en somme...

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