The Gordian Knot

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe Mute Tale
Nom de l'album The Gordian Knot
Type Album
Date de parution 13 Mars 2015
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Animae 02:22
2. Realm of Serenity 04:48
3. The Dale 04:49
4. Ravensky 05:03
5. Sunken Hope 03:00
6. Chain of Fear 05:19
7. Good Intentions 04:15
8. The Curse of Time (Eclipsis) 04:19
9. Scar 03:23
10. Mute Tales 05:07
Total playing time 42:25

Acheter cet album

 $0.99  €9,99  €1,29  £7.99  buy  buy  €9,99
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Mute Tale


Chronique @ ericb4

13 Mai 2017

Une œuvre vibrante et diversifiée mais inégale...

Le metal symphonique à chant féminin semble bien se porter en terres helléniques, en témoignent les dernières et sémillantes productions de Jaded Star, Elysion, Bare Infinity, entre autres. C'est précisément dans cette mouvance metal teintée gothique et mélodique que Mute Tale, à son tour, place ses espoirs de réussite. Et ce, avec un regard résolument tourné vers l'oeuvre de Nightwish, et dans une moindre, Amberian Dawn (première période) et Dark Sarah, particulièrement perceptible sur cette offrande.

Fondé en 2010 par la soprano Annou et le programmeur, guitariste et vocaliste Kostas Karakostas, ce jeune combo grec venu d'Athènes s'est laissé le temps de peaufiner ses arrangements et surtout sa production d'ensemble, notamment au regard de la qualité de ses enregistrements, pour nous octroyer, 5 ans plus tard, son initial et vibrant album full length dénommé « The Gordian Knot ». Déjà à la tête d'un single intitulé « Forgetfulness », sorti en 2013 chez XRC Records, c'est chez le label américain Metal Breed Records que se poursuit l'aventure, cette fois à l'aune d'une galette de 42 minutes où s'enchaînent sereinement 10 pistes enjouées, voire émoustillantes et parfois romantiques.

En premier lieu, et contrairement à moult de ses homologues, le groupe séduit déjà par ses instrumentaux, chacun à sa façon. D'une part, de soyeux arpèges au piano évoluent avec grâce sur fond d'amples nappes synthétiques typiquement nightwishiennes sur « Animae », laconique instrumental où s'agrège opportunément une chorale mixte. Une entame opératique et progressive qui annonce déjà la couleur du message musical de l'opus. Dans une tout autre ambiance, sonnent de concert les violons, la cornemuse et de réguliers et légers roulements de tambour sur « Sunken Hope » ; jovial instrumental folk progressif qui, au long de ses 3 minutes, nous octroie une ambiance à la Leaves' Eyes, telle que sur « King of Kings ».

Quant aux espaces d'expression oralisés, plusieurs pistes s'avèrent être de véritables hits en puissance, affichant d'adroites séries d'accords, d'émouvantes vibes, une captatrice dynamique d'ensemble et surtout un je ne sais quoi d'inspiration qui nous rallie aisément à leur cause. Mid tempo aérien et syncopé, alimenté par de secs et réguliers roulements de tambour et enrichi de gimmicks à la lead guitare, « Realm of Serenity » en est une illustration. Celui-ci délivre des arrangements dans la veine de Nightwish (première mouture), avec une touche de Sirenia (seconde période) quant à l'enchaînement de ses accords. Dans cette tourmente, on restera capté tant par la volupté des couplets que par la grâce des refrains, enjolivés par les angéliques impulsions de la soprano. De plus, d'insoupçonnées variations s'insinuent dans la trame d'une plage à la mélodicité raffinée.

Sur un tempo plus cadencé, on retiendra aussi l'entraînant « Good Intentions » qui, dans le sillage atmosphérique de Dark Sarah, délivre un refrain catchy et se pare d'un sémillant solo de guitare. Bien qu'assez convenue, la mélodicité d'ensemble, à la manière de Elysion, est rendue aisément accessible et mémorisable. Bref, un titre tubesque rendu enivrant de par les envoûtantes volutes de la maîtresse de cérémonie. On regrettera toutefois une clôture plutôt abrupte, peu compatible avec l'exercice de style. Quant à l'énergisant « Mute Tales », il déploie un impressionnant et frissonnant arsenal d'accords, à mi-chemin entre ceux de Nightwish et de Xandria (première mouture). Efficace de par sa ligne mélodique finement ciselée, disséminée de bout en bout de la piste, et doté d'une section rythmique aussi vigoureuse qu'inaltérable, ce vibrant instant se révèle non moins apte à rejoindre les charts.

Lorsqu'il ralentit la cadence, le combo grec parvient souvent à encenser le tympan. Parmi les plus enivrantes, on retiendra « Scars », douce et profonde ballade a-rythmique aux faux airs de « The Islander » de Nightwish, Entonnée en duo mixte en voix claires, elle séduit par sa légèreté et ses délicates séries d'accords. Ainsi, cette tendre offrande joue à plein sur l'émotion, qu'elle parvient, au fil des passages, à générer. Low/mid tempo à la basse vrombissante et aux riffs épais dans le sillage harmonique d'Amberian Dawn à l'aune de « River of Tuoni », l'invitant « Ravensky », pour sa part, octroie un couplet/refrain immersif à souhait, mis en habits de lumière par une déesse bien habitée et au ton juste.

Si les passages impactants ne sont pas rares sur cet opus, tout ne va pas non plus pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ainsi, un poil en retrait de ses engageants voisins, le mid tempo aux fines harmoniques « The Curse of Time (Eclipsis) » s'il offre d'engageants refrains, ne parvient pas à hisser ses couplets à leur hauteur. Agréable à défaut d'être inoubliable, la plage se laisse écouter sans encombres, même si l'on aurait souhaité un poil plus de mordant pour conditionner une adhésion qui, ici, s'opérera selon le moment et la sensibilité du chaland.

Mais le spectacle s'est avéré plus affligeant pour d'autres pistes, dont l'absence n'aurait nullement nui à cette œuvre, loin s'en faut. En voici deux exemples. Intrigante ballade atmosphérique gothique et pourtant dotée d'harmoniques originales et jouissant d'une heureuse harmonisation instrumentale, « The Dale » peine à décoller. Plus encore, elle nous entraîne dans de déconcertants chemins de traverse, avec en prime un criant manque d'unité mélodique, l'ensemble ainsi organisé ayant pour effet de nous désarçonner. Pas sûr qu'on y revienne un jour. Pas plus que « Chain of Fear », lancinant mid tempo aux subtiles variations rythmiques et atmosphériques, restant calé sur une sente mélodique fade qui, en dépit de l'agréable incursion de la sirène et d'un fin legato à la lead guitare, aura quelques difficultés à nous happer. Poussif et répétitif, et desservi par de rugueuses et sèches sonorités liées à une mécanique friable d'un train en marche en début et en fin de piste, ce morceau se fera oublier sans mal.

Pour son galop d'essai, le collectif grec livre une œuvre vibrante et diversifiée mais inégale. C'est dire que le meilleur côtoie le moins bon, ce qui, à la longue pourrait lasser l'amateur du genre déjà sensibilisé aux illustres sources d'influence du groupe. Cela dit, un solide potentiel technique se dessine déjà et les impulsions de la soprano souvent atteignent leur cible. Ayant varié leurs exercices de style, pris quelques risques plutôt bien assumés, soigné leur production d'ensemble, nos acolytes témoignent d'une volonté d'en découdre sur le long terme. Il leur faudra néanmoins digérer leurs sources d'inspiration pour rendre plus aisément lisible leur identité artistique. A condition de rectifier le tir, en évitant notamment les zones de remplissage et les errements mélodiques ayant affecté certains passages, le groupe a une belle carte à jouer pour espérer faire partie des valeurs montantes d'un registre metal aujourd'hui fortement concurrentiel. A l'instar d'un deuxième album full length peut-être ?...

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Mute Tale