The Gears Start to Move

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14/20
Nom du groupe Mandoble
Nom de l'album The Gears Start to Move
Type EP
Date de parution 13 Mars 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Obertura: Pt. 1, Prologue - Pt. 2, The Widow and the Candle
 03:22
2.
 All Saints' Day
 04:52
3.
 Brassheart
 04:06
4.
 The Aviator
 06:27
5.
 Holy Blood Sacrifice
 06:20
6.
 Habanera (L'Amour Est un Oiseau Rebelle)
 03:14

Durée totale : 28:21

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Mandoble


Chronique @ ericb4

28 Mars 2019

Un seyant et pénétrant mais si classique message musical...

Voilà plus d'une décennie que l'Argentine voit naître un nombre sans cesse croissant de formations metal symphonique à chant féminin de talent, le plus souvent inspirées par Nightwish et consorts, faisant de ce prolifique territoire l'un des fers de lance du genre dans l'espace sud-américain. Après Abrasantia, Boudika, Daemon Lost, Escapist... ce jeune quintet originaire de Buenos Aires vient crânement tenter sa chance de s'illustrer à son tour dans ce si concurrentiel registre metal, mais non sans faire preuve d'une certaine prudence. Aussi, conscients des enjeux et des risques encourus qu'impliquent un tel investissement sans garde-fous, la frontwoman Melitza Torres, le violoniste Lucas S.J. Silva Sapia, le guitariste Sherman Guala Janke, le bassiste Bastian Van Campos et le batteur Kevin, avec le concours de l'orchestrateur et directeur artistique Lucas Pereyra, n'ont guère cherché à précipiter les événements, loin s'en faut. C'est dont avec une certaine prudence dans leur démarche et non sans armes efficaces que nos gladiateurs se lancent dans l'arène...

Fondé en 2015, et déjà à la tête de deux singles (« The Aviator » (2015) et « The Habanera » (2017)) et d'une démo intitulée « The Black Envelope » (2017), le combo n'en est plus à ses balbutiements et en veut plus, bien plus, désormais. Ce qui l'a pas empêché de s'être laissé le temps de la maturité afférente à ses compositions opérer. Aussi n'accouche-t-il de son premier EP « The Gears Starts to Move » que deux ans plus tard ; auto-production certes laconique mais généreuse de ses 28 minutes où s'égrainent 6 pistes, dont les deux singles sus-cités, remastérisés pour l'occasion. En outre, une qualité d'enregistrement de bon aloi ainsi qu'une saisissante profondeur de champ acoustique s'observent, ayant pour corollaire des arrangements instrumentaux ne laissant nullement planer le doute quant à leurs intentions d'en découdre. Ne faisant pas exception à la règle, nos acolytes livrent ainsi une œuvre rock'n'metal symphonique gothique et progressif dans la lignée de Nightwish, Xandria, Epica, Therion et Tristania, avec une touche latina en substance. Mais entrons plutôt dans la goélette...

Comme souvent dans ce registre, le rideau s'ouvre sur un classique instrumental d'obédience symphonico-cinématique, à la nuance près que c'est en deux temps que s'effectue la traversée. Ainsi, l'introductive et ''nightwishienne'' pièce « Obertura: Pt. 1, Prologue - Pt. 2, The Widow and the Candle » nous mène en de radieuses contrées, où de fines variations atmosphériques se font jour. L'éveil orchestral s'effectue en douceur, sur fond de chatoyants cuivres samplés, avant de se faire rejoindre par d'enveloppantes nappes synthétiques. Quelques notes échappées d'un gracile clavecin s'intercalent, offrant ainsi un jeu de contrastes aussi inattendu que circonstancié avec la corpulente instrumentation et la muraille de choeurs venant clôturer le chapitre. Mais il ne s'agit-là que d'une mise en bouche...

Quand elle évolue sur des charbons ardents, la troupe sud-américaine semble particulièrement à son aise, disséminant moult séries d'accords susceptibles de retenir le pavillon du chaland plus que de raison. Ainsi, on retiendra, d'une part, le ''xandrien'' up tempo « All Saints' Day » à la fois pour son caractère jovial, son vibrant tapping, ses riffs crochetés adossés à une frondeuse rythmique, la soudaineté de ses accélérations et les enchanteresses envolées lyriques de la sirène, dans l'ombre d'une certaine Tarja. D'autre part, si sa filiation avec Nightwish (première période) ne saurait être démentie, l'entraînant single « The Aviator » n'en révèle pas moins son caractère enfiévré et surtout son accent latino aisément identifiable. A cela s'ajoute l'élégance et la magnificence de ses lignes mélodiques, ses sensibles arpèges au piano ainsi qu'un rutilant solo de guitare. Sans oublier ses couplets finement ciselés que relayent des refrains catchy mis en habits de lumière par les magnétiques patines oratoires de la déesse. Enfin, adaptée à l'univers metal symphonique, la reprise de Carmen de Bizet, « Habanera (L'amour Est un Oiseau Rebelle) », prend ici un visage ''therionnien'' non dépourvu d'intérêt, réservant de galvanisantes montées en puissance et quelques variations lui conférant un zeste d'épaisseur artistique.

Parfois, le collectif argentin complexifie son message musical, y ajoute à la fois une touche latina, lui conférant alors un zeste d'originalité, et une pointe de noirceur mortifère. Ce faisant, il nous mène également sur des chemins de traverse qu'un tympan non averti pourra chercher à esquiver. Ainsi, dans le sillage de Tristania, « Brassheart » se pose comme un propos symphonique gothique enjoué mais au cheminement d'harmoniques un tantinet déroutant. Cette vivifiante offrande aux accents dark gothique, où de glaçants screams masculins corroborent les angéliques volutes de la belle, se dote néanmoins d'un grisant solo de guitare, d'un délicat toucher d'archet et de chatoyantes séries de notes émanant d'un bandonéon samplé aussi insoupçonné qu'ensorcelant. Dans cette mouvance, à mi-chemin entre Tristania et Therion, l'offensif et ténébreux « Holy Blood Sacrifice » se plaît à nous plonger dans une profonde obscurité, l'ambiance s'avérant dès lors des plus lugubres. Cela étant, les coups de théâtre ne manquent pas à l'appel, quelques éclaircies venant alors laver le ciel d'angoissantes nébulosités, à l'image de radieuses modulations instrumentales placées à mi-chemin. Les aficionados d'effets de contraste savamment orchestrés s'y retrouveront...

A l'issue d'un parcours fort en contrastes et en émotions, un tantinet mystérieux, on ressort avec l'irrépressible envie de remettre le couvert aussitôt l'ultime mesure évanouie. Et force est d'observer qu'un réel potentiel esthétique et technique s'esquisse déjà et que la production d'ensemble reste soignée. Cela étant, ayant beaucoup appris de leurs maîtres inspirateurs, et en dépit de leur touche latina, nos compères ne trouvent pas encore les clés pour s'en extraire suffisamment pour rendre leur propos artistiquement identifiable. De plus, on aurait souhaité une palette plus étoffé de l'offre, par l'octroi de l'une ou l'autre ballade, d'une fresque, voire d'autres duos mixtes, par exemple. Pour l'heure, la formation argentine signe une œuvre à la fois pimpante, tonique, énigmatique, certes perfectible mais déjà susceptible de la placer parmi les sérieux espoirs du metal symphonique à chant féminin local. Bref, un groupe à suivre de près...


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