Actif depuis la fin des années 1990, réalisant de nombreuses démos (dont la première sous le précédent nom de Zweihander),
Planet Rain ne concrétise ses ambitions sous la forme d'un album qu'en
2012 avec l'auto-produit "Antichton". Un album ou plutôt une trilogie puisque c'est le projet ambitieux lancé par le combo, voulant évoquer des thèmes philosophiques élaborés, s'inspirant d'auteurs comme Lovecraft entre autres.
Le premier jet des suédois n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd puisque le label voisin Mighty Music (Danemark) a signé
Planet Rain pour son deuxième album "The Fundamental Principles", flanqué d'un artwork mystérieux voire mystique, plus réussi que le précédent. La production et le mix sont entre autre confiés à Teddy Möller (des compatriotes de
Loch Vostok) tandis qu'on note un changement de line-up avec l'arrivée à la gratte d'Emil Westin (qui officie chez les talentueux
Rocka Rollas).
Planet Rain distille un death metal mélodique et clairement progressif (rien de plus normal me direz-vous lorsque l'on choisit son nom de scène d'après un titre de
Devin Townsend).
Pas de longueurs inutiles cependant puisque ce deuxième album ne propose que sept pistes pour un petit peu moins de quarante minutes de musique. Si cette nouvelle œuvre est ancrée dans le death mélo, notamment au niveau du riffing, ce sont les nombreux contrastes et la variété de l'opus qui font son originalité.
Les pièces les plus longues et élaborées de l'album suggèrent l'étendue des possibilités de
Planet Rain. Les riffs sont tour à tour acérés (typiques du death mélo), massifs et lourds, entraînants voire épiques. Les changements de tempo sont incessants ("Solstorm") et le travail sur le chant assez conséquent : entre les growls/screams de Pär (particulièrement poignants), un chant clair qui rappelle fortement
Loch Vostok ("Kryptographik","Solstorm"), des passages juste parlés et quelques choeurs à la dimension religieuse du plus bel effet (sur l'excellent "The Bonds Of Oblivion"). Ajoutez à cela des synthés qui parachèvent le tableau avec leur aspect moderne et cristallin et vous aurez une idée du rendu final.
Planet Rain agence également judicieusement ses morceaux, ne livrant pas deux pièces trop complexes à la suite pour éviter l'indigestion mais intercalant quelques titres plus directs et accessibles. "Fluxus", sa rythmique "groovy" et son refrain presque heavy ou encore "The Worlds We Devour" agrémenté d'un riff simple mais entraînant font ainsi très bien la jonction entre les grandes fresques progressives lâchées par le combo.
Doté d'une production adéquate, offrant la puissance nécessaire à cette batterie au jeu dynamique et rentre-dedans, sans pour autant verser dans la propreté excessive, "The Fundamental Principles" demeure un très bon album, ne manquant que d'un poil de cohésion et d'impact supplémentaires pour s'imposer définitivement. L'association avec son nouveau label lui offrant une distribution plus étendue, il est fort à parier que ce second disque permettra à
Planet Rain de se distinguer pour de bon
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