Suggestion de recette festive pour une graisse correcte de la panse, les soirs où le millimètre cube d'hémoglobine risque de monter en degrés de spiritueux (et inversement de spirituel, mais on n'a rien sans rien): vous prenez une vieille mélasse de fond de cave que vous mixez à une bonne huile hydraulique. Arrosez d'un filet de rhum vieux, pour le parfum, mélangez. Servez, c'est prêt! Si l'hôte survit à ça, il peut avaler n'importe quoi derrière. Ne pas se méprendre l'enjeu est de santé publique. Or, c'est au moins ce qu'il vous faudra si vous voulez survivre à la noire chimie apérobique des Japonais de
Coffins. Formés en 1996, les gaillards! Autant vous dire que l'apéro, ils connaissent.
Avec
The Fleshland, le quatuor livre un doom/death aux saturations sales et tirant, dans sa granulation du moins, vers le genre stoner. Pour le reste, c'est death de chez death et ça dégouline de partout. Autant dire que cela risque de plaire modérément à votre petite cousine, amatrice de soft, mais aussi de (quelle horreur) "nouvelle chanson Française" et de, attention coup fatal, hip hop version bon teint et à bijoux clinquants. Il y a des gourdes désespérément vides, cela va sans dire. Alors, au cas où vous n'auriez jamais pensé à débarrasser votre environnement immédiat de cette présence néfaste, réveillez-vous. Oh, pas besoin d'arme pour ça, laissez ce genre de méthodes aux adhérents de la
NRA. En l'occurrence,
The Fleshland suffira amplement. Sacrément vachard le truc, au passage! Testez au hasard "No
Saviour", "The Vacant
Pale Vessel" et "
Rotten Disciples". Ce disque suffira donc à l'aboutissement de vos projets, à condition de réunir certains éléments matériels fondamentaux. Une pièce isolée, d'abord (il faut étouffer les cris). Une cave fera parfaitement l'affaire. Et bouchez moi ces vilains trous que vous avez laissés pour éjecter le radon. Trouvez une chaise, ligotez
Charlotte dessus (beau prénom, tiens... ça fait hésiter). Allez, c'est l'heure. Lancez le bousin à un volume qui se tienne. Entendez-la qui commence à crier. Ah, elle trinque, là! Ah, ces volumes old-school, ça refoule du goulot, c'est sûr, et ça en laisse songeur plus d'un. Elle crie? Quoi? De plus en plus fort? Ne vous laissez pas faire. Montez le volume de manière à conserver toujours 2 ou 3 dB d'avance sur ses jérémiades de graine de star. Il n'est pas dit qu'un malotrue vous fera subir quelques pollutions sonores que ce soit. Vous voulez une solution? OK. Étouffade garantie, par exemple, avec "The Unhallowed Tide". Bon, c'est en huitième position, alors il faudra prendre le temps. Poursuivez donc l'avance de 3 dB jusqu'à relâchement des tendons. L'extinction du regard de votre hôte est la récompense, elle est le signe que vous avez atteint les limites de votre installation audiophile (à ne pas laisser en cave après usage).
Rassurez-vous, tout de même. L'audiophile n'est pas une condition sine qua non de l'expérience, tout le monde n'a pas une Rolex à quarante ans (en dehors des gars encerclés de filles méga sexy dans le hip-hop bon teint, je veux dire) mais le son de
Coffins, lui, vous sauve de tout ratage: avec
The Fleshland en poche, vous le pressentez, vous allez enfin réussir votre vie!
Chronique super originale et agréable à lire! La descirption du son du groupe est parfaite! Je ne me suis pas encore procuré cet opus (je n'ai que sacrfice to evil spirit) mais ça m'a bien donné envie de me replonger dans cette fange. A préciser qu'en live le groupe envoi quelque chose d'assez terrible et on se demande encore comment de tels cris peuvent sortir d'un corp si chétif^^
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire