Les amateurs un tant soit peu avisés sur le sort des Suédois de
Persuader savent pertinemment que ces musiciens ne sont rien d'autre que d'immondes plagiaires à la créativité inspirée par les illustres allemands de
Blind Guardian. Ils n'ignoreront pas non plus que les affinités évidentes entre ces deux formations sont aussi mises en exergue par la voix d'un Jens Carlsson (
Savage Circus,
Dark Empire) dont les prestations ressemblent à s'y méprendre à celles d'Hansi Kursch.
Lorsque ce postulat de départ, maintes fois ressassé, sur ces similitudes, et notamment vocales, aura été établi, la question qui en découlera consistera à se demander s'il suffit à définitivement condamner ce groupe, et ce chanteur, à l'opprobre continuelle. Sans espoir aucun d'une quelconque rédemption en somme. Non, bien évidemment. Il nous faudra, selon votre modeste serviteur, étudier attentivement chacune de leur, et de ses, tentatives et juger chacune d'entre-elles de la manière la plus détachée qui soit. C'est ainsi que nous nous devrons donc d'envisager ce nouvel effort,
The Fiction Maze, sortant en cette année 2014. Et ce, même si une fois encore, ce nouvel album de Heavy Speed
Metal, aux quelques rares intonations Thrashy demeure une œuvre pour laquelle André Olbrich et Marcus Siepen, ainsi que leurs comparses les plus fameux, pourraient légitimement revendiquer une certaine paternité. Pour ne pas dire une paternité certaine.
Pourtant, loin de sombrer dans l'ineptie d'une copie sans caractère,
Persuader a la volonté de nous proposer un disque qui diffère quelque peu de ceux de son modèle. Et ce notamment parce qu'il n'est pas aussi attaché aux fioritures et se contente, le plus souvent, à quelques rares exceptions prêt (Deep in the
Dark à l'entame très douce et aux pianos très émouvants,
The Fiction Maze et ses prémices à la guitare sèche...), d'une efficacité directe et immédiate. Il résulte de ce goût un peu moins marqué pour l'aspect mélodique un propos légèrement plus âpre que celui des teutons. Un constat d'ailleurs que l'absence de volutes symphoniques, aspect dont le quintette originaire de Krefeld ne saurait désormais se passer, souligne encore ici.
Disons encore que si le propos de
Persuader est, globalement, sensiblement plus rugueux que celui du gardien aveugle, il est cependant un exercice où les deux entités s'accordent et se rejoignent. Il s'agit de celui des refrains harmonieux et réussis dans lesquels les deux excellent.
Fort de tous ces éléments, le très bon One
Lifetime aux guitares solides, l'intéressant
War, le superbe
The Fiction Maze démarrant par quelques soubresauts acoustiques avant qu'un déluge furieux, vif et agressif, aux voix, parfois, presque Thrash, ne viennent nous emporter ou encore l'excellent Falling Faster aux passages nerveux intensifiés encore par cette batterie frénétique, nous séduisent.
D'autres titres sont sans doute un peu moins inspirés donnant à ce disque un aspect un peu moins appréciable que celui conféré par ceux déjà cités. De telles sortes qu'au-delà de l'excellent Insect l'album semble s'essouffler. Pour être tout à fait honnête, disons que cette baisse d'intérêt ne sera pas de nature à suffisamment entamer notre enthousiasme à l'égard d'un plaidoyer qui demeure, somme toute, assez convaincant. Impossible cependant de ne pas envisager le fait que ce manifeste aurait sans doute été meilleur s'il avait été plus court.
Quoi qu'il en soit,
The Fiction Maze est un donc album intéressant nous proposant un Heavy Speed
Metal d'obédience allemande plutôt réussi. Un disque à mettre aux côtés de ceux de
Blind Guardian en somme. Ce qui, quoiqu'on en dise, n'est aujourd'hui plus si fréquent depuis que
Running Wild n'en finit plus d'agoniser, qu'
Iron Savior et
Grave Digger demeurent désespérément enclavés dans leurs poncifs habituels et que
Manticora s'est tu depuis bien longtemps.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire